Plusieurs milliers de personnes ont participé, hier, à une marche pacifique au chef-lieu de wilaya, à laquelle a appelé la section de Béjaïa de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, aile partis politiques, pour exiger «le départ du régime».
La manifestation s’est ébranlée depuis l’esplanade de la maison de la culture jusqu’au siège de Radio Soummam. Tout le long du parcours de la marche, les manifestants ont repris à tue-tête des slogans hostiles au pouvoir. «Le peuple veut renverser le régime», «y en à marre de ce pouvoir», «pouvoir assassin», «DRS barra !», «Bouteflika, Ouyahia, houkouma irhabia», «Amirouche, El Haouès, l’Algérie matchi labess !» ont été autant de slogans repris en chœur par les manifestants qui brandissaient également des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : «Nous ne voulons pas être des 3/4 de citoyens», «l’Algérie avant vous, système dégage, 50 ans barakat », «rendez-nous notre dignité», «ENTV organe de propagande», «pouvoir dégage», «on veut un changement du système et non un changement dans le système», «Bouteflika, DRS dégagez». Arrivés devant le siège de la radio locale, point de chute de la marche, les animateurs de la CNCD locale ont fait lecture d’une déclaration. «Cette formidable mobilisation, à l’instar des autres démonstrations de rue, est là pour rappeler que les Algériennes et les Algériens sont déterminés à arracher le changement par le départ du régime en place depuis l’indépendance », ont affirmé dans le document les membres de la section locale de la CNCD, aile partis politiques, tout en soutenant que l’idéal pour lequel «les enfants d’Algérie se sont révoltés contre le colonialisme, à savoir, la liberté et l’indépendance, se trouve, aujourd’hui, confisqué par un pouvoir qui a ruiné le pays et hypothéqué l’avenir de notre jeunesse». «Ni les provocations criminelles, ni la désinformation, ni les appels à la haine du Kabyle et les propos racistes semés par les services n’entameront la mobilisation et la détermination de notre jeunesse pour aboutir à l’instauration d’une république solidaire, juste et démocratique», ajoute la CNCD dans sa déclaration, tout en saluant la formidable adhésion populaire à la manifestation de Béjaïa. La section locale de la CNCD n’y est pas allée de main morte pour fustiger le pouvoir en place et ses relais. «Autoritaire, violent, manipulateur, corrompu et corrupteur, le régime en place depuis 1962 maintient le statu quo et organise la désinformation à travers ses organes de propagande, que sont la télévision, la radio nationale et les chiffons de presse du DRS, comme El Nahar, Echourouk et Djazaïr News. La CNCD, section de Béjaïa, tient à dénoncer la manipulation de ces médias à la solde du pouvoir et qui font honte à l’éthique de la profession et à l’héritage de Djaout, Mekbal et Ouartilane», ont violemment dénoncé les animateurs de la CNCD. Lors du rassemblement observé devant le siège de la radio locale, les manifestants ont brûlé les Unes des trois journaux El Nahar, Echourouk et Djazaïr News. Il convient de signaler que pour parer à d’éventuels incidents, un impressionnant dispositif policier a été déployé, tôt dans la matinée d’hier, dans les locaux de la radio et tout autour de son bâtiment. Les manifestants se sont dispersés dans le calme en début d’après-midi sans qu’aucun incident n’ait été enregistré .
A. K.

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