Contribution : CINQUANTENAIRE DU 28 OCTOBRE 1962
L�histoire de la Radiot�l�vision alg�rienne : entre ombres et lumi�res


Par Badr� Edine Mili
Beaucoup de choses ont �t� dites ou publi�es sur l�Histoire de la presse �crite alg�rienne avant et apr�s l�ind�pendance, mais rien ou presque de notable, de consistant et de cr�dible n�a �t� port� � la connaissance de l�opinion sur celle de la Radio et de la T�l�vision, avant et apr�s ce fameux 28 octobre 1962.
Cette lacune criante et dommageable reviendrait-elle � la raret� des sources et des t�moignages ou s�expliquerait-elle par la disparition des documents de r�f�rence dont nombreux furent d�truits ou transbord�s, Outre-M�diterran�e, dans les bunkers de l�INA (l�Institut national de l�audiovisuel fran�ais), avec une prescription, ind�finiment, report�e ? Le myst�re demeure, en tous les cas, entier et les plus t�m�raires le justifient par la volont�, discr�te mais ferme, de certains milieux de l�entretenir, encore longtemps, parce que, dans les replis de ce sujet tabou (?), se trouveraient, cach�s et bien prot�g�s, des secrets qui l�veraient, s�ils venaient � �tre �vent�s, des voiles insoup�onn�s sur le pass� peu reluisant d�anciens acteurs de la vie publique nationale. D�o� la r�tention et les scell�s, maintenus, par la force du d�ni, sur les pr�cieuses archives de notre m�moire audiovisuelle nationale.
Pourquoi le 28 octobre et non le 5 Juillet 1962 ?
Commen�ons par le commencement et interrogeons-nous sur les raisons qui motiv�rent l�ajournement au 28 octobre 1962, soit 4 longs mois apr�s la Lib�ration, de l�instauration de la souverainet� de l�Etat alg�rien sur des m�dias aussi strat�giques install�s par l�Administration coloniale � l�usage de la communaut� europ�enne, puis, plus tard, sous des formes folkloriques et int�ress�es, � celui des Alg�riens, d�s 1926, pour la Radio, et entre 1956 et 1958, pour la T�l�vision, au summum des sanglantes op�rations de pacification men�es par la IVe R�publique et intensifi�es au d�but du r�gne de la Ve� Sans que cela ait fait l�objet d�une clause expresse des Accords d�Evian ou d�une disposition clairement �nonc�e dans la passation des pouvoirs intervenue entre les autorit�s d�occupation et l�Ex�cutif Provisoire pr�sid� par Me Abderrahmane Far�s . L�historien ou le simple observateur curieux en sont r�duits � des conjectures du genre de celles qui laisseraient entendre que le groupe de Tlemcen emmen� par Ahmed Ben Bella, lors de la marche de l�arm�e des fronti�res vers Alger, aurait pr�f�r� abandonner, temporairement, cette institution de premier plan, aux mains des Fran�ais, en faction sur la place, plut�t que de la voir tomber entre celles du GPRA ou des chefs de la Wilaya IV qui l�auraient utilis�e comme instrument de propagande, bien que son rayon fut quelque peu limit�, en direction du peuple alg�rien, profond�ment d��u par la tournure des �v�nements de cet inattendu �t� de la division. La version confi�e et d�fendue par Mohamed Hadj Hamou, le premier ministre de l�Information du premier gouvernement de l�Alg�rie ind�pendante, s��tait circonscrite � la description des conditions dans lesquelles l�Etat s��tait fait restituer un de ses attributs sur des organismes audiovisuels dont les journaux pr�sent�s, en partie, par des Fran�ais et un Libanais, continuaient, curieusement, et jusqu�� la veille de ce premier 1er Novembre de libert�, � ouvrir sur l�actualit� du gouvernement Maurice Couve de Murville et sur celle de �la M�tropole et de ses DOM-TOM�. Son r�cit nous apprend que, saisi par ses soins, sur le sujet � il ne dit pas pourquoi il le fit aussi tardivement � le pr�sident Ahmed Ben Bella a instruit son 1er vice- pr�sident et ministre de la D�fense, le colonel Houari Boumedi�ne, de prendre les mesures appropri�es pour r�cup�rer le site, ses infrastructures et ses moyens et assurer le contr�le de leur fonctionnement, au mieux des int�r�ts de l�Etat. Ce qui fut accompli, lorsque l�officier de l�ANP, Mohamed Ben Ahmed Abdelghani, futur Premier ministre de Chadli Bendjedid, se pr�senta, � bord d�un v�hicule blind�, devant les portes de l�imposant immeuble, de style Bauhaus, du 21 boulevard Bru, rebaptis� boulevard des Martyrs, et demanda au commandant fran�ais des lieux de lui remettre officiellement les clefs de la station de la T�l�vision d�Alger et de la station de Radio France V qui assurait la production du programme fran�ais et du programme des ELAK, les (�missions en langues arabe et kabyle). Tout de suite apr�s, Khaled SAFER, Abdelaziz CHEKIRI et Mohammed BOUGHRARA dit �El- GORDO�, transfuges de La Voix de l�Alg�rie combattante cr��e, en 1956, dans la foul�e du journal El Moudjahid, sous l�autorit� de A�ssa MESSAOUDI, avec des antennes ouvertes au Caire, � Tunis, � Nador et � Tripoli, escalad�rent le building aux cent alv�oles qui donne sur la baie d�Alger et lev�rent les couleurs alg�riennes en lieu et place de celles de l�ex- puissance occupante. L�artiste Mahieddine Bentir, futur animateur du groupe de rock �Les Algiers�, pouvait commencer � dessiner le sigle historique de la RTA. Un �pisode, certes, glorieux, inscrit au fronton de ce haut lieu de bataille o� furent enregistr�es, minute par minute, les pages les plus horribles de notre existence nationale, mais sur lequel nous ne sommes pas plus avanc�s, s�agissant du motif r�el de sa tardive survenue.
