Voxpopuli : 50e ANNIVERSAIRE DE L�IND�PENDANCE
CHAHID SOUDANI ABDELKRIM (DIT AEK NIGROU 1918/1957)
Enterr� vivant, son corps n�a jamais �t� retrouv� !


D�tourn� de l'Am�rique, le mouvement colonialiste europ�en s'orienta principalement vers l'Afrique. Se sentant � l'�troit sur le Vieux-Continent, il se met � la recherche d'espaces disponibles, dont la terre est riche en mati�res premi�res et produits agricoles.
Les explorateurs comme D. Livingstone, H. M. Stanley et Savorgnan de Brazza fray�rent la route aux envahisseurs. Pour justifier cet expansionnisme, le colonialisme s'est donn� une raison quand il fallait �manciper les peuples �barbares et sauvages� en montrant avec ostentation les m�rites d'une civilisation sup�rieure, discours relay� derni�rement par le ministre fran�ais de l'Int�rieur. La France, ruin�e � la fin du r�gne de Louis XIV et sa d�faite de 1871, avait cherch� � r�tablir son prestige terni et renflouer ses caisses par des exp�ditions coloniales. Le coup d'�ventail du dey d'Alger a servi de pr�texte pour envahir l'Alg�rie. L'argument fort que l'on peut apporter en faveur de l'all�gation selon laquelle �la violence� en dehors des aspirations de l'individu, c'est sans aucun doute la �guerre�. Le malheur social des populations alg�riennes (musulmanes) �tant � son comble, il n'y avait plus d'autre alternative que de prendre les armes pour se d�barrasser du joug de l'occupant fran�ais. Guerre que d�clench�rent nos h�ros un 1er Novembre 1954. Le quartier de Belcourt, comme celui de La Casbah et toutes les autres villes ou contr�es d'Alg�rie (Aur�s, Djurdjura, Ouenza, Zaccar...), enfanta de grands hommes, comme Soudani Abdelkrim (dit Aek Nigrou). La rue ex-Prevost Paradol, Belcourt, o� si�ge le fameux March� 12, a �t� d�baptis�e en son nom. Soudani A. faisait partie de cette graine de r�volutionnaires qui s�engag�rent � lib�rer le pays, dans le sillage de Ben Badis qui a �crit : �La nation alg�rienne n'est pas la France. Elle poss�de sa patrie, l�Alg�rie.� Retracer le parcours glorieux d'un chahid demeure une n�cessit� absolue pour �viter aux historiens charg�s d'�crire un jour les pages glorieuses de la r�volution alg�rienne, de tomber dans le pi�ge de l'erreur et de la falsification du pass� r�volutionnaire. Issu d'une famille pauvre comme 90% des Alg�riens de l'�poque coloniale, A. Soudani habitait le quartier populaire de Belcourt, 4, rue du Bain Maure, rue adjacente au boulevard Cervant�s et la fameuse Aquiba. Tr�s jeune, il commen�a � militer dans la clandestinit�. Au d�clenchement de la r�volution, il occupait un poste � l'h�pital Mustapha-Pacha, en relation directe avec la pharmacie de cette grande institution hospitali�re. Les responsables de l'OCFLN du Grand- Alger lui command�rent de ne pas rejoindre le maquis pour l'instant car il occupait une fonction strat�gique au sein de l'organisation pour alimenter les maquis en produits pharmaceutiques. Aux ordres, il brava tous les dangers auxquels il �tait habitu�, pour mener � bien la mission confi�e qui ne s'arr�tera pas jusqu'au d�but de l'ann�e 1957. Inform�e de ses agissements par la �bleuite�, l'administration hospitali�re fran�aise, agissant bien s�r de connivence avec le pouvoir en place, d�cida de le muter � l'h�pital de Joinville pour mieux surveiller ses agissements et d�manteler ainsi toute l'organisation charg�e de la logistique. A Blida, certainement inform� qu'il �tait surveill�, il suspendit momentan�ment la livraison des m�dicaments aux djebels, ce qui n'emp�cha pas les forces d'occupation de l'arr�ter au milieu de l'ann�e 1957 et le soumettre aux affres de la torture des sbires de Massu et Bigeard. Bien qu'on lui arracha le nez, les oreilles, les l�vres, la peau du visage, crev� un �il, il ne parla pas ! Selon des t�moignages, la soldatesque fran�aise impuissante de tirer une quelconque information, le mit, alors qu�il �tait vivant, dans un cercueil et l'enterra. A ce jour, ni ses restes ni sa tombe n'ont �t� retrouv�s. Ses anciens compagnons d'armes � parmi eux de grandes figures de la r�volution � ont avalis� et sign� son engagement et sa participation effective � la r�volution depuis son d�clenchement, mentionnent en �vidence �Disparu�. Si les Fran�ais ont �rig� la st�le dite �La tombe du soldat inconnu�, notre pays doit en �riger une pour nos glorieux martyrs disparus : �La tombe des chahids disparus�. Allah yerham chouhada.
Bob. Med (Belcourt)

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