C’est un véritable coup de maître que la section tizi-ouzéenne de la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC) a réussi hier.
Pourtant, moins d’une heure avant que la manifestation ne s’ébranle des environs de l’université Mouloud- Mammeri en direction du centre-ville, personne ne se serait avancé pour dire que les manifestants seraient aussi nombreux. Ils étaient en effet, hier, des milliers à arpenter les rues comme lors des années «bénies’» des grandes manifestations que Tizi-Ouzou avait connues. Néanmoins, cette manifestation ne s’annonçait pas sous les meilleurs auspices en raison de l’incident généré par la présence de la caméra de l’ENTV. Des envoyés spéciaux de «l’Unique» s’étaient en effet pointé sur les lieux du rassemblement, un peu plus d’une heure à l’avance, mais devant le refus catégorique de dizaines de personnes présentes de les voir couvrir l’évènement, ils s’étaient éclipser. Un véritable incident a été évité de justesse lorsque, une vingtaine de minutes avant l’heure prévue pour le début de la marche, la caméra de la télévision était réapparue, sous haute protection cette fois. Malgré la présence de policiers en civil, les manifestants ont insisté pour que le personnel de la télévision quitte les lieux et il s’en était fallu d’un rien pour que le rassemblement prenne une autre tournure. A 11h, comme convenu, la foule des manifestants a déjà pris des proportions plutôt «respectables». Encouragés par l’arrivée de «renforts», les manifestants retrouveront vite leur verve pour entonner le slogan à la mode exigeant le changement, et ce, lorsqu’ils ne criaient pas à tue-tête les anciens slogans : «Y en a marre de ce pouvoir» ou «pouvoir assassin». A mi-parcours, comme par enchantement, à partir des bâtiments-bleus, en plein centre-ville, il devenait évident de voir à quel point les organisateurs avaient réussi leur coup. Encadrés par un imposant, mais très discret, dispositif policier, les manifestants marquèrent leur évolution vers l’esplanade de l’ancienne mairie par des haltes symboliques du côté du CHU, puis de la maison de la culture, là où la ministre de la Culture et son représentant à Tizi-Ouzou en prirent pour leur grade, comme c’est de tradition à chaque manifestation depuis quelque temps. La marche de la CNCD s’est achevée finalement mieux qu’elle n’avait commencé puisque pas le moindre incident, aussi mineur soit-il, n’a été noté. Tous convergèrent vers la place de la mairie pour un rassemblement au cours duquel ils se mirent à puiser du riche répertoire de slogans, plus que jamais d’actualité, enrichi de quelques-uns sortis de l’actualité dont «Ben Ali hrab, mazal Bouteflika» (Ben Ali a fui, Bouteflika le suivra).
M. Azedine

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