Une succession au pied lev�
La suite est mieux connue : les cadres et techniciens europ�ens d�cid�rent, certainement, sur ordre du gouvernement fran�ais, de d�serter les lieux, dans le but de paralyser la diffusion des �missions, sous-estimant les capacit�s des Alg�riens d�assurer la rel�ve. Les �l�ments entr�s du Caire, de Tunis, de Nador et de Tripoli et agissant, au titre d�anciens journalistes de La Voix de l�Alg�rie combattante ou de techniciens des transmissions du MALG, firent �quipe et furent charg�s par le minist�re de l�Information d�encadrer la nouvelle Radio-T�l�vision alg�rienne d�clar�e, tout au moins, dans le principe, comme le successeur de �la radio secr�te� tenant d�elle, et non de la RTF coloniale, sa filiation et sa l�gitimit� historique. Le premier noyau dirigeant qui pr�sida � sa reconversion nationale, de 1962 � 1969, comprenait, en plus de A�ssa MESSAOUDI, sus-cit�, Bahi MOUNIR, le premier directeur g�n�ral de l��tablissement ; Messaoudi ZITOUNI, co-fondateur de l�APS et de l�Ouvrier alg�rien, organe de l�UGTA naissante, et futur ministre des Industries l�g�res de Chadli BENDJEDID ; Mohammed-La�d BOUREGHDA, journaliste � Tunis, pendant la guerre, collaborateur de Ferhat ABBAS au GPRA puis � l�Assembl�e constituante o� il fut un de ses questeurs, avant de prendre la direction d�El Moudjahid ; Lazhari CHERIET, journaliste � Tunis, futur directeur des magazines Atlas et R�volution Africaine et futur directeur g�n�ral, les deux sus-nomm�s ayant �t� les seuls journalistes alg�riens envoy�s couvrir les n�gociations d�Evian ; Madani HAOUES, dit Abdelatif, journaliste � La Voix de l�Alg�rie combattante, � l�antenne de Nador, Lamine BECHICHI, journaliste et futur directeur g�n�ral de la Radio, ministre de la Communication, � celle du Caire ; Abderahmane LAGHOUATI, technicien qui a rejoint l�arme des transmissions au MALG, au milieu des ann�es 50 et futur directeur g�n�ral ; Abdelkader NOUR, d�l�gu� de l�UGEMA au Caire et futur directeur de la Cha�ne I ; Abdela�li BOUREGHDA, journaliste � Tunis et futur responsable de l�information de la Cha�ne I ; Belahcene ZERROUKI, ing�nieur form� en Allemagne de l�Est et futur directeur g�n�ral ; Mohamed REZZOUG, collaborateur de Mohamed Seddik Benyahia et futur directeur g�n�ral, Abdelhamid BENHEDOUGA, �crivain et futur pr�sident du Conseil national de l�audiovisuel, Ahmed MAHIEDDINE, ing�nieur et futur secr�taire g�n�ral de l��tablissement avant sa restructuration en 1986 et BELBAHAR, directeur du personnel assist� de Mohamed LAHMAR. Pour l�Histoire, retenons que la plupart des survivants de La Voix de l�Alg�rie combattante dont Rachid NEDJAR, Kaddour RAYANE, Hassen YAMI, Serge JULY, Bela�d ABDESSLEM, Mohamed SOUFI, Mohamed Salah ESSEDIK, Mohamed BOUGHERARA dit �EL GORDO� quitt�rent l�institution appel�s � d�autres fonctions ou se red�ploy�rent � travers les services de la nouvelle entit�, notamment les services d��coute, le Centre des Eucalyptus et l�usine de disques. Les amis de l�Alg�rie, Jacques CHARBY, Jacqueline et Georges ARNAUD, C�cile MARION, Suzanne FRANCOIS, H�l�ne KLEIN, Aline MOUSSAOUI et d�autres rejoindront, quant � eux, la cha�ne III de la Radio ou officieront, quelque temps apr�s, les po�tes Djamel AMRANI et Jean SENAC, l�ami de Kateb YACINE et de Louis DOUCHET, devenu Serge MICHEL, en hommage aux r�volutionnaires Victor SERGE et Louise MICHEL. Les nouveaux venus avaient, d�s l�entame, du r�gler un certain nombre de probl�mes m�diatiques et techniques, compliqu�s par les rapports entretenus avec les anciens �l�ments de la RTF et des ELAK, contest�s, au vu du pass� de certains d�entre eux, qui tenaient , dans une r�sistance passive tenace, � conserver leurs pouvoirs, � l�instar de Boudali SAFIR, Mohamed BOUGUETAYA, R�da FALAKI, Bahi FOUDALA, Lahbib HACHLEF, BABA-AMEUR, Othmane AMER, Mustapha GRIBI, Abder ISKER, Mohammed