Actualités : ORAN
Manifestation devant la direction de Sonatrach-Aval


Hier matin, plus d’une soixantaine d’agents de quart relevant des complexes pétrochimiques d’Arzew et du port gazier ont manifesté leur colère devant le siège de la Sonatrach-Aval, sis à la cité Djamel.
Se définissant eux-mêmes comme les laissés-pour-compte du groupe Sonatrach, ou la face cachée du groupe pétrolier, avec leur contingent d’accidentés, de malades chroniques, de morts pour cause de maladies professionnelles, ces ouvriers ont crié haut et fort leur ras-lebol, devant «les tergiversations de la DG de Sonatrach qui ne fait rien pour satisfaire la plate-forme de revendications qui date de 2007, avec la complicité des cadres syndicaux dirigeants au niveau central». L’un des représentants des contestataires évoque pêlemêle les conditions de travail catastrophiques, les droits sociaux et l’iniquité salariale : «Nous n’avons aucun parti derrière nous. Nous demandons nos droits depuis 2007. Il faut que l’opinion publique le sache, les employés de Sonatrach ne sont pas tous logés à la même enseigne. Certains ont de grands salaires et des privilèges. Il y a deux poids deux mesures à Sonatrach surtout contre nous les agents de quart de production…» Tout en nous indiquant la tour de verre du siège Sonatrach-Aval, il poursuit : «Ils sont bien tranquilles eux dans leurs bureaux avec des cantines aménagées spécialement pour eux, des prises en charge à l’étranger, mais c’est nous qui remplissons les bateaux et faisons rentrer les devises. Regardez, on n’arrive même pas à avoir des tenues de protection, alors qu’on occupe des postes dangereux et de nuisance. Dans le seul complexe GNL2/Z cette année, 5 camarades sont morts de cancer, sans compter les malades chroniques, ceux qui sont devenus aveugles ou sourds.» Un autre manifestant a exhibé un bon de commande qui n’a pas été satisfait pour la fourniture de chaussures de sécurité : «Regardez, je travaille avec des baskets, on manipule des produits chimiques sans masque et sans gants de protection…» Un médecin du travail s’invite au débat et confirme : «70 % de ces travailleurs de quart sont diabétiques. Ils souffrent de pathologies graves telles que les cardiopathies et sont soumis à des seuils de plus de 150 décibels, ce qui finit par les rendre sourds et hypertendus. L’espérance de vie chez cette catégorie d’ouvriers est de 55 ans.» L’autre revendication des manifestants est d’ordre salarial. Ils exigent que les indemnités soient calculées sur le nouveau salaire de base et non sur l’ancien, comme cela est actuellement le cas. Parmi ces indemnités, l’on nous cite celles relatives aux postes de quart et travail posté, aux nuisances, de même pour les heures supplémentaires qui doivent être indexées sur le nouveau salaire de base, ainsi que les rappels rétroactifs depuis 2008. En fin de matinée, agents et autres ouvriers étaient toujours massés devant le siège de Sonatrach- Aval attendant la sortie de leurs délégués qui devaient remettre leur plate-forme de revendications. Après les employés des plate-formes du Sud, Sonatrach devra faire face à un vent de contestation qui pourrait toucher la zone quadruple d’Arzew, la plus stratégique du pays.
Fayçal M.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable