Actualités : LES ADJOINTS DE L’ÉDUCATION NE CROIENT PLUS AUX PROMESSES DE BENBOUZID
«Nous demandons à Bouteflika d’intervenir»


Les adjoints de l’éducation ont été nombreux à se rassembler une énième fois, hier, à la placette du Golf, à quelques encablures du ministère de l’Education nationale et du siège de la présidence pour maintenir la pression.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - Sans trop croire aux promesses de la tutelle, ils sont venus de toutes les wilayas du pays, munis de leurs banderoles et de leur colère. Sur place, policiers et brigades antiémeutes, encerclant les lieux, les attendaient. «Nous sommes là, malgré la pression des policiers. Des groupes de manifestants ont été séparés et empêchés de rejoindre la placette, des bus et des taxis hors wilaya ont été fouillés et renvoyés. C’est une atteinte aux droits de la citoyenneté !», a indiqué Farid Lmnedlia, membre du bureau national du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE), qui chapeaute la Coordination nationale des adjoints de l’éducation (CNAE). Des manifestants ont affirmé que trois adjoints de l’éducation ont été blessés et évacués vers l’hôpital. C’est la colère. Les adjoints de l’éducation organisent des rassemblements depuis le 14 février pour alerter les pouvoirs publics. Le concret tarde à venir. «Le ministre a reconnu que nos revendications sont légitimes, qu’attend-il alors pour les concrétiser ?», s’interroge Mohamed. Originaire de Chlef, cet adjoint de l’éducation exerce depuis presque 15 ans et sa situation socioprofessionnelle n’a pas évolué. «Au début, j’étais enseignant puis l’on m’a déclassé en me désignant ensuite adjoint de l’éducation». Comme la plupart de ses collègues, la situation l’exaspère. Mohamed ajoute que sa fonction ne lui permet pas de bénéficier de formation ou de promotion. «Le directeur d’établissement scolaire et le surveillant général ne font que signer des documents. Ils n’ont souvent pas notre niveau mais sont mieux considérés et mieux payés. Tout nous tombe sur la tête. Nous faisons fonctionner les établissements scolaires», confie Mourad. Depuis 2008, dans le cadre de l’élaboration du statut particulier, les adjoints de l’éducation ont été «dégradés». Ils sont passés de l’échelle 11 à l’échelle 7. Une nouvelle classification qui apporte un lot de changement : baisse du salaire, des primes et des indemnités. Les adjoints de l’éducation ont également été exclus de la promotion au poste de conseiller. Des changements qui déplaisent aux travailleurs. Les négociations ont été entamées il y a quatre ans avec la tutelle, mais elles n’ont toujours pas abouti, estime-ton. «Nous sommes les piliers des écoles. Nos tâches sont administratives, pédagogiques, sécuritaires et éducatives et nous avons été déclassés. Ce n’est pas normal !», explique Ayachi Mourad, membre du bureau national de la Coordination nationale des adjoints de l’éducation. Le ministère de l’Education nationale a, poursuit- il, promis de régulariser notre situation. «Ce sont des promesses, nous voulons du concret. Un document officiel, pas de simples paroles !» Selon Farid Lmnedlia, le secteur compte près de 50 000 éducateurs, parmi eux des licenciés et des diplômés. «C’est l’unique secteur qui a été privé de promotion. Nous avons tenté d’organiser des manifestations pacifiques mais la position de la tutelle n’est pas encourageante. Nous voulons que le président de la République s’implique. Lui seul peut intervenir en notre faveur.» Les membres du conseil national de la CNAE vont se réunir pour débattre la situation actuelle. Les adjoints de l’éducation comptent maintenir leur mouvement de protestation si la tutelle ne propose pas des actions concrètes.
I. B.

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