EDDAHAOUI etc� Plusieurs d�entre eux, fortement marqu�s par leur positionnement vis-�-vis de la R�volution arm�e, durent, de guerre lasse, se r�signer � c�der la place ou � quitter le pays. A ces deux strates, qu�opposait , donc, une guerre souterraine, s�ajouta une troisi�me , fournie par la premi�re promotion de l�Universit� de l�Alg�rie ind�pendante, dont les laur�ats issus de la Facult� de Droit, de l�Institut de Sciences Politiques, de l�Ecole de Journalisme et de l�Ecole Polytechnique avaient pour nom : Badr�Eddine MILI, Boualem AISSAOUI, Mohamed HARBI, Madjid TOUMI, Arezki BOUNAB, Abdelmalek HOUYOU, Ahmed BEDJAOUI, Rachid FODIL, BENGANA� dont on retrouvera plus tard les traces � la t�te d�importants m�dias alg�riens ou hauts responsables � l�Union internationale des t�l�communications (UIT), � Canal+ et � Arabsat, en constante �mulation avec les cadres des P et T comme Ahmed BEY, futur directeur g�n�ral de TDA, Mohamed BAIRI, DGT et premier Alg�rien � diriger l�administration du premier satellite arabe, Ahmed HAMOUI, ing�nieur et conseiller en t�l�coms du minist�re aupr�s des pays africains et Noureddine BOUHIRED, le talentueux n�gociateur international, d�c�d� dans l�attentat terroriste qui avait vis�, audessus du Niger, l�avion de l�UTA, dans lequel il avait pris place, de retour d�une mission. Plusieurs autres techniciens comme OUFRIHA, Ahmed BOUHIRED et OUZEGHDOU, d�j� sur place, s�y agglom�r�rent pour former une task-force, d�une efficacit� prouv�e.
Un melting-pot de g�n�rations et d�ob�diences
A cette �poque, et jusqu�aux ann�es 80, on croisait sur le parvis de ce si�ge qui rivalisait de hauteur et d��l�gance avec le Cassiop�e, la R�sidence Shell, l�A�rohabitat et l�Algeria, plusieurs g�n�rations d�artistes, de journalistes, de techniciens, d�hommes de programmes, d�hommes de lettres, d�animateurs et d�administrateurs, de toutes ob�diences, qui avaient fait leur carri�re � la RTF et aux ELAK ou apr�s et qui ne savaient pas encore qu�ils rev�tiront, dans un futur proche, l��toffe de personnages que l�Histoire contemporaine de leur pays retiendra longtemps.
Il y avait l� :
- Les chanteurs : El Hadj M�Hamed El ANKA, El Hadj MENOUAR, Fadela DZIRIA, Dahmane El HARRACHI, Rabah DRIASSA, Khelifi AHMED, Ahmed WAHBI, Mohamed Tahar EL FERGANI, Abdelmoumene BENTOBBAL,El Hadj BENSARI, Blaoui El HOUARI, El Hadj EL GHAFOUR, Abdelhamid ABABSA, Ahmed SERRI, Abdelkrim DALI, HSISSEN, El ANKIS, Abderrahmane AZIZ, DJAMILA, Djilali AIN TADLESS, Amar EL AACHAB, Kamel HAMMADI, Akli YAHIATENE, Maazouz BOUAADJADJ, El Hadj SOUKI, CHERIFA, Abdelkader BENDAAMACHE et les nouveaux venus, NADIA, Mohamed LAMARI, NORA, SELOUA, Samy AL DJAZAIRI, Abdelkader CHAOU, El Hadi RADJEB, Saliha SAGHIRA, Hamdi BENNANI, GUERROUABI, Amar EZZAHI, Boualem CHAKER, Abdelkader CHERCHEM, EL GHAZI�
- Les chefs d�orchestre et musiciens : FAKHARDJI, Mustapha SKANDRANI, Haroun RACHID, Abdelouahab SALIM, Merzak BOUDJEMIA, Cherif KORTEBY, Abdellah KRIOU, Noubli FADEL, le compositeur de musique de cin�ma Ahmed MALEK, MOKHTARI, le virtuose du violon, MOH SEGHIR Laama le ma�tre du banjo, PAPOU, le percussionniste hors pair, Mahfoud DJELMANI, l�admirable op�rateur de synth� et SAAD, l�inimitable joueur de gasba�
- Les com�diens : Abdelhalim RAIS, Larbi ZEKKAL, Mahieddine BACHTARZI, Chikh NOURREDDINE, ROUICHED, Allal EL MOUHIB, Mustapha KATEB, Mohamed KECHROUD,Hassen AL HASSANI, Sid Ali FERNANDEL, KELTOUM, ABOU EL HASSEN, Sid Ali KOUIRET, HADJ Abderrahmane, Chafia BOUDRAA, Yahia BENMABROUK, Othmane ARIOUET, YASMINA, Azzedine MEDJOUBI, BOUHERAOUA, SISSANI, Djaafer BECK, MENGUELLATI, Mohamed et Sa�d HILMI, BACHDJERRAH, Abdelkader ALLOULA, Arezki NEBTI, BIYOUNA, Hamza FEGHOULI, Boumediene SIRAT, Farida SABOUNDJI, NOURIA, Fatiha BERBER, Bahia RACHEDI, Kaci TIZI OUZOU, Ahmed KADRI, HDIDOUANE, BENZERARI, Abennour CHELLOUCHE, Allaoua ZERMANI, Mohamed KERBOUZ, Slimane BENAISSA, Mustapha EL-ANKA, Ouardia HAMITOUCHE, Rachid FARES, ARSLANE, Nawel ZAATAR �
