La détresse des Patriotes, contenue depuis longtemps, éclate au grand jour. C’est ce qui apparaît à la lecture de la lettre ouverte rédigée à l’adresse du président de la République par ces dizaines de Patriotes du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, englobant pas moins de quatorze communes, parmi celles ayant le plus enduré les affres du terrorisme.
Ils n’ont pas pour habitude de se lamenter mais là, ils n’en peuvent plus de supporter la tournure prise par l’après-lutte contre le «tsunami intégriste et son bras armé». Réunis au début de cette semaine, ces Patriotes et leurs représentants ont voulu se rappeler au bon souvenir du premier magistrat du pays auquel, et pour ceux qui l’auraient oublié, rappellent quelques «vérités» sur ce qui s’est passé ces dernières vingt années, au lendemain de «l’appel pressant lancé par une poignée d’hommes responsables à la tête de l’Etat à l’adresse des dignes fils de l’Algérie», écrivent-ils dans leur lettre. «Des milliers de moudjahidine, rescapés de la glorieuse guerre de Libération nationale, au crépuscule de leur vie et la précarité de leur santé, ont pris les armes côte à côte avec leurs enfants dans plusieurs cas, ceux des chouhada, anciens de l’ANP, de la Sûreté nationale et d’autres citoyens jaloux de leur patrie», écrivent-ils pour rafraîchir les mémoires si jamais quelque part on a oublié que «la lutte a été longue et sanglante, engendrant des pertes énormes en hommes et matériels (…), les Patriotes résolument engagés pour la sauvegarde de la République payeront le prix fort qu’aucun homme ne peut occulter (…). Dieu merci, les forces du mal ont été défaites». Un rappel des faits jugé nécessaire par les Patriotes qui, ensuite, énumèrent les rendez-vous électoraux, depuis l’année 2000, occasions lors desquelles les plus hautes autorités de l’Etat n’avaient jamais lésiné sur les promesses en leur direction en guise de reconnaissance. «Rien ne pointe à l’horizon des braves Patriotes qui continuent de défier les résidus du terrorisme les armes à la main», poursuivent-ils, non sans évoquer leurs camarades morts sans avoir eu droit à la moindre gratitude. Et là, inévitablement, les rédacteurs de l’appel au président de la République n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle avec les «émirs» et leurs troupes aux mains tachées de sang qui se sont retrouvés «grassement servis par le Trésor public en plus d’autres largesses de la loi sur la réconciliation nationale allant jusqu’au bénéfice d’une garde rapprochée pour les têtes pensantes de la sinistre organisation». Une tournure des événements qui pourrait «tuer inévitablement l’amour de la patrie dans l’esprit des générations présentes et à venir», assurent les Patriotes du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou qui, pour conclure leur missive, interpellent le président de la République pour honorer les engagements pris devant Dieu et le peuple algérien.
M. Azedine

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