Culture : FILM ESSAHADE DAHMANE OUZID
All you need is love


A Ouagadougou, lors du dernier Fespaco, Dahmane Ouzid a déclaré à un journaliste de l’AFP que son film Essaha (la place) est «prémonitoire de ce qui est arrivé en Egypte à la place Tahrir».
Le long métrage a été (re) projeté en avant-première lundi soir à la salle El- Mouggar d’Alger. «Lors de l’avant-première au mois d’août dernier, nous avions testé la réaction du public. Les gens nous ont fait remarquer que le film est trop long. Nous l’avons donc raccourci. Nous avons supprimé des images que nous aimons beaucoup, car il faut aussi savoir faire des sacrifices», a déclaré Ouzid à l’issue de la projection. Le film maintenant est raccourci d’une quinzaine de minutes. Mais pour ceux qui veulent le voir en entier (et même plus), il existe une version feuilleton (18 épisodes) pour la télévision qui sera diffusée après que la version cinéma eut effectué sa «tournée nationale», comme avait tenu à le préciser le réalisateur. Essahaparle d’une place dans une nouvelle cité à Alger. Cette place devient très vite une cour des miracles. Une dame de fer épaulée par des «anciens» décrète un «couvre-feu» et interdit «jusqu'à nouvel ordre» tout rassemblement sur cette place. Les habitants doivent débattre du sort de cette place. Une jeune intellectuelle (Lamia Boussekine) propose d’en faire un espace vert. Kawasaki (Amine Boumediene) le «ch’naoui» mouloudéen rêve d’un terrain de foot. Son ami l’artiste (Karim Zenimi) pense à une salle de spectacles. Bref, ce ne sont pas les projets qui manquent. Avant de régler la question, la jeune intellectuelle propose des «cours de démocratie» (leçons) aux habitants du quartier. Profitant de l’absence des jeunes (partis tenter une harga), un gros bonnet transforme la place en chantier pour son futur centre commercial. Dans le film, on parle aussi «d’envahir » Lampedusa, ce qui confirme ce côté prémonitoire, évoqué par Dahmane Ouzid. Voilà pour l’histoire. Mais Essaha c’est aussi une agréable comédie musicale et de belles chorégraphies avec des chansons originales signées par Salim Aïssa (il est aussi l’auteur du scénario), Aminos, Youcef Boukella et Cheïkh Sidi Bemol. Le casting a concerné 500 jeunes à travers le pays et les chansons sont interprétées par les comédiens eux-mêmes.Dans Essaha, on parle aussi d’amour dans l’Algérie d’aujourd’hui sans ces fameux clichés misérabilistes sur la société algérienne qui nous font tant du tort à l’étranger. Le long métrage est actuellement à l’affiche à la salle El-Mouggar. Des projections- débats sont également prévues aujourd’hui (17 mars) à la cinémathèque de Sidi Bel Abbès et à la Maison de la culture de Tizi-Ouzou. All you need is love (tout ce dont vous avez besoin, c’est d’amour) est une des plus belles chansons des Beatles. Tous ces jeunes filles et jeunes garçons que nous voyons dans Essahaont besoin d’un peu d’amour et de considération…
K. B.

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