- Les r�alisateurs : Mustapha BADIE, Moussa HADDAD, BENDEDOUCHE, Abdelaziz TOLBI, Lamine MERBAH, Benamar BAKHTI, Mohamed IFTICENE, FOUGHALI, Hadj RAHIM, Salim BENELKADI, Noureddine TIFOURA, Djamel FEZZAZ, Mohamed OUKACI, Mohamed HAZOURLI, Amar MOHSEN, Azzeddine MEDDOUR, Bachir BELHADJ, Sa�d OULMI, Fateh AYADI, OULD-HOCINE �
- Les journalistes : Baya HOCINE, Slimane KHELIFA MAHDJOUB, Tahar BENAICHA, Harat BENDJEDDOU, Mohamed BOUMEDIENI, Brahim BELBAHRI, Mohand-Sa�d OUSAID, Abdelkayoum BOUKAABACHE, Ziad BOUNAB, Cherif HARBI, Hamid BOUDJAKDJI, El Hachemi SOUAMI, Mahmoud MAIDAT, Sid Ali NESSAKH, Abderrazek ZOUAOUI, Ali LAOUFI, Mohamed BOUSSALHAM, Brahim BENMESSAOUD, Abdellah BENYEKHLEF, Abdelkader BENKACI, Fatima KECHROUD, Hassen KHAOUA, Abdelkader ABDELAADHIM, BESSAI, AMOKRANE, Salah DIB, Ahmed FADLI, Ali MERROUCHE, Mohamed RAHMANI, Mohamed SBAA, Mustapha BENNABI, Rachid BOUMEDIENE, Mohamed MELAIKA, Ahmed BENYAKOUB, Mohamed BOUAZZARA, Leila BOUKLI, Farida ABAHRI, Cherif BEKKA, Abderahmane AMARNI, Kamel BENDISSARI, Malek BENHASSINE, Ali HABIB, Noureddine RAHMOUNE, Baya EL HACHEMI, Noureddine INOGHUI, Sid ALI HATTABI, Ahmed Brahim BRAHIMI, Antar DAOUD, BOUHAFS, Abdelouahab BENHASSEN, Mouloud CHIKAOUI, Ahmed CHAREF, Hamza TEDJINI, Hanifa BELAZOUG, Nouara DJAAFAR, Mohamed Cherif ZEROUALA, Farouk BELAGHA, Hachemi HANTAZ, Abdelkader HAMANI, Ben Youcef OUADIA, Nacereddine EL ASSIMI, Ahmed WAHID, Rachid GRABA, Abderazzek MEBARKI, Ahmed ISSAD, La�d BELAROUS, Messaoud LADRAA, Tarek BOUCEBSI, Sma�n KENANE, Mustapha HAMMOUR, BOUDOUKHA Ali-Bey, Mohamed LOUBER, Abderrahmane TOUIMER, Rachid AINOUZ, Mohamed ABASSA, Mohamed SAIDANI, Kheireddine AMEYAR, Abdelmadjid MERDACI, Lazhar KOURDE, BOUNOURA, MILET, Abdennour ZANOUNI, Khaled NEZZARI, Fatima AIT KACI, Chafik MESBAH, Azzeddine BOUKERDOUS, HAMDI BACHA, Kamel BOUGUERRA, Ali CHIHEB, Mohamed BOUGHERARA, Malika SAFER, Amar YEBKA, Khaled BOUKAABACHE, Khaled ZIARI, Madjid BEY, OULD ROUIS Abou-Samir, Fethi SAIDI, Chaabane LOUNAKEL, Abdelkader LEULMI, Nourreddine BOUZIANE, Ali BOUDJAATIT, Djamel NEZZAR, Amina DEBBACHE, Yamina ZERROUK, Meriem BACHTOUBDJI, Mohamed CHELOUCHE, Youcef AIT TAHAR, Naima LEFKIR, Fella HACENE, Aicha SAIDI, Nacera CHERID, Farida BEKKOUCHE, Laid ZOGHLAMI, Rachida TOUAZI, Nacera MEDJADEL , Mokhtar MAHER, Ali ATEF, Mouloud BELABDI, Mohamed Tahar MALEK, Houria KHATIR, Mohamed SALLEH, Lakhdar HAMDA, BENDAIKHA, ZEGGAI, Ahmed IBRAHIM, Noureddine ADNANI, Smail AMOKRANE, Suleiman MELLALI, Ali GHERRAS, Naoui MEHIDI, Larbi KHIAR, Mohamed-Larbi LABIDI, Bacha BOUKHALFA, Said LAMRANI, MESSEKHER, Rabie DAAS, Mohamed MERZOUGUI, Abdelkader CHENIOUNI, Mohamed AOUADI, Abdelmalek SAYEH, Fares KHALDI, Lyes BOUHIRED, Chadli BOUFEROUA, Fay�al HAFFAF, Moussa BELABAS, Salah GUOUAMI, Abdellah MAKHLOUF, Aicha BELHELFAOUI, Fay�al ABERRAHIM, OUADAHI, Kamel ZIDI, Mohamed BERRAZOUANE, BOULENOUAR, Rachid ANIK, Mohamed BELAAICHIA, Dr Abderahmane CHERIET, Mohamed GUETTAF, M�Hamed GUERTAL, MAHDI, Rachid DJEBBOUR, Serradj � Eddine BERBAR, Abdelkader TEBBARI, Mohamed HARB, Fethi LASSEL, Boualem HASSINA, Said AMER, Brahim ZEGHOUDA, Boulenouar BAKKAR, Mustapha BERKOUK, Mohamed AOUITIA, Mokhtar MAHDJOUB, Toufik TISKRAT, KAIDI, Chiheb BENCHIKH EL- HOCINE, MEROUANE, Tahar BEDIAR,Tahar NAA, Sofiane BOULEKNATAR, Mohamed LAGHA, Mohamed BOUCENNA, John WIWARD, Abderahmane KHODJA, Yousria TABANI, Ali OUYAHIA, Belkacem BOURIM, Sofia ZAOUCHE, Boutheina CHERIET, Mustapha ABDESSADOK, KALAFATE, Belaid LAMOUTI, BENGUESMIA, AZZOUZ, Mohamed HANOU, Toufik SOLTANE, Malika SOLTANE, MEDDAD, MOAKI, LASKRI�
