La présentation de l'œuvre a eu pour théâtre le Musée régional de la cité Aroudj. Chioune est avant tout un homme de théâtre. En 1964, il intègre le centre culturel Albert-Camus.
Cette structure possédait déjà une école d'arts dramatiques où a officié le célèbre Abderrahmane Kaki. Ce prestigieux enseignant a eu comme élève l'humoriste Fellag et Djellid M'hamed qui écrivait des pièces pour le regretté Abdelkader Alloula. C'est dans ce bouillon de culture que Abdenour Chioune va faire ses preuves mais c'est l’art de la marionnette qui va le plus le séduire. En effet, en 1969, un passionné, Ali Boudria, lance une formation de marionnettiste. Chioune en profite pour suivre ce cycle d'enseignement jusqu'en 1973. Il n'aura de cesse de communiquer sa passion aux jeunes malgré le tremblement de terre et la décennie noire. En 1979, il va s'illustrer avec la troupe «Théâtre et marionnettes du CRA» d’El-Asnam (Chlef). Aujourd’hui, pour éviter la déperdition de toute une expérience accumulée dans cet art, il a décidé de faire paraître cet ouvrage destiné à la jeune génération. Il faut le rappeler, la ville de Chlef, de 1973 à 2007, avait abrité les différentes éditions du Festival national de la marionnette. Les habitants de cette ville se désolent de voir cet évènement disparaître de la scène artistique pour des raisons qui restent inconnues. Dans cet ouvrage, on découvre l'histoire de la marionnette et ses quatre modèles. Il y est décrit le modèle le plus ancien représenté par une poupée qui existait au temps des pharaons, 5 000 ans avant J.-C. Ce modèle peut être admiré au musée du Louvre à Paris. Le modèle le plus connu actuellement, c'est la marionnette à gaine. La matière utilisée est le papier ou le tissu. Le livre s'attarde sur la confection du personnage des animaux et du castelier qui est, en quelque sorte, la scène où évoluent les différents acteurs de la pièce théâtrale. Un autre modèle est représenté par la marotte qui est une marionnette en papier animée par une baguette, contrairement à la marionnette à gaine qui est mise en mouvement par trois doigts enfouis sous le costume. Dans cet ouvrage, Chioune nous fait découvrir ce que c'est le théâtre d'ombre qui consiste en des silhouettes animées derrière un rideau blanc illuminé par une bougie ou une lampe. Ce procédé initié par les Chinois prend le nom d'ombres chinoises. L'auteur nous donne même une fiche technique pour l'enchaînement des mouvements des poupées. Le dernier chapitre est consacré aux ateliers et matériel pour la confection de ces marionnettes. Il existe trois ateliers. Le premier contient des bouchons, de la laine pour les cheveux, du tissu pour les costumes. Le deuxième atelier contient des crayons de couleur, tubes de colle, gomme, papier coloré et règle. Le troisième atelier contient des clous, de la ficelle du contreplaqué et de la filasse pour animer la poupée. Chioune destine son travail aux enseignants de crèche, aux animateurs de colonie de vacances ou de maison de jeunes, écoles primaires...L'ouvrage a reçu un bon accueil et son auteur nous a confié devoir le rééditer pour satisfaire la demande. Il a un grand mérite, car il essaie de pérenniser un art ancestral.
Medjdoub Ali

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