Voxpopuli : La s�duction �lectorale entre en sc�ne

Les l�gislatives en ligne de mire, tremplin pour les pr�sidentielles de 2014. Nos politiques aff�tent leurs armes pour s'investir dans la bataille �lectorale. Pour gagner la confiance des citoyens �lecteurs, ils vont haranguer les foules en prenant soin d'�dulcorer leurs discours comme (d�mocratie et droits de l'homme demeurent indissociables), et les inciter par-l� � voter en masse pour eux.
Une promesse qui sera faite par tous les candidats de parti qui entreront en lice, arborent avec d�termination optimisme et sagesse. Tous autant que nous sommes, nous avons tendance � prendre nos d�sirs pour des r�alit�s. A ce titre, nous esp�rons que les futurs �lus du peuple ont appris ce qu'est la �d�sillusion�, passage obligatoire pour acqu�rir la sagesse qu'ils affichent. Le petit manuel de la campagne �lectorale que Quintus Tullius Cic�ron r�digea � l'attention de son fr�re �Cic�ron� pour lui apprendre comment capter la bienveillance du peuple nous apprend un peu plus sur les rouages politiciens, que nous reprenons ci-dessous : �Puisque j'en ai assez dit sur la constitution des amiti�s, il faut parler de cette autre part de l'activit� d'un candidat qui consiste � s'assurer la faveur du peuple. Cela exige que l'on connaisse les �lecteurs par leur nom, qu'on sache les flatter, qu'on soit assidu, qu'on soit g�n�reux, qu'on excite l'opinion, qu'on �veille des esp�rances politiques. D'abord, le soin que tu prends de bien conna�tre les citoyens, fais-le para�tre � tous les yeux, et perfectionne cette connaissance chaque jour. Je crois qu'il n'y a rien qui rende plus populaire et dont on vous sache plus de gr�. Ensuite, dis-toi bien que ce qui n'est pas dans ta nature, tu dois savoir feindre assez pour avoir l'air de le faire naturellement. Par exemple, l'am�nit�, celle qui convient � un homme bon et aimable, ne te fait pas d�faut, mais cela ne suffit pas, la flatterie s'impose : elle a beau �tre mauvaise et avilissante dans la vie ordinaire, elle n'en est pas moins, quand candidat, une n�cessit�. Elle est coupable, en effet, quand elle corrompt l'homme � qui elle s'adresse; quand elle le rend plus bienveillant, elle est moins � bl�mer, et elle constitue vraiment une n�cessit� pour le candidat, dont l'air, la physionomie, le langage doivent �tre changeants et s'adapter aux fa�ons de penser et de sentir de tous ceux qu'il aborde. La g�n�rosit�, elle, s'exerce sur un vaste domaine. Elle se manifeste dans l'usage que nous faisons de notre fortune, lequel sans doute ne peut s'�tendre jusqu'au grand public, mais les amis qui profitent de notre lib�ralit� la pr�nent, et le public nous en sait gr� ; elle se manifeste dans les banquets, que tu dois veiller � donner et � faire donner par tes amis, tant � des invit�s pris ici et l� que tribu par tribu; elle est aussi dans la fa�on de rendre service : tu dois te prodiguer, �tre � tout le monde, veiller � ce qu'on ait la nuit comme le jour un large succ�s aupr�s de toi, et ce ne sont point seulement les portes de ta maison qui doivent �tre ouvertes, mais ton air et ton visage, qui sont les portes de l'�me : s'ils laissent voir un c�ur qui se retire et se renferme, il importe peu que ton huis soit grand ouvert. Les hommes, en effet, ne veulent pas seulement qu'on leur fasse des promesses, surtout lorsqu'ils s'adressent � un candidat, ils veulent encore qu'on les fasse g�n�reusement et en des termes qui les honorent.� (Quintus Cic�ron, correspondance XII. Commentarium petitionis, XI,41-42 et 44)
B. M.

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