- Les compositeurs, po�tes et hommes de programmes : Abdelmadjid MEZIANE, Abdellah CHERIET, Amar AZZOUZ, Kaddour MHAMSADJI, Aboul- Kacem KHEMMAR, Omar El BERNAOUI, Slimane DJOUADI, Mahboub BATI, Lakhdar ESSAIHI, Mustapha ABADA, Bachir KHALDOUN, Zoheir ABDELLATIF, Laid ORIF, Ahmed BOUCENNA, Ali MADANI, Amor BOUZID, Mokhtar HAIDER, Fatima OULD KHISSAL, Samira BENSAID, Mohamed BOUZIDI, Azzeddine MIHOUBI, SANHADRI, Fadela MERABET, Samir BENCHERIFA, Fatima LOUGHI, Abdelhafid El ASSIMI, Boualem AZZIBI, BOUBNIDER, Tahar SAYEH, Kadri SEGHIR, Djamel, BERRABAH, Mustapha KHELIFI, Mustaha SAYEH, Djamel-Eddine BAGHDADI, Ahmed BRAHIMI, Farid TOUALBI, Noureddine TOUALBI, Nacer- Eddine BAGHDADI, SABRI, OUSSEDDIK, Djamel KHOUIDMI, Abdelhamid BELHADDAD, Mme LASSEL, SAIM El HADJ, Lamia MADANI, AIT-LAMARA�
- Les animateurs et animatrices : SAMIA, la mythique pr�sentatrice du tr�s populaire �Beit-Essaid�, �le Foyer Heureux�, Amina BELOUIZDAD, Fatiha MERABTINE, Nacera MEZHOUD, Leila BERRABAH, Leila BOUTALEB, Leila DERRADJI, Khali KOUIDER, Aziz FARES, Ahlem MOSTAGHANEMI, CHAFIA, Nadia BENDAHMANE, Zahira YAHI, Na�ma MADJER, Hayet ALI- LEMOUIS, Mebrouka BOUSSAHA, Djamel BENAMARA, Lila, Ali BENKEROU, Malika LAFER, IBTISSAM,�
- Les pr�dicateurs : Cheikh Ahmed HAMANI, Cheikh Salah ESSEDIK, Cheikh Ali CHENTIR, Cheikh Mohamed KETTOU, Cheikh Abderrahmane El DJILLALI, �
- Les cadres de l�administration et de l�action internationale : Mahmoud EL DJILLALI, MADANI, Rabie HMIMI, Saadane AYADI, Mustapha KADIK, Mme Fahila GANI, Lyes BELARIBI, Abdelkader BEY, Youcef SAYEH, Ahmed DJABRI, Mohamed SAID, Mohamed ABBAS, Boudjemaa HATEM, Nachida MEJDOUB, Said BOUCHOUAREB, Mme Fatima BOULEMTAFES, Mme Leila HOUAS, Mme Meriem ABADA, Ali BERNOU, Mme Fatima SAADAOUI, Leila ALI-LEMUOIS, Hassina FEKKAR, Meriem TCHAMBAZ, Salima AMMOUR, Fatima BELHAMRI, Nabila MOULAY, Toufik BOUANANI, Djamel HADDOUCHE, Ferhat MELLAL, Rafika IBAOUENE, Hakim BEN BELLA, Hamida BEZAOUCHA�
Sans oublier les infatigables et volontaires soutiens de la logistique rest�s dans les annales de l��tablissement et qui ont pour nom : OMAR le r�gisseur, Djamel AMGHAR, SALLAMI, MIDJEK, Amokrane MEDJAHED, REZZIG, Kamel BOUKERCHA, Abdelkader MOKHTARI, le booliste, les documentalistes Mokhtar BOUREGHDA et Mme OUSSEDIK, Abdelkader BENAIDJA, Abdelhamid BENCHABI, Abdelhamid RIHI, Boualem CHEMLAL, Mme ABBAS, Mme Zakia Guettouche, Mme Amina SOUKER, Mme Lila Farida LAKHDARI, Salima HABBACHE, M�GUELLATI, Mohamed MELLAL, Ayachi ALLOU et ZOUBIRI, l�homme qui ramenait, � bras le corps, chaque jour, � 4 heures du matin, de l�imprimerie d�El Moudjahid, pendant 20 ans, des quintaux de journaux pour les besoins de l�entreprise et des revues de presse�. L�analyse sociologique des sources g�ographiques et culturelles de ce m�tissage, particuli�rement riche en enseignements, r�v�lera que les 7 grandes souches originelles, autour desquelles se stratifieront les apports ult�rieurs, furent, bien sur, la France, avant l�ind�pendance, puis, la r�gion de Oued Souf, celle du Grand Sud, celle de la Grande et de la Petite-Kabylie, avec, en pole position, Azzefoun, celle du Chellif et, dans les ann�es 30, celle du Proche-Orient, plus pr�cis�ment le Liban et la Syrie, une source de recrutement curieuse qui gagnerait � �tre �tudi�e, de m�me que l�implantation dans les diff�rentes structures de l��tablissement de lign�es familiales et tribales dynastiques, d�une surprenante long�vit�. Et, pour �tre plus complet, il convient de souligner la forte syndicalisation des collectifs des travailleurs qui a constitu�, surtout dans les ann�es 1970, un important moyen de pression, ce qui entra�na, pour la contrecarrer, l�installation, par les pouvoirs publics, d�une cellule du FLN puis, l�apparition, dans la foul�e, de tribunes clandestines repr�sentatives des diff�rents courants politiques traversant la soci�t�.
L��ge d�or A l�inverse du pr�sident
