Actualit�s : S�TIF
La faillite des responsables


Absence totale de l�Etat, d�faillance et dysfonctionnement des services de l�administration locale, une wilaya coup�e du reste du pays et une population abandonn�e et livr�e � elle-m�me. Tels sont les constats apr�s les fortes chutes qui se sont abattues ces derniers jours et notamment hier mardi sur la wilaya de S�tif.
La neige, qui est tomb�e sans interruption sur S�tif et ses r�gions, a atteint 70 cm en ville et plus de deux m�tres dans les r�gions nord de la wilaya. Ces neiges ont provoqu� la paralysie totale de tout le r�seau routier, y compris l�autoroute Est-Ouest, rendant plusieurs zones inaccessibles. M�me constat pour l�a�roport de S�tif qui demeure ferm� depuis plusieurs jours ainsi que l�arr�t de la circulation ferroviaire. Des coupures prolong�es d�eau, de gaz et d��lectricit� ont �t� signal�es � travers toute la wilaya. Aussi, des tensions ont �t� enregistr�es partout, notamment sur les produits de premi�re n�cessit� tels que le lait, la farine, le pain� ainsi que le gaz butane et le mazout. Et ce n�est qu�hier que les habitants de S�tif ont entendu parler d�une cellule d�urgence, voire de crise install�e par le wali de S�tif. En effet, les autorit�s de la wilaya de S�tif ont affich� une totale indiff�rence vis-�-vis de ces intemp�ries qui entament d�j� leur sixi�me jour, poussant des milliers d�habitants des r�gions isol�es � crier leur d�tresse aux hautes autorit�s de l�Etat pour faire intervenir les �l�ments sp�cialis�s de l�Arm�e nationale afin qu�ils puissent les secourir en d�bloquant les routes et en les ravitaillant en vivres et en bonbonnes de gaz. Toutefois, selon quelques informations parvenues de ces r�gions isol�es, on d�nombre avec tristesse la mort par le froid de deux personnes � l�extr�me nord de S�tif (limite B�ja�a) et plusieurs autres personnes dans un �tat tr�s grave. A noter �galement que plusieurs corps sans vie sont signal�s un peu partout � travers les dispensaires et h�pitaux de la wilaya, dont la cause du d�c�s reste � confirmer. Pour leur part, les habitants de la commune de Bousselam, au nord de la wilaya de S�tif, isol�e et bloqu�e sous la neige, ont pris attache par t�l�phone avec la presse nationale ce mardi matin pour crier haut et fort : �A secours ! nous mourons de faim !� �Il n�y a rien � manger, tout est �puis� ici, il n�y a ni pain, ni semoule pour se nourrir. Il ne reste que de l�eau de Javel et du savon. Aidez-nous, nous mourons de faim�, lance un habitant de cette commune. Les habitants de Bousselam, au pied du mont Takintoucht, o� la neige a d�pass� les 2,5 m�tres, lancent un SOS. �Ont est priv�s de tout : manque de provisions, p�nurie de gaz, �piceries vid�es... On attend la concr�tisation des promesses, � savoir l�intervention de l�arm�e et l�envoi de camions charg�s de nourriture et de gaz de butane�, affirment des citoyens d�pit�s. Les autorit�s locales, quant � elles, d�pass�es par l�ampleur de la situation, ne peuvent rien faire et ne font que constater les d�g�ts. Comme par exemple la Direction des travaux publics qui n�a m�me pas �tabli un plan d�action efficace au pr�alable pour d�bloquer les routes et qui a install� la cellule de crise tardivement. Cette derni�re s�est uniquement content�e de faire �l�inventaire � et le bilan chiffr� des r�clamations des citoyens, des routes coup�es, des SDF recueillis et de l��tat de r�tablissement de l��nergie, omettant volontairement l�application indispensable du plan Orsec. D�ailleurs, cette cellule de crise est toujours injoignable de m�me que le directeur des travaux publics qui s�est montr� �introuvable�. Il n�est ni au si�ge de sa direction ni � la wilaya. Il est �port� disparu� jusqu�au jour o� la t�l�vision a voulu faire un reportage �orient� sur la situation, c�est � ce moment-l� qu�il s�est montr� �cravat� � bien entretenu derri�re la cam�ra de l�ENTV, m�me souriant, alors que les citoyens meurent de froid, de manque d�approvisionnement et de p�nuries sans pr�c�dent de gaz butane. M�me constat pour le wali de S�tif qui n�a m�me pas pris ses responsabilit�s face � la gr�ve d�clench�e depuis lundi par les boulangers de la wilaya de S�tif. Or, en tant que repr�sentant de l�Etat, son devoir aurait �t� de r�quisitionner les boulangers gr�vistes et de les obliger � fournir du pain aux citoyens. Mais ce dernier n�avait pris aucune mesure dans ce sens ni m�me sollicit� le mat�riel de la Compagnie r�publicaine de s�ret� (CNS), compos� de chasse-neiges et de v�hicules de d�blayage pour d�bloquer les routes des r�gions sinistr�es. Hormis l�active intervention sur le terrain de la Gendarmerie nationale, des communes, de la Protection civile, des agents des postes, de la DAS, du Samu et ceux de la Sonelgaz, rien n�a �t� fait par les autres services concern�s de la wilaya pour d�senclaver la r�gion. Il reste � noter que seuls les �l�ments de la Gendarmerie nationale et ceux de la Protection civile ont �t� au chevet des citoyens, y compris dans les r�gions les plus �loign�es o� plusieurs personnes ont �t� sauv�es de la mort. Il faut dire que les services de la wilaya de S�tif ont mis des moyens d�risoires pour faire face � une situation exceptionnelle. Des milliers de foyers � A�t Tizi, A�t Naouel M�zada, Beni Ourtilane, Babors, Serdj El Ghoul, Oued El Bared, Takouka, A�n Abbassa, A�n Roua, Dar El Haj, Megress sont livr�s, depuis le 30 janvier dernier, � la peur de ne plus avoir de quoi se nourrir, se chauffer et de ne pouvoir �vacuer leurs malades vers les dispensaires de la r�gion. Notons que plusieurs de ces r�gions enclav�es risquent de conna�tre des mouvements de r�volte pour d�noncer et protester contre leur isolement et leur abandon par les autorit�s locales.
Imed Sellami

L�arm�e appel�e en renfort
Deux unit�s de l�Arm�e nationale populaire ont �t� envoy�es, hier mardi, vers le nord de la wilaya de S�tif afin de porter aide et assistance et secourir les habitants de ces localit�s sinistr�es. Ces deux unit�s, �quip�es de mat�riels de d�neigement et d�importantes quantit�s de denr�es alimentaires ainsi que de bonbonnes de gaz butane, ont �t� envoy�es vers les r�gions de Bouandas et A�t Tizi, o� la neige a atteint plus de deux m�tres.
I. S.



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