Culture : Le coup de bill’art du Soir
Quand une Arménienne découvre le 8 Mai 45 en Algérie


Il était une fois une Arménienne prof de langue russe dans un institut de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan. Cette très douce et très gentille Arménienne est une très grande admiratrice de la culture et de la littérature françaises.
Dans sa classe d’étudiants étrangers, il y avait trois Algériens. Après les cours, ils restent ensemble tous les quatre pour discuter de littérature française. La prof considérait ces Algériens comme des «Français» et eux aussi parlaient de la France comme si c’était leur pays. «Le rêve de ma vie est d’aller à Paris et de rester une journée entière assise sur un banc public au Quartier Latin à regarder les gens autour de moi», leur confia-telle un jour. Mais la distance et surtout le rideau de fer dans les années 1980 faisaient que ce rêve paraissait irréalisable. Le 8 mai 1982, et contre l’avis de ses deux autres compatriotes, un des trois étudiants algériens parla à sa prof arménienne du 8 Mai 1945 en Algérie. La candide femme est atterrée et bouleversée «Je n’ai jamais pensé que la France, le pays de la culture et de la civilisation, puisse faire une chose pareille», dira-t-elle au bord des larmes. L’étudiant algérien a regretté d’avoir révélé la vérité à son professeur arménienne.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr

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