Benchikha a, comme prévu, joué la continuité. En optant pour pratiquement le même groupe qui a fait le déplacement au Luxembourg, en novembre dernier, le sélectionneur national a agi par stratégie mais aussi par souci de conservatisme. Affronter le Maroc avec des joueurs nouveaux n’était pas indiqué.
Benchikha qui a sacrifié Matmour, Mesloub et quelques-uns des éléments qui ont fait le voyage au Grand-duché du Luxembourg (Aoudia, Zerdab, Si-Mohamed Cédric entre autres) a, à première vue, opté pour un groupe compétitif. A de rares exceptions, les 23 joueurs retenus pour le prochain stage sont régulièrement alignés par leurs clubs employeurs. Le seul qui pourrait souffrir dans ce volet (volume de jeu) est le gardien Raïs Mbolhi, le néosociétaire de la formation russe de Krylia. Le championnat russe en hibernation depuis novembre dernier a repris ce week-end. En tout et pour tout, Mbolhi ne pourrait cumuler jusqu’à la semaine prochaine que deux petites rencontres. Est-ce suffisant pour espérer l’aligner d’entrée face aux redoutables attaquants des Lions de l’Atlas ? C’est la question que s’est probablement posée Abdelhak Benchikha. C’est aussi cette interrogation qui l’a incité à faire revenir parmi le groupe le fantasque portier de l’ESS, Fawzi Chaouchi. Trop irrégulier, toujours «allergique» à la pression publique, le héros d’Omdourman ne mérite pas techniquement de revenir en sélection. Techniquement (lui aussi a peu joué durant la première phase de la saison) et sur le plan de la vie du groupe. C’est quelqu’un qui a fait preuve, depuis qu’il est passé d’un simple gardien de la JS Bordj- Menaïel au rang de héros national, d’une instabilité mentale nocive au sein des groupes qu’il intègre. A la JSK puis actuellement au sein de l’ESS et de l’EN. Si Benchikha l’a convoqué, c’est plus par peur de voir Mohamed- Lamine Zemmamouche mal supporter la grosse pression qui entoure ce derby maghrébin. Le gardien du MCA est réputé comme étant quelqu’un qui subit mal la pression des grands rendez-vous. Rappelons-nous ses prestations méconnaissables lors de la finale de la Coupe d’Algérie sous le maillot de l’USMA (contre le MCA en 2006) ou encore la finale de la Coupe de l’Unaf (à Tunis) contre le Club Africain ou, enfin, ses productions contre le Gabon et la série des tirs au but lors des demi-finales du CHAN. Cette inquiétude est la seule réponse au rappel de Chaouchi en sélection.
Chaouchi n’est plus «un cas»
L’autre interrogation qui intrigue dans la liste choisie par Benchikha est le retour de Hadj Aïssa en sélection. Le meneur de jeu de Sétif inactif pendant deux bons mois suite à une longue expertise médicale (problèmes cardiaques suspectés) a retrouvé la compétition à l’occasion du dernier CHAN où il n’a effectué que de brèves apparitions. Sans être mauvais, l’enfant de Merouana a semblé loin de sa forme d’antan qui faisait de lui ce «Baggio El-Arab» tant redouté par les adversaires de l’Aigle noir. Sa convocation est d’autant surprenante que le secteur où il évolue est «bondé» de monde. Offrir cette opportunité à Hilal Soudani, qui a brillé lors du CHAN, aurait été plus judicieux. Sinon, l’absence de cette liste de Matmour préside d’un choix logique. Le joueur de Gladbach est victime de son temps de jeu même s’il se dit apte 100% sur le plan physique. Dans le rayon des bonnes nouvelles citons, pêle-mêle, la confirmation de Hocine Metref auteur d’une saison époustouflante tant au sein de son équipe (ESS) que parmi l’EN A’. Metref offre l’avantage d’être quelqu’un de polyvalent. Il peut assurer sur le flanc gauche (offensif et défensif) et de très bonnes prédispositions pour jouer le rôle de meneur. Sa force de frappe et sa consistance dans l’effort font de lui un de ses éléments moteur dans l’équipe de Benchikha. Ce dernier a, pour rappel, adressé la convocation à quatre revenants, à savoir Belhadj, Ghezzal, Ziaya et Bouzid. Un quatuor qui devrait prouver son regain de forme et son utilité à la sélection. Demain, Benchikha s’exprimera et s’expliquera sur ses choix au cours de sa conférence de presse. A moins de deux semaines de la confrontation algéro-marocaine, les choses sérieuses peuvent commencer. Le rêve, l’angoisse et la pression seront les ingrédients d’un rendez-vous, certes capital de par son enjeu, mais qui devrait réconcilier les passionnés des grands derbies avec le beau football.
B. M.

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