Actualités : Alors que la coalition intervient en Libye, Kadhafi tente de reprendre Benghazi

De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
Avant même la fin du sommet des pays occidentaux et de la Ligue arabe hier à Paris, le ciel libyen était déjà traversé par des Rafales français, ou des avions britanniques ou encore italiens. L’intervention de Sarkozy à l’issue de cette rencontre a confirmé ces vols mais le chef de l’Etat français a bien précisé que les avions peuvent frapper à tout moment les blindés de Kadhafi. Ce dernier, tout au long de la journée d’hier semblait jouer le tout pour le tout et a engagé son aviation dans des bombardements sur Benghazi.
Fort du vote par la Ligue arabe de la résolution du Conseil de sécurité pour le recours à la force en Libye, le sommet qui a réuni hier à Paris les pays européens, les États-Unis, le Qatar, la Jordanie et les Emirats a vite conclu par des décisions résumées par l’hôte de la rencontre, Nicolas Sarkozy, dans une allocution. «Aujourd’hui, nous intervenons en Libye pour protéger la population civile de la folie meurtrière d’un régime qui, en assassinant son propre peuple, a perdu toute légitimité.» Le chef de l’Etat français a notamment insisté sur trois points : en premier lieu que les décisions sont conformes en tous points à la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qu’elle a été validée par tous les participants au sommet de Paris et qu’ensuite il y aura très certainement une deuxième phase : «Les avions peuvent frapper les blindés à tout moment.» Le troisième point développé par Sarkozy consistait à insister sur le fait que «les peuples arabes ont choisi de se libérer de la servitude… l’avenir de ces peuples (arabes) leur appartient ». Ce point est naturellement une façon de répondre à toute réaction arabe qui s’élèverait contre cette intervention et qui l’assimilerait à celle des USA et de leurs alliés en Irak. C’est un véritable avertissement qu’a lancé la coalition hier. Après la première phase de déploiement chargé de nettoyer l’espace aérien libyen et empêcher l’aviation de Kadhafi d’intervenir, Sarkozy a annoncé que la coalition ira plus loin et ce, conformément à la résolution de l’ONU qui stipule que «le Conseil a également autorisé toutes les mesures nécessaires », autrement dit, toutes les actions militaires pour assurer la protection des populations civiles face à l’armée de Kadhafi. Toutefois, les membres de la coalition semblent vouloir laisser une porte de sortie à Kadhafi. Ainsi, Sarkozy a déclaré : «Il est encore temps pour le colonel Kadhafi d’éviter le pire en se conformant sans délai et sans réserve à toutes les exigences de la communauté internationale. La porte de la diplomatie se rouvrira au moment où les agressions cesseront.» Mais qui peut croire, et les rédacteurs de ce texte en premier, que Kadhafi cessera et observera le cessez- le feu qu’il n’a, à aucun moment, appliqué. En effet, alors que le sommet se tenait à Paris, les habitants de Benghazi étaient sous le feu nourri de feux de leur dictateur.
K. B.-A.

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