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RASSEMBLEMENT POUR LA CULTURE ET LA DÉMOCRATIE (RCD) :
«Le choix du pire»


Pour le RCD, l’intervention du chef de l’Etat confirme «la fossilisation du système politique algérien». Le RCD estime que le chef de l’Etat minimise les bouleversements historiques caractérisant les scènes nationales et régionales.
«Plus fondamentalement, le discours du 15 avril souligne le refus obstiné du régime de se départir de sa tentation tutélaire pour se concevoir comme un acteur politique parmi d’autres… La révision de la Constitution subira les mêmes procédures que les précédentes : la scène politique sera invitée à présenter des amendements au chef de l’Etat à qui il reviendra d’en apprécier la pertinence et la conformité avec “les valeurs fondamentales de la société” avant de les soumettre à adoption au Parlement ou, accessoirement, par voie référendaire », notera le RCD, qui, dans son communiqué, déclare que sur la scène internationale, «l’Algérie, toujours nostalgique de la pensée unique, assume ses solidarités voire ses complicités avec les massacres des dictateurs de Tripoli, Damas, Sanaâ, Khartoum ou Abidjan». Le parti de Saïd Sadi mettra l’accent sur «le côté pathétique et dangereux à la fois du discours qui a le mérite de couper court à toute spéculation sur les virtualités de réformes qui émaneraient de l’intérieur du système… La décantation se précipite. Les patriotes veulent sauver l’Algérie par un changement de système, les potentats travaillent à son maintien par un statu quo suicidaire qui tourne le dos à l’Histoire».

FAOUZI REBAINE, PRÉSIDENT DU PARTI AHD 54 :
«Les réformes ne sont qu’un subterfuge pour gagner du temps»
«Nous avions déjà proposé que le pouvoir accepte le changement pacifique pour éviter le chaos. Mais nous constatons après le discours prononcé par le président de la République que le pouvoir cherche à gagner du temps, ceci en plus du fait que ce pouvoir est en déphasage avec les changements constatés ces derniers temps aux niveaux interne et externe. La problématique pour ce qui est du changement pacifique en ce qui concerne notre parti et plus précisément s’agissant de la question relative aux changements politiques, nous nous interrogeons : est-ce que ce sont les mêmes politiques qui entameront ces changements ? Dans ce cas-là, notre crainte est que nous aboutissions aux mêmes résultats. Dans ce cas, la feuille de route sera tracée certainement par les partis politiques de l’Alliance présidentielle et nous ne pourrons pas dans ce cas influer sur les débats, alors que les partis doivent avoir un poids dans les débats. Nous serons de simples spectateurs, et nous refusons ce rôle alors que la rue gronde. Le pouvoir tente ainsi d’adapter les réformes à la demande du peuple, les réformes annoncées ne sont pas globales. Ce n’est qu’un subterfuge pour gagner du temps.»

MOUSSA TOUATI, PRÉSIDENT DU FNA :
«On s’attendait à une dissolution de l’APN»
«L’intervention du président Bouteflika est apparemment un discours d’adieu à un quatrième mandat et une tentative d’apaisement suite à des revendications sociales et politiques. Le pouvoir considère le peuple comme étant mineur et incapable de déterminer quelles sont les priorités. Aussi, comment est-ce que la même assemblée qui a donné naissance à un troisième mandat pourra-t-elle réparer ce qu’elle a fait ? Qui sont aussi ceux qui pourront satisfaire les revendications du peuple ? Pensent-ils vraiment que le peuple depuis 49 ans n’est pas conscient des priorités ? Dans son discours, le président reconnaît qu’il y a des lacunes et nous le remercions pour cet aveu. Il est cependant temps que la parole soit donnée au peuple qui devra choisir aussi pour les générations futures. L’Algérie appartient à tous les Algériens et pas seulement à une certaine minorité. Ceci alors que le multipartisme est un droit constitutionnel et les lois qui existent déjà doivent être appliquées.»

MILOUD CHORFI, PORTE-PAROLE DU RND :
«Nous soutenons les réformes annoncées»
«Suite au discours du président, le bureau politique du RND se félicite de l’esprit de continuité qui a caractérisé ce message. Ceci concernant aussi bien le développement et l’approfondissement de la réforme de l’Etat que la poursuite de la construction de la démocratie et le pluralisme politique. Nous sommes convaincus que ce qui a été annoncé comme mesures et chantiers représente des réponses aux besoins de la majorité du peuple algérien. Nous nous engageons aussi à participer aux ateliers politiques annoncés par le président, et ceci au sein du Parlement ou dans le cadre des consultations politiques prochaines. Nous nous engageons aussi à expliquer ces initiatives et à initier des actions de sensibilisation au sein de la société.»