Ahmed Ben Bella, qui ne pr�ta pas une attention soutenue aux m�dias audiovisuels, probablement en raison d�une certaine hi�rarchie des priorit�s d�alors, mais, aussi du faible maillage, en ces ann�es-l�, du territoire par leur r�seau et encore, parce que peu d�Alg�riens �taient �quip�s de postes de t�l�vision, une technologie qui n�avait fait son apparition dans le pays que 6 ans avant l�ind�pendance, le pr�sident Houari Boumedi�ne leur manifesta un tout autre int�r�t. Plus visionnaire, homme de communication, malgr� ses apparences spartiates, et int�ress� par d�tenir un instrument qui l�aiderait, � la fois � mobiliser l�opinion autour des �t�ches d��dification socialiste�, et � porter la voix de l�Alg�rie, partout dans le monde, notamment dans les sph�res g�opolitiques qu�il consid�rait comme la profondeur strat�gique du pays, � savoir le Maghreb, l�Afrique, le Proche-Orient et, dans une moindre mesure, l�Am�rique latine, il inscrivit le d�veloppement de la RTA, dans son programme, comme un objectif vital. C�est pourquoi il encouragea l�int�gration de toutes les ressources humaines, dans son projet, sans discrimination, par rapport � leur positionnement politique pass� face au colonialisme � �tait-ce la bonne d�cision ? � et dota l�entreprise, dans le cadre du pr�- plan triennal puis dans les plans quadriennaux qui suivirent, d�un ensemble de moyens financiers et mat�riels qui la transfigur�rent, du tout au tout ; d�abord, dans le domaine de la transmission du signal, avec l�installation de puissants �metteurs et r��metteurs et l�inauguration du DOMSAT, le satellite domestique desservant le Sahara, �conomisant, comme aux Etats-Unis, en URSS et au Canada, de tr�s co�teux investissements, en moyens terrestres, par ailleurs difficiles � maintenir ; ensuite dans le domaine du reportage, de la production, de l��ducation et de la formation, faisant appliquer, � la lettre, le triptyque �informer, former et divertir �, le socle du service public formul� par un strict et paternaliste cahier des charges, dict� par le gouvernement, � l�exclusion de toute expression libre de la soci�t�. L�effort porta, �galement, sur la modernisation de l�outil bient�t coloris� par le biais du proc�d� allemand PAL, pr�f�r� au SECAM fran�ais pour d��videntes raisons politiques, au moment o� la France de Giscard d�Estaing appuyait, clairement, les convoitises territoriales du Maroc sur le Sahara occidental, en l�armant puissamment, en vue d�un �ventuel conflit. Une seule omission et de taille : alors qu�un nouvel immeuble fut construit en 1972, � l�initiative de Abderrehmane CHERIET, et, �trangement, d�pourvu d�infrastructures techniques de production, d�enregistrement et de diffusion appropri�es et, ce, � proximit� du si�ge central, les studios l�gu�s par la RTF demeur�rent, � cause de cela, en l��tat, et survivront jusqu�� nos jours, largement, d�pass�s par la technique et les besoins. A cette r�serve pr�s, la RTA fut entour�e de tant d��gards qu�elle se transforma en un v�ritable parti politique de masses, le FLN, compl�tement �clips�, n�ayant plus que le titre d��Appareil� dirig� par un Ka�d Ahmed qui connaissait bien la Maison pour y avoir donn�, le colt bien en vue, sa premi�re conf�rence de presse internationale, du haut de la sc�ne de son od�on, un certain 19 Juin 1965. L��tablissement n�avait plus rien � voir avec celui h�rit� en 1962. Ses trois stations de t�l�vision, d�Alger, d�Oran et de Constantine �taient unifi�es en un puissant r�seau national, sa cha�ne hertzienne comptait plus de 3200 km, les stations de Djbel Lakhel, M�Cid et A�n N� Sour rayonnaient sur l�ensemble des wilayate, traquant les moindres zones d�ombre. Sur un autre registre, Mustapha Badie, avec de faibles moyens, mais une conviction d�artiste militant, r�alisait El-Hariq, le premier feuilleton de son histoire, adapt� des romans de Mohamed Dib ; les jeunes loups du �Cin�ma El Djedid�, surnomm�s, ainsi, en r�f�rence au �Cin�ma Novo� br�silien et � ses films-culte Dieu Noir et Diable Blanc et O Congaceiro, sortaient de leur chapeau de magiciens, Les spoliateurs, Noua, Les marchands de r�ves, Ettarfa, des �uvres anticonformistes qui secou�rent la l�thargie de l�environnement ambiant. Il n�y en avait plus que pour Tamezguida, Belghimouze, El- Kennar, Tessala-El-Merdja, El- Abadla, Djorf-Ettourba, les villages socialistes et les barrages aux noms arrach�s au temps fig�. Les complexes industriels d� El Hadjar, de Constantine, de Ain Smara, de Draa-Ben-Khedda, de Sidi- Bel- Abb�s, d�Arzew et de Mostaganem naissaient dans les �tuves du Plan de Abdellah Khodja, comment�s, en long et en large, par les reporters qui sillonnaient le pays, de jour comme de nuit, pour informer sur la mise en �uvre des programmes r�gionaux de d�veloppement, assistant, m�me, aux Conseils des ministres tenus dans les chefs-lieux de wilaya transform�s, � chaque fois, en capitale du pays. Puis vint la Cha�ne IV de la radio, un programme international en anglais, en fran�ais, en arabe et en espagnol, diffus� en ondes courtes et en ondes longues, en direction de l�Europe, du Proche-Orient, de l�Am�rique latine, parall�lement au programme des �Radio des mouvements de lib�ration�, �Les Voix� de la Palestine, du Polisario, de la R�sistance chilienne, et du MPAIAC, le Mouvement pour la lib�ration des �les Canaries de Me Cubillo qui avaient �t� accueillis et form�s par Sadek Kitouni, le soutien connu des causes des pays du Tiers-Monde et ami de Nelson Mandela, aupr�s duquel il repr�senta l�Alg�rie, en qualit� d�ambassadeur en R�publique sud-africaine, dans les ann�es 90. La Cha�ne III se distinguait par la libert� de ton de ses commentaires politiques, tol�r�s par un Pr�sident soucieux de montrer, � l�ext�rieur, une vitrine moins uniforme qu�il n�y paraissait et il arrivait, souvent, aux occupants des lieux de se faire saluer, au d�tour d�un de ses couloirs labyrinthiques par Amilcar CABRAL, Agostinho Neto, Samora Machel, Oliver Tambo, Sam Nujoma, Abu Iyad, Mohamed Lamine, Oueld-Essalek et ses ondes v�hiculaient les messages r�volutionnaires de Mahmoud Darwich, Cheikh Imam, Fouad Nedjm, Marcel Khalifa, Warda, Myriam Makeba, Joan Baez, Bob Dylan, Jane Fonda qui glorifiaient Ghassan Kanafani, Kamel Nasser, Kamel Adouane, Mustapha - El-Ouali, N�Guyen Van Troy, N�Guyen Thi Binh, Le Duc Tho, Martin Luther King, Angela Davis, Carvalho, Goncalv�s, Ben Barka, Curiel, Carlos, Abdelfattah Ismail, Khaled Baghdache, Khaled Mahdjoub, Bader-Meinhoff, Eldrige Cleaver, Timothy Leary et Carmichael. Membre du conseil d�administration de l�UER, l�Union des Radio-T�l�visions europ�ennes, avec mandat �lectif, class�e au dixi�me rang des radios-t�l�visions m�diterran�ennes, disposant d�un bureau � Paris dirig� par Zidi, sollicit�e pour contribuer � l�encadrement des sommets des pays non align�s et � l�installation de services similaires dans les pays africains, tr�s active � l�URTNA, l�ASBU, l�URTI, et � l�Organisation des Radios et T�l�visions des pays non-align�s (ORDNA) dont elle fut co-fondatrice, � Sarajevo, en 1977, la RTA d�fendit, avec succ�s � la CAMR, la Conf�rence administrative de radiocommunications de 1979, les droits des pays non-align�s � acc�der, �quitablement, au partage du spectre de fr�quences, une ressource naturelle. Elle y arracha, de haute lutte, � l�injuste principe �premier arriv�, premier servi� des Occidentaux, un plan de fr�quences qui lui valut la consid�ration de nombreux Etats. Faute d�extension et apr�s le renvoi, aux calendes grecques, du projet de 2e cha�ne TV, parrain�e par Abderrahmane Laghouati, le sien demeura en jach�re, d�tourn�, � ses fronti�res, par les pays voisins, Maroc et Libye en t�te. C��tait l��poque de la chorale, des op�rettes et des chants patriotiques avec Mohamed Boulifa, Said Sayah, Mohamed Adjaimia, Aida Kechroud, et d��Alhan Oua Chabab� de Maati Bachir et ses r�v�lations, Zoulikha, Rachid Mounir, Nadia Ben