Actualités : CNCD ORAN
Meeting autorisé, mais l’affichage est interdit


Alors que la CNCD Oran pensait qu’en obtenant les autorisations pour la tenue de deux meetings, l’un à Oran prévu aujourd’hui et l’autre à Bethioua pour le 19 mars, il leur était «tout naturellement possible et logique» de pouvoir placarder des affiches annonçant les meetings en question, ils se sont vu interdire toute tentative d’affichage.
Au niveau de la CNCD Oran, on nous raconte la scène telle qu’ils l’ont vécue dans la soirée de ce mardi, alors que certains de leurs membres s’attelaient à coller des affiches pour informer les citoyens de la tenue du meeting d’Oran qui avait reçu l’accord officiel des autorités locales. «Il était à peu près 22 h, lorsqu’en quelques minutes, deux fourgons de police se sont arrêtés à notre niveau (au centre-ville), d’où une vingtaine de policiers sont sortis. Ils nous ont encerclés et nous ont signifié que l’affichage était interdit.» Les membres de la CNCD Oran leur expliquent alors qu’il s’agit de l’affichage de l’annonce du meeting autorisé par le wali, tout en leur exhibant le document en question. «Les policiers nous ont alors répliqué : mais vous n’avez pas d’autorisation d’affichage et d’ailleurs pourquoi le faites-vous de nuit et n’importe où ?», rapporte Babadji Messaoud, l’un des membres de la coordination présent sur les lieux : «Dès lors que nous avons l’autorisation de tenir notre meeting, nous ne voyons pas où est le motif de l’interdit pour afficher l’annonce de ce même meeting ? Concernant le choix de l’horaire d’affichage, nous avons choisi la soirée afin de ne pas déranger les passants, en plus nous ignorions jusque-là qu’il y avait un couvre-feu à Oran ! S’agissant des lieux d’affichage que vous trouvez anarchiques, s’il y a une liste à cet effet, nous aimerions bien l’obtenir», a-t-il ajouté. Rien n’y fait, leurs tentatives de négocier l’affichage de la tenue du meeting autorisé seront fermement interdites. Le lendemain matin, Kaddour Chouicha, l’un des membres de la CNCD Oran, s’est rendu au niveau de la Wilaya afin d’avoir une explication quant à l’interdiction essuyée la veille. «J’étais même disposé à entamer une quelconque procédure pour obtenir une autorisation d’affichage, seulement, la réaction que j’ai eue face à mes interrogations par rapport à l’interdit d’affichage m’ont complètement déconcerté», nous dira Kaddour Chouicha. La réponse à laquelle a eu droit le représentant de la CNCD Oran fut, dit-il en ces termes, «en dehors de la façade de la salle de cinéma où aura lieu votre meeting, ailleurs l’affichage est interdit. Pour ce type d’affichage entrant dans un cadre politique, cela demeure interdit sauf en période de campagne électorale, ce qui n’est pas le cas». Dès lors, se demande notre interlocuteur, «pourquoi avoir autorisé le meeting s’il est interdit d’en informer la population ? Tout ceci est insensé et prouve que ces autorisations ne sont en fait qu’un leurre, ils ne veulent pas que nous allions vers le citoyen, ils craignent ce contact avec la population qui pourrait bien adhérer à notre lutte pacifique». Malgré cet interdit, le meeting lui, demeure jusque-là autorisé et aura lieu comme prévu à la salle de cinéma El-Feth à partir de 14 h.
Amel B.

La section CNCD de Béjaïa appelle à une marche pour le samedi 19
La section de Béjaïa de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD) a lancé un appel à une marche populaire au niveau du chef-lieu de la wilaya pour le samedi 19 mars, journée coïncidant avec le 49e anniversaire de la proclamation du cessez-le-feu en Algérie.
La manifestation de rue de la CNCD, version partis politiques, s’ébranlera, à partir de 11h, de l’esplanade de la maison de la culture pour aboutir au siège de la radio locale, en passant par le siège de la wilaya et le TRB en haute ville, avec comme mot d’ordre majeur l’exigence «d’un changement radical du système». Dans sa déclaration d’«appel à la marche de la dignité et de la démocratie pour arracher la liberté par le départ du système en place», la CNCD de Béjaïa note que «dans leur panique, les tenants du pouvoir, au lieu de répondre aux aspirations de la jeunesse, manipulent, appellent au meurtre et à la haine raciale, structurent la délinquance et maintiennent le statu quo». Le 19 mars 1962, le peuple algérien recouvrait son indépendance après une guerre de libération héroïque mais l’idéal pour lequel se sont sacrifiés les valeureux martyrs et pour lequel des millions d’Algériens ont lutté «a été détourné et confisqué par une poignée de traîtres fossoyeurs de la révolution (…) de 1962 à nos jours, au moyen de la fraude électorale, corruption, censure et injustice», ont soutenu dans leur document les animateurs de la section de Béjaïa de la CNCD .
A. K.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable