Actualités : LE PREMIER TRONÇON DU TRAMWAY OPÉRATIONNEL AUJOURD’HUI
Tou chargé d’inaugurer un vaste chantier


Amar Tou va enfin pouvoir souffler. Le ministre des Transports s’était engagé à lancer le premier tronçon du tramway d’Alger le 8 mai 2011. Mais à 24 heures de l’«évènement», le tramway offre toujours la vision d’un grand chantier.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - 5 juillet 2006, 8 mai 2011. Une fête, un massacre. Des dates hautement symboliques qui ont marqué la vie du projet du tramway d’Alger. Lobbying, jeux de coulisses, pressions politiques, rallonges budgétaires, annulation, désagréments, lâchage, retards… pour en arriver, au bout de cinq années, à la réalisation d’un tronçon de 7,4 kilomètres. Dès aujourd’hui, les usagers pourront faire des allers-retours entre Bordj-El-Kiffan et la cité des Bananiers. «C’est mieux que rien. Il faudra juste que l’on patiente encore pour arriver jusqu’à Alger», lâche, sur un ton ironique, un jeune commerçant de Fort-de-l’Eau. Dans cette ville balnéaire, le tramway fait désormais partie du décor urbain. Mais les questions liées à la sécurité préoccupent au plus haut point ses habitants. Voir un engin rouler au milieu de la chaussée, sans aucune barrière de sécurité, n’est pas très rassurant. L’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger, entité chargée de gérer le tramway, a pris une série de mesures de sécurité pour garantir la «cohabitation» avec les autres modes de transport. «En attendant la mise en service du système de signalisation, des agents de sécurité seront présents à chaque carrefour pour assurer la circulation. Nous avons lancé une vaste campagne de communication afin d’expliquer la conduite à suivre aux abords des plates-formes. En fait, les usagers doivent juste retenir une règle : le tramway a toujours la priorité», assure un responsable de l’Etusa rencontré, hier, à Bordj-El-Kiffan. Il suffit de se diriger vers la commune de Bab-Ezzouar pour voir le projet reprendre son visage originel : un gros chantier. Traverser la cité du 8-Mai- 1945, communément appelée cité Sorecal, relève de l’aventure. Les voies réservées à la circulation des véhicules n’ont toujours pas été réalisées. Pour aller plus vite, les automobilistes n’hésitent pas à circuler sur la plate-forme du tramway. Un acte qui sera totalement interdit à partir d’aujourd’hui. Une armée d’ouvriers, reconnaissables à leurs gilets vert et orange fluo, travaille au milieu des badauds. Le temps presse. Tout doit être parfait au passage de la délégation ministérielle qui sera conduite par Amar Tou. Mais il suffit de se rendre aux environs de la cité Rabia- Tahar pour constater l’ampleur de la situation. Hier après-midi, des engins s’activaient encore à déblayer les abords de la plate-forme. A l’entrée de la cité, des agents d’Alstom, le chef de file du groupement chargé de réaliser le projet, posaient des réverbères au niveau d’une station. Le pire est à venir puisque le boulevard principal de la commune de Bab-Ezzouar, qui relie l’Université Houari-Boumediène à la RN 5, est toujours fermé à la circulation. Les automobilistes sont obligés de slalomer entre les immeubles et les parkings pour passer de l’autre côté de la commune. Il faut aller de l’autre côté de l’autoroute, à la cité des Bananiers (Mokhtar- Zerhouni), pour que le tracé reprenne un visage plus «présentable ». Un détail retient, toutefois, notre attention : aucune des stations qui jalonnent ce premier tronçon ne porte de dénomination. Les responsables du projet leur ont attribué des chiffres, de 18 à 30. Il ne nous reste plus qu’à faire confiance à l’optimisme de l’Etusa qui est persuadée qu’«Alger sera plus belle avec le tramway».
T. H.

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