Actualités : NAÂMA
Les directeurs des lycées saisissent Benbouzid


Le collectif des directeurs des lycées de la wilaya de Naâma a soulevé une motion au ministre de l’Education nationale, dans laquelle il dénonce leur mécontentement et évoque que le «directeur de lycée comme poste supérieur n’existe que par procuration».
«Les réformes ont pour but de renouveler le dispositif pédagogique en vue de l’adapter à une société en pleine mutation, en pleine évolution», indique-t-on, dans la correspondance transmise récemment au ministre de l’Education, et dont copie est parvenue à notre rédaction. «…Les résultats espérés ne peuvent être que positifs si l’on escompte la logique d’une démarche a priori tout à fait rationnelle, basée sur une approche et des études scientifiques. Mais, il se trouve que nous, chefs d’établissement eûmes à souffrir des soubressauts de ces réformes ; quand nous savons le rôle qui nous est imparti pour la réussite de ces dernières en matière organisationnelle, notamment. En victimes émissaires, on nous drape d’un statut qui ne nous donne pas cette assurance professionnelle qui fait de nous des directeurs des lycées à part entière, sous la gangue de directeur de lycée, il y a le “faire-valoir” du corps d’origine qui place les nouveaux d’entre nous, un cran en dessous des censeurs, des intendants principaux et même quelquefois des surveillants généraux. S’ils comptabilisent une expérience professionnelle importante et cela en matière de rémunération et de classification surtout ; pour les plus anciens, ils sont professeurs principaux automatiquement ou censeurs si c’est leur corps d’origine. La revendication n’a rien de snob, nous ne recherchons pas en sourdine à valoriser un autoritarisme, une chefferie qu’on sait balayer par le vent de la gestion moderne, le management offre des possibilités de redéploiement immenses pour une gestion des établissements, non-assistée, mais confortée par un engagement quasi-moral : le contrat de performance et le projet d’établissement. Il y a le côté symbolique de la fonction de proviseur qui, dans le subconscient collectif, prouve une place à part. C’est un repère important pour les générations qui se succèdent au lycée, c’est chez lui que doivent se regrouper toutes les qualités humaines archétypales du père symbolique, si on le “tue” — par décret — c’est le début d’un “chaos” structurel quant à la formation de la personnalité du citoyen du futur adulte du lycéen, quelle attitude adopterait-il plus tard face aux contraintes de la société et des lois qui la régissent, si celui qui est chargé de les représenter symboliquement joue peu au prou de cette fonction réduite alors comme une peau de chagrin ? Cette fonction, on le sait, peut naître et mourir suivant les aléas de la loi républicaine sur une conception de l’éducation en fonction des besoins du moment, mais peut-on réellement s’en passer et quelle idéologie ferait fi de ses services ? En matière de classification, la fonction supérieure n’accorde qu’une attention de politesse à celle de proviseur. En réalité, le directeur de lycée comme poste supérieur n’existe que par procuration, la précarité de sa fonction me met dans une situation de “non-projet”. Faudrait-il le réhabiliter dans son corps, le pourvoir des prérogatives qui impulseraient une dynamique à ces réformes ? La question n’est plus à poser, cela s’impose d’emblée à l’esprit qui attend de ces réformes la concrétisation d’une société nouvelle», conclut la motion.
B. Henine

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