Sports : CONTRIBUTION
JEUNES TALENTS SPORTIFS
Pourquoi et quel est l’intérêt de la détection ?


Par le Dr Bounemri Zaki Saliha,
maître de conférences, enseignante de handball à l’INFS/STS à Dély-Ibrahim (Alger)
Aujourd'hui, la réussite d'une nation dans le sport de haut niveau dépend fortement des montants investis pour garantir la détection et la formation des jeunes talents. Les performances décevantes de ces dernières années ainsi que l'absence de résultats de nos équipes nationales ont suscité énormément de réactions, d’où l’intérêt et l’engouement pour la détection des jeunes talents sportifs.

Détecter des jeunes talents c’est : découvrir les élites de demain
• Mais avant de détecter un talent, il faut d’abord repérer des jeunes sportifs.
«Ce ne sont pas les meilleurs, mais les plus prometteurs qu’il s’agit de repérer : repérer – détecter – orienter. «Dans la recherche des plus prometteurs ou des plus doués, on tombe tôt ou tard sur la notion de talent».
• Après avoir détecté un talent, il faut l’orienter correctement.
En principe, un plan national de détection des jeunes doit être mis en place chaque année.
Nous nous devons de proposer à l’ensemble de nos licenciés cadets et minimes la mise en avant de leurs qualités physiques et prétendre ainsi, à terme, à un accès vers le haut niveau.
Le but n’est pas de dégager une élite trop tôt, mais plutôt de permettre à des jeunes «doués» de certaines facultés de ne pas se perdre et profiter des structures de formation adéquates.
Critères de sélection
• Anthropométrie (taille, envergure, poids…)
• Mental (volonté, combativité…)
• Techno-motricité (coordination, geste…)
• Condition physique (Force, vitesse, endurance…)
• Aspects sociaux (soutien des parents, scolarité…)
«Etablir une fiche d’évaluation reprenant tous les critères et en tirer des conclusions».
Quel est l’intérêt de passation des tests ?
L’objectif des tests est :
- d’établir un suivi longitudinal du potentiel physique de l’athlète,
- d’améliorer les connaissances de l’entraîneur et de l’athlète sur l’analyse de la performance,
- de déceler chez les jeunes sportifs l’aptitude à acquérir à plus ou moins long terme les capacités requises pour l’exercice de haut niveau (notion de talents ou de sujets présentant des potentialités supérieures) et donc d’augmenter les chances de «sélection fiable» dans l’intérêt de l’athlète et des structures fédérales d’entraînement,
- d’évaluer un plus grand nombre d’athlètes,
- de créer une banque de données au niveau national permettant d’évaluer les différents niveaux de potentiel,
- d’apprécier le niveau des paramètres physiologiques intervenant au cours de l’effort dans la discipline.
Il est à préciser que même si nos jeunes cadets se mettent en avant sur le terrain, il est important de se poser les bonnes questions :
Pourquoi sont-ils au dessus ? Quelles qualités pouvons-nous encore améliorer ?
La construction du futur sportif a besoin de cette base et nous devons permettre à tous nos licenciés cadets et minimes de l’obtenir.
Compte tenu de toutes ces informations et dans la perspective d’obtention du succès, la filière d’élite et de performance repose sur :
Trois étapes communes, indispensables et incontournables
1- La détection

