Monde : Pas de requête formelle américaine pour voir les épouses de Ben Laden

Le Pakistan n'a pas encore reçu de requête formelle de Washington pour que les enquêteurs américains interrogent les épouses d'Oussama Ben Laden, détenues au Pakistan depuis le raid américain fatal au chef d'Al-Qaïda, a annoncé hier Islamabad.
Les Etats-Unis espèrent avoir accès à la famille de Ben Laden retenue au Pakistan «prochainement», avait auparavant indiqué à Washington un haut responsable américain, sans plus de précision. «Le ministère des Affaires étrangères n'a pas reçu de requête formelle des Etats- Unis» dans ce sens, a déclaré hier en fin d'après-midi à l'AFP Tehmina Janjua, porte-parole du ministère pakistanais. La porte-parole a également ajouté que le Pakistan n'avait pas reçu de demandes d'extradition du Yémen ou de l'Arabie saoudite, les pays d'origine des trois épouses de Ben Laden retrouvées vivantes avec 13 enfants et petits-enfants du chef d'Al- Qaïda dans la maison où un commando américain héliporté l'a tué en plein milieu de la nuit il y a huit jours, à deux heures de route au nord d'Islamabad. «Pour l'instant, aucune décision n'a été prise» d'autoriser ou non l'accès aux épouses de Ben Laden pour les enquêteurs américains, a indiqué pour sa part à l'AFP un haut responsable militaire pakistanais, sous couvert de l'anonymat. «La famille est soignée, ils sont en détention provisoire», a-t-il ajouté. Selon des responsables de la sécurité pakistanaise qui ont requis l'anonymat, la plus jeune des trois épouses, la Yéménite Amal Ahmed Abdulfattah, 29 ans, blessée d'une balle dans la jambe lors de l'assaut, a assuré aux enquêteurs pakistanais que Ben Laden et sa famille vivaient dans cette villa de la ville-garnison d'Abbottabad. Sa présence dans une ville relativement proche de la capitale et qui compte dans ses murs environ 10 000 militaires a conduit les plus hauts responsables américains à douter publiquement de la sincérité d'Islamabad, allié-clé de Washington dans sa «guerre contre le terrorisme» depuis fin 2001, et à soupçonner des complicités au sein de l'appareil militaire et du renseignement. Des accusations qu'Islamabad, qui a déjà vivement protesté contre une violation de son territoire pour n'avoir pas été avertie à l'avance du raid américain, a qualifiées d'«absurdes» lundi.

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