Sports : FOOTBALL
LIGUE DES CHAMPIONS D’EUROPE (1/4 DE FINALE, ALLER)
Chelsea-Manchester United : duels de stars


Le choc entre Chelsea et Manchester United, ce soir (19h45) en quarts de finale aller de la Ligue des champions, sera une explication entre stars. Coup de projecteur sur quatre duels de haut vol qui pourraient décider du sort de la rencontre.
John Terry contre Wayne Rooney
Sous la menace d'une probable suspension en championnat d’Angleterre pour avoir proféré une bordée de jurons juste devant la caméra après son troisième but de l’après-midi, samedi à West Ham (victoire 4-2), Rooney sera bien là à Stamford Bridge. John Terry le surveillera comme le lait sur le feu car la star tourne à plein régime après un début de saison calamiteux. De nouveau efficace (9 buts en 2011), il saura aussi se transformer en distributeur (11 passes décisives cette saison) en reculant d’un cran si Alex Ferguson le lui demande. Cette fois-ci, il n’aura pas le tout-venant de la Premier League face à lui, mais un John Terry redevenu lui-même après un premier trimestre gâché par une douleur à une jambe. Son rayonnement retrouvé a convaincu Fabio Capello de lui rendre le brassard de capitaine de l’équipe d’Angleterre, après un an de punition pour de supposées frasques extraconjugales. Lors de sa dernière visite à Londres, le 1er mars, Rooney avait ouvert la marque, ce qui n’avait pas empêché les Blues de l’emporter 2 à 1.
Florent Malouda contre Nani
Au vu des performances des deux ailiers depuis le début de la saison, ce combat-là semble déséquilibré en faveur de Manchester United. Le Portugais a été le Red Devil le plus créatif avec neuf buts et seize passes décisives à son actif. Le Français a, en revanche, rapidement calé après un début d’exercice prometteur. Auteur de sept buts en neuf journées, il n’a depuis augmenté son total que de deux unités. A tel point que la presse anglaise le cite souvent parmi les partants possibles lors du grand chambardement que Roman Abramovich s’apprêterait à lancer cet été.
Fernando Torres contre Nemanja Vidic
L’Espagnol n’a pour l’instant pas justifié les 58 millions déboursés par le milliardaire Russe pour le faire venir de Liverpool au mercato. Deux mois plus tard, El Niño n’a toujours pas marqué ni réellement pesé sur les rencontres. Sa présence dès le début du match n’est d’ailleurs pas acquise car il n’a aucune priorité sur Didier Drogba et Nicolas Anelka dans la politique de rotation appliquée par Carlo Ancelotti. L’Italien sera toutefois tenté de le mettre en face de Nemanja Vidic tant le bilan de leurs affrontements personnels est catastrophique pour le Serbe, exclu trois fois face au Liverpool de Torres et une quatrième il y a un mois lors du précédent match contre Chelsea. Or Vidic a montré dernièrement des signes de nervosité. Samedi, il a offert un penalty à West Ham avant de passer une nouvelle fois à deux doigts du rouge.
Michael Essien contre Paul Scholes
Le vétéran de MU est toujours aussi bouillant à 36 ans et se présentera frais à Stamford Bridge après avoir purgé deux matches de suspension pour avoir reçu son... dixième carton jaune de la saison. Malgré ses vieilles jambes, le petit rouquin n’a pas perdu d’avance la bataille du milieu de terrain d’autant qu’on n’a pas vu souvent le meilleur Essien cette saison. Moins présent qu’avant offensivement, il n’est pas toujours irréprochable non plus dans les tâches défensives. Samedi encore, il s’est fait mystifier par un attaquant de Stoke dès la 8e minute pour l’ouverture du score (1-1).

FC BARCELONE
Valdés, le mal-aimé, a relevé le gant
Il a longtemps été critiqué, moqué, pour ses bévues et son style peu académique, dans le droit fil d’une sorte de malédiction chez les gardiens du FC Barcelone : mais depuis plusieurs saisons, Victor Valdés répond à ses détracteurs, à force d’arrêts et d’abnégation. Samedi, stade El Madrigal de Villarreal, 86e minute. Valdés sort un réflexe improbable sur une reprise quasiment à bout portant de Cazorla. Le show avait commencé dès la 6e minute, une sortie impeccable dans les pieds de Rossi, avant une «horizontale» de grande classe sur une frappe croisée du même Rossi (12e). Son entraîneur Pep Guardiola l’a d’ailleurs salué à la fin du match (1-0) : «Il y a eu des arrêts fondamentaux de Victor, qui ont été décisifs. C’est une très grande victoire.» Capitaine en l’absence de Puyol et Xavi, Valdés a livré son meilleur match de la saison et confirmé ses bonnes dispositions. En 27 matches de Liga, il n’a encaissé que 14 buts, et lorgne sur le record de Paco Liano, qui avait pris seulement 18 buts avec La Corogne lors de la saison 1993-94. Il est aussi très bien parti pour remporter son troisième Zamora consécutif (le quatrième au total), le trophée qui récompense le meilleur gardien du Championnat d’Espagne. Gardien du Barça ? L’orgie offensive des Catalans relègue dans l’ombre le numéro un, souvent contraint à des exercices physiques pour ne pas se refroidir dans une moitié de terrain pour lui tout seul, pendant que ses coéquipiers harcèlent son homologue adverse.
Passeur à l’adversaire

Un poste qui requiert pourtant de la concentration. C’est le péché mignon de Valdés, longtemps considéré comme un portier barcelonais par défaut. Il fait ses débuts en 2002-2003 et devient titulaire la saison suivante. Depuis, il a rompu l’instabilité dans les buts barcelonais après le départ de Zubizarreta en 1994 (avec par ordre alphabétique les épisodes Arnau, Bonano, Busquets, Dutruel, Enke, Reina, Rüstü, Vitor Baia...). Début 2009, il traverse sa période la plus noire. Les socios du Barça se souviennent de cette passe décisive à De La Pena, qui lobait le gardien pour offrir à l’Espanyol une victoire importante au Camp Nou (2-1). Valdés fait le dos rond et rebondit en demi-finales contre Chelsea, en se montrant impérial. «Il fait des boulettes, d’accord, mais il est bon dans les grands matches», disent les fans du Barça quand on les pique sur le «point faible» des Blaugranas, en prenant l’exemple de la finale de C1 contre Arsenal (2-1) et ses duels remportés face à Henry. Le même Henry ne lui en a pas tenu rigueur : une fois au Barça, il arrivait au Français de célébrer ses buts en remontant jusqu’au nombril son short, singeant ainsi un tic de Valdés. Au fil de sa progression, Valdés devient le troisième gardien de la sélection espagnole médaillée d’or au Mondial- 2010. Mais champion du monde ou pas, comme l’a montré le premier but encaissé contre Arsenal en 8e de finale aller où il ne bouche pas son angle, on n’est jamais à l’abri d’une boulette...

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