Actualités : LA SITUATION TOURNE AU CONFLIT ENTRE LES DEUX PARTIES
Daho Ould Kablia menace les gardes communaux


Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales a menacé de sanctionner les gardes communaux qui participent au mouvement de protestation. Décidés à obtenir l’application de l’ensemble de leurs revendications, les membres de ce corps ont maintenu, hier, leur sit-in place des Martyrs.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les relations entre Daho Ould-Kablia et les gardes communaux tournent au conflit. Le ministre de l’Intérieur a décidé de brandir les menaces pour tenter de mettre un terme à leur mouvement de protestation. «Plus question de discuter ou de négocier. Nous avons accepté 11 des 14 revendications des gardes communaux. Il s’avère que 90% sont satisfaits. Les autres, ceux qui protestent, seront exclus du corps», a indiqué, hier, le ministre en marge de la conférence nationale sur le schéma national d’aménagement du territoire (SNAT). Selon lui, les centaines de gardes communaux qui tiennent un sit-in depuis deux jours à la place des Martyrs ont commis un «acte d’indiscipline inacceptable». La veille, le département de l’intérieur avait rendu public un communiqué de presse officielle appelant les gardes communaux à «respecter leurs engagements statutaires». Le communiqué fait notamment référence à l’article 11 de leur statut qui stipule qu’il est «formellement interdit aux gardes communaux de recourir à la grève ou à toute forme d'arrêt de travail et que tout acte collectif, contraire à l'ordre, fera l'objet de sanctions conformément aux dispositions de l'article 112 du code pénal, en tenant compte des peines contenues dans la législation et le règlement en vigueur ainsi que les dispositions statutaires ». Le texte rappelle également les mesures prises par les pouvoirs publics en faveur des membres de ce corps de sécurité : «Activation du nouveau régime indemnitaire relatif aux gardes communaux avec effet rétroactif au 1er janvier 2008, augmentation de la prime de rendement de 20 à 30% calculée sur la base du nouveau salaire, bonification des taux actuels (25%, 30% et 35%) de la prime de risque et d'astreinte de 10%, mécanisme de récupération du reliquat des congés pour 7 années de services, rachat des années de cotisation manquantes pour bénéficier du droit à la retraite proportionnelle exceptionnelle et régularisation de la situation de tous les gardes communaux ayant obtenu des décisions de justice en faveur de leur réinsertion et l'octroi de droits selon la loi et le règlement en vigueur.» Mais les concernés rejettent en bloc toutes ces mesures. Hier encore, ils étaient plusieurs centaines à attendre, place des Martyrs, que le président de la République accepte la totalité des points inscrits dans leur plate-forme de revendications. Mais la réponse de Abdelaziz Bouteflika tarde à venir. Les membres de la délégation des gardes communaux n’ont rien obtenu après avoir passé tout l’après-midi au palais d’El-Mouradia. «Nous ne quitterons pas la place des Martyrs sans avoir obtenu gain de cause. Nous restons confiants en l’engagement du président de la République à trouver une solution à notre situation. D’ailleurs, nous allons transmettre une plainte officielle au premier magistrat du pays afin de dénoncer les menaces proférées contre nous par le ministre de l’Intérieur», a souligné Hakim Chaïb, un des représentants des gardes communaux.
T. H.

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