Actualités : ILS FONT FACE À UN MANQUE DE MÉDICAMENTS
Grande détresse des cancéreux de Annaba


Les cancéreux de la région d’Annaba sont confrontés depuis près de quatre mois à des pénuries de médicaments spécifiques à leur maladie. En raison du manque en ces médicaments, dont le cinq- Fluoracyl, l’Adriamycine ou la Cisplatine, constituant les premiers protocoles de soins, les cancéreux se trouvent dans l’impossibilité de suivre leurs cures de chimiothérapie. Pourtant, il s’agit de simples molécules et de produits dont le prix n’est pas élevé.
Non commercialisés par les officines, ces médicaments ne sont disponibles qu’au niveau des pharmacies des hôpitaux. Cette situation de pénurie ne fait que perdurer, au grand dam des malades. A l’annonce, il y a plus de cinq ans, du lancement des travaux du Centre anticancer (CAC) d’Annaba, ceux souffrant de cette pathologie issus des wilayas de l’extrême nord-est du pays gardaient l’espoir de se voir pris en charge sérieusement dans les deux ou trois prochaines années, principalement pour le traitement de radiothérapie. C’était sans compter avec la lenteur bureaucratique. Pourtant confiée à une entreprise chinoise, la réalisation de cette structure sanitaire de premier ordre n’a pas échappé aux tracasseries administratives. Si ce n’est pas le manque en matériaux de construction, c’est le règlement des situations financières des bâtisseurs chinois qui a entravé la bonne marche du chantier. Aujourd’hui, le gros œuvre est terminé mais restent les finitions, ainsi que l’installation de l’ensemble des pièces de l’équipement très sophistiqué, nécessitant une technicité prouvée. Confiée au départ à la direction du centre hospitalo-universitaire, l’opération d’acquisition de ce matériel a été finalement centralisée au niveau du ministère de tutelle. Pour la chimiothérapie, il existe un hôpital de jour au sein de la structure hospitalière du Docteur-Dorban, mais il manque cruellement de médicaments, comme indiqué plus haut. A cela s’ajoute le manque récurrent des poches pour somatisés. Cette pénurie, nous signalent des malades, est à l’origine d’une spéculation éhontée. Les poches sont ainsi proposées au quadruple du tarif de leur remboursement par la Sécurité sociale, alors que la majorité des stomatisés sont issus de milieux défavorisés. Cette situation n’a cependant pas entamé la volonté de ceux qui œuvrent à venir en aide aux cancéreux d’Annaba et sa région. L’association Hayat, l’une des premières à avoir vu le jour à la fin des années 1980 après la promulgation de la loi de 1987 autorisant la création d’associations activant dans le domaine social, avec ses maigres moyens, prend en charge actuellement quelque 300 cancéreux. Sa présidente se bat pour assurer aux malades soins et réconfort en tapant à toutes les portes. Une malade nécessitant une prise en charge pour une cure de radiothérapie a été dirigée vers une structure distante de quelque 700 km d’Annaba. Et pour cause, le centre le plus proche, celui de Constantine, était saturé, a-t-on appris de la présidente de l’association Hayat. Selon ses dires, le wali d’Annaba fait de son mieux pour venir en aide avec, bien sûr, les moyens à disposition, à cette catégorie de grands malades en détresse.
A. Bouacha

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