Société : TIZI-OUZOU
Le gaz naturel source de mécontentement à Aïn-El-Hammam


Dans les contrées montagneuses, le gaz naturel, représentant un grand pas vers le progrès, continue d’être, paradoxalement, une cause de frustration pour de nombreux citoyens. Sa percée dans les villages se fait difficilement.
Les oppositions se multiplient et l’action de rue devient inéluctable. L’exemple de la commune d’Imsouhal, dans la daïra d’Iferhounène, est des plus édifiants. Passée l’euphorie ayant suivi l’arrivée des canalisations aux portes de la commune, de nombreux citoyens durent déchanter, en apprenant que près de la moitié de la population n’en bénéficiera pas et que de ce fait, elle doit continuer à se chauffer au fuel et au butane, pour une durée indéterminée. L’an dernier, les villages d’Ahfir et de Kerrouche n’ont pu obtenir satisfaction qu’après avoir menacé de bloquer les travaux. Il y a quelques jours, cinq villages exclus de l’opération ont décidé de recourir à des actions musclées, dont la fermeture de l’APC. «Nous protestons contre notre marginalisation par les autorités qui nous ont exclus de l’opération», nous dit un membre du comité de village, venu à la tête d’environ cinq cents personnes. Le sitin a pris fin sans qu’aucune autorité ne prenne attache avec les protestataires. Ce qui a exacerbé la colère des habitants que nous avons joints. Si Saïd, un sexagénaire d’Aït-Youcef-Ouali, parlant au nom de ses voisins de Asker, Iguer-Lekrar, Ath- Meddour et Ath-L’Bachir, nous avoue la ferme intention de la population de «ne pas faire de concessions» sur ce qu’ils dénoncent comme un déni de droit. Il fustige les autorités pour leur «politique discriminatoire ». «Comment expliquer que les canalisations de gaz allant alimenter Iferhounène traversent nos champs jusqu’à toucher nos demeures, sans qu’on en profite ?» déplore-t-il. Les habitants des daïras de Aïn El-Hammam et d’Iferhounène, des régions aux hivers rigoureux, ont investi beaucoup d’espoir dans l’arrivée du gaz de ville qui devrait sonner le glas du chauffage au fuel ou au bois. L’alimentation sélective des agglomérations a, en fin de compte, généré beaucoup de mécontentements. «A juste titre», disent les concernés qui ne veulent, en aucun cas, rater le train du progrès.
A. O. T.

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