Actualités : LES PROTESTATAIRES ESTIMENT QU’IL NE LES REPRÉSENTE PLUS
«Nous voulons élire un syndicat plus près des travailleurs»


Des filiales et centrales de production du groupe Sonelgaz, situées dans différentes villes du pays (Boumerdès, Mostaganem, Oran…), ont été secouées, hier, par un mouvement de protestation. Répondant à un appel posté sur Internet, les protestataires ont dénoncé «les mauvaises» conditions d’exercice et «l’indifférence » de l’administration.
Irane Belkhedim - Alger (le Soir) - Rédigé en arabe, l’appel a été lancé sur Facebook le 26 mars. Sonelgaz-révolution a exhorté tous les travailleurs du groupe Sonelgaz à observer le 4 avril un sit-in devant les immeubles de leurs sociétés (filiales, centrales, centres…), d’assurer un service minimum et de désigner trois représentants. «Travailleurs et travailleuses, vous êtes invités à adhérer à cette action pour le changement qui vise à recouvrer votre dignité, et montrer à tous la dégradation des conditions d’exercice et l’injustice et le mépris que nous subissons », lit-on dans le communiqué. De nombreuses revendications ont été soulevées. Il s’agit de la suppression de certaines primes et du «désengagement » de l’administration vis-à-vis de ses fonctionnaires. «Le secrétariat général de l’Union nationale des travailleurs des industries électriques et gazières du groupe refuse de partager nos préoccupations. Des bavures sont commises au détriment des travailleurs. Les primes de rendement collectif et de la femme au foyer ont été supprimées et celle de rendement individuel réduite de 10%», lit-on encore. Les travailleurs dénoncent également la proposition de gel de projets publics, inscrits dans le cadre de la relance du secteur de l’électricité et la redynamisation de l’exploitation de l’énergie nucléaire. «Les revendications des travailleurs n’ont pas été prises en charge depuis des années, elles se sont accumulées. Les grandes réalisations des autres secteurs ne se sont pas répercutées positivement sur notre situation», écrivent-ils. Revenant sur la rencontre du 23 mars dernier avec les responsables du syndicat (Union nationale des travailleurs des industries électriques et gazières), les travailleurs indiquent que cette réunion «démontre l’indifférence totale de l’administration vis-à-vis des revendications de 56 000 employés». «Nous informons la tutelle que M. Telli et les secrétaires généraux tentent de leur cacher la vérité. Ces gens ne représentent qu’eux-mêmes. Nous ne leur faisons plus confiance et nous leur demandons de se retirer. Nous voulons élire un nouveau secrétariat général qui sera plus près de nos attentes».
La version officielle : «Le groupe mère n’est pas concerné»
Contacté, hier, par téléphone pour de plus amples informations, un responsable de Sonelgaz, nous a expliqué qu’un mouvement «de protestation de deux heures seulement a été observé hier par une centaine d’agents des Sociétés de production d’électricité SPE et des sociétés de distribution et d’électricité et du gaz de l’Ouest». «Ce n’est pas une grève. C’est un petit mouvement de protestation qui n’a pas été largement suivi. Le groupe Sonelgaz compte 36 filiales et 56 000 employés». Ce responsable a affirmé que la principale revendication est d’ordre salarial et l’administration étudie la question avec le partenaire social. «Nous avons ouvert les négociations la semaine passée. Nous sommes réputés pour notre dialogue social». Sans donner plus de détails, il a ajouté que chaque société pourrait revoir ses salaires «en fonction de ses capacités». «En 2010, les salaires de tous les fonctionnaires ont été augmentés de 20 %.» Enfin, se voulant rassurant, il a affirmé qu’il n’y aura jamais de coupure d’électricité et de gaz. «Ça ne s’est produit dans aucun pays ! Le gaz et l’électricité sont des questions sérieuses».
I. B.

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