Actualités : LE SATEF LANCE UN APPEL À TOUS LES SYNDICATS
Une protestation commune le 1er mai


Le Satef invite toutes les organisations syndicales à converger leurs forces vers une action commune le 1er mai prochain, «une manifestation grandiose» pour arracher quelques droits au profit des travailleurs.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - L’idée a germé il y a peu. Elle est en cours de discussion avec les autres partenaires, mais n’a pas encore pris forme. Une marche, un rassemblement, où et quand ? Tout cela n’a pas encore été débattu. «Nous en discutons avec les syndicats qui entretiennent des relations directes avec nous», a affirmé Mohamed-Salem Sadali, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation, au cours d’une conférence de presse qu’il a tenue, hier, au siège de la Ligue algérienne des droits de l’homme. Le Satef cherche l’appui des autres organisations qu’il ne peut pas contacter. «Depuis quelque temps, la protestation a gagné de nombreux secteurs. Les étudiants protestent, de leur côté, comme d’ailleurs les gardes communaux et les travailleurs de la santé. Il y a un vent de changement qui souffle et nous souhaitons saisir l’opportunité pour arracher des droits démocratiques. » Pour le Satef, la protestation s’impose aujourd’hui, d’autant plus que la situation dans le secteur de l’éducation, comme partout ailleurs, ne s’améliore guère. Pour argumenter ses propos, Mohamed-Salem Sadali relève trois points : les œuvres sociales, la réforme du système éducatif et l’exercice des libertés syndicales. Dans ce sens, il estime que la gestion des œuvres sociales ne doit pas être confiée à un seul syndicat (actuellement à la Fédération nationale des travailleurs de l’éducation de l’UGTA). «Les syndicats n’ont rien à voir avec la gestion ! La tutelle se concerte avec des syndicats dociles et les décisions sont prises sans consulter les partenaires et la base !», peste-t-il, précisant que les commissions qui ont été installées pour étudier ce dossier «veulent gagner du temps». «Nous demandons la création d’une commission pour enquêter sur la gestion des œuvres sociales et sanctionner les auteurs de dépassements ». Abordant la réforme du système éducatif, l’intervenant lâche : «C’est un fiasco !», car «les conditions élémentaires n’ont pas été réunies ! Et cela sans concertation avec les concernés. C’est le même staff qui a massacré l’école algérienne qui s’est chargée d’élaborer la réforme !». Il a néanmoins indiqué que les enseignants n’ont pas été formés, que les écoles n’ont pas été équipées pour pouvoir suivre et que «le livre scolaire a été un marché juteux pour certains». «Les cycles scolaires ont été réaménagés, c’est tout ce qui a été fait ! Le ministre donne des chiffres sur la réussite des élèves qui ne reflètent pas la réalité », a-t-il dit. Evoquant le volet des libertés syndicales, Mohamed Salem Sadali soutient que toutes les libertés «acquises» ont été bafouées. «Les syndicats n’ont plus le droit d’appeler aux grèves, d’organiser des manifestations publiques et de négocier avec les autorités !». Il affirme que récemment, une circulaire ministérielle a été affichée dans tous les établissements scolaires interdisant les réunions des syndicats. «Les libertés syndicales ont été remises en cause et cela ne fait réagir personne !» Pour dénoncer cette situation, le Satef pense tenir des rassemblements permanents au ministère du Travail et déposer une plainte auprès du Bureau international du travail.
I. B.

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