M. DJEMÂA (MSP) :
«Nous adhérons à la démarche du président»
«Nous saluons les décisions prises par le président de la République et nous précisons qu’elles ont déjà fait partie de nos revendications majeures. Il a opté pour le débat autour des réformes avec la participation de toute la classe politique et sans décisions unilatérales. Nous adhérons à cette démarche et nous serons partie prenante pour la consécration d’une véritable démocratie. Nous ne pouvons qu’applaudir les réformes annoncées par le président de la République.»

M. KASSA AISSI, PORTE-PAROLE DU FLN :
«Nous soutenons les décisions prises»
«Le discours du président était attendu par la classe politique qui avait exprimé des préoccupations et fait des propositions relatives notamment à l’approfondissement du processus démocratique et à une révision profonde de la Constitution. Les décisions concernent aussi la représentation populaire, la consécration des libertés ainsi que les droits de la femme et la dépénalisation du délit de presse. Le discours du président à différents thèmes est en fait un véritable programme puisqu’il a aussi mis l’accent sur la nécessité d’approfondir les réformes économiques. Il y a aussi lieu de signaler la mise en place d’une commission qui sera chargée de l’ouverture d’un débat large pour permettre à toutes les sensibilités de s’exprimer. Le FLN a toutefois soutenu cette ligne d’approfondissement des réformes dans la sérénité, selon un calendrier qui prend en charge des étapes futures. Nous soutenons donc les décisions prises par le président et nous participerons à la mise en œuvre de ces décisions et du vaste chantier prévu.»

COMITÉ DES CITOYENS POUR LA DÉFENSE DE LA RÉPUBLIQUE (CCDR) :
«Le changement dans la continuité»
Pour le CCDR, «la feuille de route présidentielle est apparue comme une pâle série d’annonces de réformes politiques que le contexte politique national et international ont imposé. L’interrogation quant à leur crédibilité est légitime quand on voit que la levée de l’état d’urgence décidée est restée lettre morte». En fait, le CCDR retient que «c’est un changement dans la continuité qui est annoncé, avec des réformes politiques à débattre par les mêmes acteurs, des institutions discréditées comme le Parlement, caisse de résonance du pouvoir, et avec le même arbitrage». La coordination dit aussi rester convaincue que «le dialogue national est la seule voie pacifique pour préparer un changement démocratique réel pour un Etat de droit authentique, pour redonner confiance et espoir au peuple ; la solution par la rue et ses souffrances pourra ainsi être évitée. Le peuple algérien est majeur, il doit être traité avec considération et respect ».

M. DJOUDI, PARTI DES TRAVAILLEURS (PT) :
«Il y a des intentions mais pas de décisions»
«Les annonces faites par le président concernant le volet économique sont importantes sur le plan social aussi. Pour ce qui est des nouveautés annoncées sur le plan politique relatives notamment à la loi électorale et à la dépénalisation du délit de presse , elles sont de bon augure aussi. Toutefois la légitimité des institutions est nécessaire et on ne peut continuer avec l’Assemblée actuelle qui n’a aucune légitimité et des élections anticipées sont nécessaires, une réforme n’est pas possible avec l’Assemblée telle qu’elle est. Ce Parlement ne peut certainement pas amender la Constitution. Nous voulons aussi que le peuple participe aux décisions, il y a un mouvement social qui exprime sa volonté et il faut donner la parole au peuple. Pour le discours du président, il y a des intentions mais pas de décisions.»

JIL JADDID :
«Déception»
Pour le parti politique Jil Jaddid, après un interminable silence, le chef de l’Etat s’est adressé aux Algériens pour leur promettre «l’illusion d’un changement ». Dans son communiqué, le parti déclare que «le pays n’a pas besoin de nouvelles normes juridiques mais de l’application sérieuse de celles déjà existantes. La classe politique ne réclame pas des amendements à la loi sur les partis mais le respect de ses dispositions par l’administration, censée être neutre, en particulier en agréant d’autres partis politiques. Tout comme elle ne demande pas la révision de la loi électorale mais la fin de la pratique illégale et immorale du bourrage des urnes». Pour Jil jaddid, «la Constitution a été malmenée depuis plusieurs années mais n’a jamais été respectée dans la conduite des affaires de la nation».

MOUVEMENT CITOYEN DES AARCHS :
Les Algériens aspirent à un changement radical
Dans une déclaration, le Mouvement citoyen des aarchs estime que le chef de l’Etat «est déconnecté de la réalité sociale… et a annoncé une future série de mesures liées à la révision de l’arsenal législatif et constitutionnel… un discours qui reconnaît tacitement la nature politique de la crise». Le Mouvement citoyen estime qu’«au moment où le peuple algérien et la classe politique attendaient un véritable changement à travers une transition démocratique et sociale, le chef de l’Etat décide d’apporter des modifications qui seront approuvées par un Parlement qu’il avait lui-même disqualifié ». Les membres du Mouvement disent rester convaincus que le véritable changement réside dans l’instauration d’une nouvelle République démocratique.
Propos recueillis par F.-Z. B.

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