Culture : JOURNÉES DU THÉÂTRE PROFESSIONNEL À EL-TARF
La wilaya sort enfin de sa léthargie culturelle


Une fois n’est pas coutume, le théâtre est à l’honneur dans la wilaya d’El-Tarf à la faveur de l’organisation de la première édition des journées du théâtre professionnel sous le thème «Le théâtre : création et identité».
Cette manifestation de haute facture a débuté jeudi par la présentation de la pièce Layilet Elyali (la nuit des nuits) du théâtre régional de Constantine et ce, en présence des autorités locales et un public nombreux venu goûter aux plaisirs de cet art vivant, au niveau de la maison de jeunes Ahmed-Betchine. Cependant, avant le coup d’envoi, les autorités ont rendu hommage et honoré deux figures du quatrième art algérien, à savoir le metteur en scène de Constantine Dhimi Mohamed-Tayeb et l’écrivain et journaliste d’Oran Bouziane Benachour. Ainsi durant 8 jours, du 17 au 24 mars, les habitants de la wilaya ont rendez-vous avec des spectacles différents présentés par les théâtres régionaux de Constantine, Oran, Guelma, Batna, Mila, Sétif et Tizi Ouzou.Organisée sous le haut patronage de la ministre de la Culture et du wali d’El-Tarf, cette première édition annonce un printemps culturel palpitant dans la wilaya. L’installation d’un nouveau directeur, rodé à la pratique culturelle, à la tête du secteur produira certainement une nouvelle dynamique et permettra l’émergence de talents locaux dans l’ensemble des autres arts.Le public a été surpris par la qualité scénique et par le jeu des acteurs de la pièce Layilet Elyalimise en scène par D’himi Mohamed Tayeb. La pièce est en effet une sorte de tragi-comédie où deux hommes, l’ex-mari et l’amant, se disputent le cœur d’une femme tiraillée entre les deux. Les deux hommes sont des artistes qui cherchent à se frayer un chemin et à vivre de leur art. Des Algériens de la rue et, donc, des personnes ordinaires où se focalisent la multitude de sentiments qui dorment en nous. La situation que vont construire et dénouer les acteurs est celle de savoir qui va s’approprier l’amour de la femme. Les arguments de l’un et de l’autre se confrontent tout au long de la pièce, créant des moments loufoques, d’autres tragiques, pour enfin devenir caducs lorsque l’ex-mari de la femme tue son amant et que celle-ci se suicide. Il est indéniable que cette pièce a réussi à tenir le pari de ses prétentions. Elle a mi à nu les complexes des Algériens dans leur rapport aux femmes et la complexité des relations hommes femmes. Notons, enfin, la performance de l’actrice Mouny Boualem de par sa présence sur scène, son jeu et son charisme. Elle sera incontestablement la future égérie du cinéma algérien. Signalons, par ailleurs, qu’elle campera le rôle principal du nouveau film de Moussa Haddad Harragas Blues, dont le premier coup de manivelle sera donné la semaine prochaine.
Daoud Allam

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