Actualités : LIBYE
Les coalisés divisés


Les bombardements des alliés ont nettement baissé en intensité, dans la journée d’hier, sur la Libye. Une Libye qui, au troisième jour de l’intervention militaire de la France, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, a plus fait parler d’elle au plan diplomatique que sur sur le terrain des opérations.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) -Pourtant, la nuit de dimanche à lundi était pour le moins infernale pour Kadhafi et ses troupes. Les bombardements n’ont épargné y compris le quartier général du «Guide» à Tripoli. Depuis, et les Américains le confirmeront dans l’après-midi, Kadhafi prend ses précautions. «Les Américains disposent de peu d’informations sur le lieu où se trouve le colonel Kadhafi après que le complexe où il réside a été la cible de frappes aériennes de la coalition», déclarait, en effet, le général Carter Ham. Il faut dire que les frappes intenses qui se sont abattues sur les territoires libyens depuis samedi ont fini par provoquer bien des réticences et des réserves même parmi les coalisés. A l’opposition de départ exprimée déjà par la Russie, la Chine, l’Allemagne, l’Inde, le Brésil notamment, se sont jointes plusieurs voix «discordantes». L’Italie, la Norvège, le Qatar, entre autres, exprimaient, chacun à sa façon, un désaccord franc, édulcoré par des formulations diplomatiques. Mieux, les Américains sont revenus à la charge et, après avoir fait savoir que le but de l’opération n’était pas de chasser Kadhafi du pouvoir, ils confirment leurs réserves par rapport au conseil de l’opposition. «Nous n’avons pas pour mission de soutenir les forces d’opposition si celles-ci s’engagent dans des opérations offensives », déclarait le même général Carter Ham. La veille encore, Hillary Clinton répétait les mêmes réserves de Washington quant à reconnaître le Conseil national de l’opposition comme seul interlocuteur politique pour la Libye. De fait, tout cela se confirmait grandement dans l’après-midi d’hier avec l’annonce d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU en soirée. A New York, on a précisé que la réunion était prévue à huis clos. Son ordre du jour, et c’en est là une surprise, consistait à examiner la demande libyenne, exprimée jeudi dernier par le colonel Kadhafi, d’une réunion d’urgence de ce même Conseil de sécurité sur le cas de la Libye. Il est clair, dès lors, que la suite des événements à la «Jamahiriya» dépend entièrement de l’issue de la réunion d’hier soir. La demande libyenne sera-telle acceptée ? La résolution 1973 sera-t-elle clarifiée, modifiée ou complétée ? Car c’est l’interprétation de cette même résolution qui ne fait pas consensus et semble diviser les Français et les Britanniques d’un côté, les Américains et le reste des coalisés, de l’autre.
K. A.

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