Elle doit permettre l’évaluation des jeunes et non une sélection trop précoce reproduisant le haut niveau.
L’évaluation des tout jeunes se fera selon leur capacité à progresser et non pas sur des résultats à court terme dans un souci de laisser les jeunes s’exprimer sans les spécialiser trop tôt.
Les moyens d’évaluation se font au travers des compétitions avec des formats et contenus adaptés à chaque catégorie d’âge.
Des poussins jusqu’aux seniors, des systèmes de détection et de formation appropriés pour chaque tranche d’âge.
La détection doit également aboutir à une politique d’élargissement de la pratique.
2 - La formation
C’est le premier maillon indispensable aux filières d’accession au haut niveau ; elle se situe dans les écoles primaires, les clubs, les collèges.
Elle offre aux jeunes sportifs la possibilité de pratiquer leur discipline tout en suivant une scolarité aménagée.
La définition des aménagements scolaires devrait être commune à toutes les disciplines.
L’entraînement
Il sera efficace grâce à une scolarité qui gravitera autour des exigences de la performance sportive (entraînements, compétitions, récupération, suivi…).
C’est la partie indispensable de la filière qui permet l’accession aux équipes nationales et au plus haut niveau de performance qui conduit aux podiums de coupe du Monde et Jeux olympiques.
L’articulation se fait avec le support des Centres de formation.
La gestion des individus devrait se faire par groupe de besoin et non pas uniquement par groupe de niveau.
Le suivi médical longitudinal se fait en étroite collaboration avec les Centres de formation et les Centres des équipes nationales.
Entraînements et compétitions avec des formats adaptés à chaque catégorie
Les entraînements et les compétitions devraient être organisés par les clubs, les ligues et les fédérations en harmonie avec des programmes scolaires aménagés.
La notion de plaisir est importante, les jeunes doivent aimer venir au club et se confronter.
Les parents doivent absolument dédramatiser les résultats des compétitions, autant lors de victoire que lors de défaite.
Dans les petites catégories, il faut favoriser la pratique multidisciplinaire à l’entraînement, voire en compétition en organisant des passerelles entre différentes activités.
Exemple d’organisation sur le terrain
Pour les poussins
L’entraînement doit être varié et multidisciplinaire.
• Il se fait par le club ou l’école. Les compétitions organisées devraient se faire sur un principe de pluri-activités.
• Pour cette catégorie, le résultat individuel ne doit pas être une priorité.
Les compétitions servent à évaluer un niveau technique et non pas de base de sélection.
Les parents et entraîneurs doivent savoir relativiser les résultats.
Le sport scolaire dans le primaire a toute son importance et doit se faire en relation avec le club local avec un esprit de formation.
Exemple d’organisation sur le terrain pour les benjamins :
Cette catégorie d’âge correspond à la première année de collège. L’appartenance à des classes à horaires aménagés est souhaitable.
L’entraînement est plus orienté mais reste varié.
Il est fait par les clubs et les collèges.
Des compétitions sont organisées : au niveau local
• Elles permettent d’évaluer des compétences techniques et d’apprendre à jouer.
• Elles doivent s’étaler sur toute la saison et se faire en nombre suffisant.
Entre 9 et 12 ans / par wilaya
Garçons et filles de la wilaya viennent se confronter dans des compétitions qui qualifieront ces jeunes enfants pour le championnat régional.
Cette forme de compétition permettra de détecter des enfants en vue d’une meilleure orientation.
Ces derniers participeront à un challenge national.
Le challenge national est ouvert à tous les enfants ayant obtenu une qualification lors des compétions de wilaya et régionales.
• Si la participation au challenge national est importante en revanche, des titres de champion d’Algérie dans cette catégorie ne sont absolument pas primordiaux pour la suite de sa carrière.
Pour les minimes :
Il est important d’arriver physiquement, techniquement et mentalement armé en fin de minime.
Il doit avoir pris conscience de sa propre personnalité et de son propre corps pour développer son autonomie.
Cette catégorie d’âge correspond aux dernières années de collège.
L’appartenance à des classes à horaires aménagés est souhaitable, voire indispensable.
Des critères sportifs qualités techniques, physiques et psychologiques (être parmi les meilleurs sur le plan national) vont permettre aux minimes 2 d’accéder au niveau supérieur (lycée sportif)
De plus :
• Des compétitions sont organisées au niveau national.
• Elles permettent d’évaluer les compétences techniques et d’apprendre à jouer.
Elles doivent s’étaler sur toute la saison et se faire en nombre suffisant.
• A l’issue de toutes les compétitions, garçons et filles seront sélectionnés
Le système de choix favorise l’engagement et amenuise l’importance d’un abandon.
L’organisation sur le terrain pour les cadets
Cette catégorie d’âge correspond à la première année de compétition internationale. L’appartenance à des structures d’appui scolaire est indispensable.
• La préparation se fait soit en club, soit au lycée sportif, soit au sein de la fédération.
Les compétitions servent de support réel pour accéder aux paliers supérieurs.
Elles sont organisées par les fédérations algériennes et par les fédérations internationales.
L’organisation sur le terrain pour les juniors
C’est à partir de cette catégorie d’âge qu’on apprend à gagner. L’appartenance à des structures d’appui est indispensable.
La préparation se fait soit au sein du lycée, soit au sein des instituts de formation, soit par la fédération.
Les compétitions servent de support réel pour accéder aux coupes d’Afrique ou Coupes du monde.
Elles sont organisées par les fédérations algériennes et par les fédérations internationales.
L’organisation sur le terrain pour les seniors
Si le cheminement des étapes précédentes a suffisamment armé l’athlète, il pourra participer à la Coupe du monde, Championnats du monde et Jeux olympiques, avec au bout le succès.
B. Z. S.

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