Chronique du jour : DECODAGES
Il est trop facile de r�duire la croissance �conomique � la seule d�pense publique


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

La croissance de l��conomie alg�rienne reste encore molle : les performances affich�es sont m�diocres au regard des ressources naturelles et humaines disponibles. Au regard aussi des importantes ressources financi�res mobilis�es dans le cadre des plans de relance I, II et III. Pourquoi donc ces r�sultats m�diocres ? Il y a certes la question de la productivit� globale des facteurs qui est faible ; il y a aussi celle de l�allocation sectorielle des ressources qui est � am�liorer. Mais l�explication de cette insuffisance de la croissance est aussi � rechercher au niveau d�autres facteurs jusque-l� souvent ignor�s.
Le r�le des institutions
Voil� d�j� plus de deux d�cennies que les analystes et les sp�cialistes de l�histoire �conomique ont mis en lumi�re que, dans les pays du Sud, plus encore que dans les pays du Nord, la croissance �conomique d�pend fortement de la pr�sence d�institutions qui fournissent des stimulants encourageant la productivit� des facteurs capital et travail et acc�l�rent donc la croissance de l��conomie nationale.
Qu�est-ce que les institutions dont parlent les th�oriciens de la croissance endog�ne ?
On entend par institutions : les lois, r�gles, normes et croyances qui r�gissent une soci�t�. Les institutions sont les �r�gles du jeu�, c�est-�-dire les r�gles officielles et les normes non officielles qui r�gissent le fonctionnement de la soci�t� ainsi que leur mise en application. Les institutions d�finissent �la mani�re dont le jeu �conomique se joue�.
Les plus importantes de ces institutions sont :
1/ Le droit de propri�t� bien d�fini et sp�cifi� qui fournit les stimulants � l�effort. Aussi bien les fournisseurs de capital que ceux de travail doivent �tre correctement r�compens�s et leurs droits de propri�t� prot�g�s.
2/ Un syst�me l�gal et juridique d�ex�cution des contrats et accords. �S�il n�y a pas un syst�me politique qui encourage la mise en place des droits de propri�t� efficaces et un syst�me juridique impartial, on n�arrivera nulle part�, rappelle l�un des p�res de l��conomie institutionnelle Douglas North. Les sp�cialistes de l��conomie institutionnelle mettent en relief six r�gles � respecter qui concourent toutes � la mise en �uvre d�une bonne dynamique de croissance.
1re r�gle : veiller � la protection des droits de propri�t� et des droits contractuels.
2e r�gle : assurer la transparence et la pr�visibilit� des politiques, lois, r�glementations et pratiques administratives nationales. (Voil� d�j� deux r�gles qui ne sont pas respect�es en Alg�rie).
3e r�gle : garantir la protection des investisseurs.
4e r�gle : renforcer la l�gislation anticorruption
5e r�gle : reconna�tre des principes accept�s � l��chelle internationale concernant la responsabilit� sociale des entreprises.
6e r�gle : aider les organisations de la soci�t� civile et le monde des affaires � jouer un r�le actif r�el. Comme on peut le voir, la fabrication de la croissance met en jeu certes des facteurs de production capital et travail, n�cessite des progr�s r�guliers de productivit�, fait appel de plus en plus aux facteurs immat�riels que fournit l��conomie de la connaissance. Mais il y a aussi la n�cessit� d�institutions � garantir et � promouvoir par l�Etat pour enraciner une culture du progr�s �conomique. Il est facile de constater que dans tous ces domaines, l�Alg�rie est bien en retard et que l�injection massive de ressources financi�res dans la r�alisation d�infrastructures m�me si elle est utile, reste largement insuffisante pour enraciner une v�ritable dynamique de croissance.
A. B.

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