Youcef, Nardjess, Youcef Toufik, Youcef Boukhantache, Teldja, et, plus tard, Fella Ababsa, Zakia Mohamed, Yamina, Katchou, etc. Ce fut aussi celle de �Maghrebvision� qui familiarisa les Alg�riens avec Abdelouahab Doukali, Abdelhadi Belkhayat, Chikha El Hamdaouia, Ahmed Hamza et le th��tre du Marocain Tayeb Seddiki, avant que ne vienne le temps des crises avec Maghreb-Echououb, la r�ponse alg�rienne � Minbar El Hakaiek de la RTM de Tanger. Des moments fastes et d�autres plus tristes avec le crash de l�avion qui transportait les journalistes accompagnant la d�l�gation pr�sidentielle au Vietnam. Ils avaient pour nom : Salah Dib, Abderrahmane Kahouadji, Mahmoud Maidat, Mustapha Kaboub, Abdelkader Bouhmia, Mohamed Bekai, Laaredj Boutrif, Rabah Haned, Sebti Moaki. Et puis d�un coup, tout s�arr�ta. La disparition pr�matur�e du pr�sident Houari Boumedi�ne sonna le glas de cette RTA-l�, celle qu�il dit, un jour, classer en seconde position, apr�s la D�fense nationale, en s�adressant �aux gens de la RTT� qu�il aimait �gratigner, ainsi, allusion faite � la place pr�pond�rante occup�e par les responsables, en majorit� originaires de Tebessa ou ayant fait leurs premi�res classes dans le journalisme, � Tunis.
Le chant du cygne
D�s le d�but du mandat de Chadli Bendjedid, � la t�te de l�Etat, le d�tricotage commen�a, � l�instigation de conseillers inspir�s par les dirigeants fran�ais, press�s de faire �clater cette tribune, monolithique, jug�e par trop politique. Et de fait, malgr� un sursaut d�orgueil et de puissance manifest� lors de �l�Inter-Unions� r�unie en 1983, � Alger, la premi�re et la derni�re tenue sur le continent africain, la RTA est morcel�e en 4 entreprises, sous pr�texte de restructuration, ses capacit�s techniques et mat�rielles d�membr�es et ses cadres historiques dispers�s et mut�s dans d�autres entreprises du secteur, apr�s avoir os� protester contre le d�p�cement de l�organisme, dans une p�tition adress�e � la pr�sidence de la R�publique. Une op�ration de d�molition dont l�entreprise ne se rel�vera plus, m�me si elle tentera de faire illusion, en s�ouvrant � la classe politique pluraliste issue de la Constitution de 1989, � l�initiative de Mouloud Hamrouche qui fit nommer, � sa t�te, � la place de Abdelkader Brahimi, Abdou Benziane entour� de Amar Bekhouche, Mourad Chebine et Rabah Khoudri, ses animateurs-vedettes. Mais le d�ferlement des �v�nements qui s�ensuivit y mit, brutalement, un terme, le terrorisme int�griste achevant de la d�capiter en assassinant une cinquantaine de ses journalistes et techniciens.
Ces ann�es noires enregistr�rent la disparition tragique de : Rabah ZENATI, Mustafa ABADA, Ismail YEFSAH, Rachid KHODJA, Abdelkader HIRECHE, Hassen BENAOUDA, Hichem GUENIFI, Khaled BOUGHERBEL, Laid-Ali AIT-EL-HARA, Tayeb BOUTERFIF, Khaled MERZOUK, Ahmed ISSAAD, Ali ABOUD, Nacer OUARI, Abdelghani MOKHTARI, Rachida HAMMADI, Houria HAMMADI, Mekhlouf BOUKHEZAR, Mourad HAMAIZI, Ahmed TAKOUCHET, Mohamed-Aziz MOKHTARI, Yasmina BRIKH, Omar GUEBRIOUT, Said BRAHIMI, Radja BRAHIMI n�e BOULAOUED, Rabah LALLALI, Ahmed DERDARE, Rachid BENGUEDOUARE, Mohamed FETTAH, Abdelkrim BENDAOUD, Mohamed BELKASSEM, Khaled MERIOUD, Naima ILLOUL, Mourad TAAM, Belkacem SAADI, Slim TRIA, Yahia AMMOUR, El � Hadi SLIM, Driss GUERBOUDJ, Boualem TOUARI, Mohamed KESSAB, Ali REGUIEG, Zoubida BERKANE, Lakhdar MEZIANE, Lakhdar BRIK, Djamel BENAISSA.
Quel sc�nario pour quelle ouverture ?
Les choses chang�rent du tout au tout. Apr�s la g�n�ration des journalistes Habib Chawki HAMRAOUI, Zahia BENAROUS, Djamel MAAFA, Mohamed- Lamine BENTOUATI,Yazid ATOUT, Messaoud BENRABIE, Salim REBAHI, Brahim SEDDIKI, Zakaria CHABANE, Driss DAKIK, Bachiri MAHREZ, Redouane BENDALI, Hafid DERRADJI, Faiza MOSTEFAOUI et des com�diens Salah OUGROUT, Lakhdar BOUKHERS, Kamel BOUAKAZ, Mustapha HIMOUNE, Hamid ACHIOURI, BAKHTA, etc. une autre prit les commandes d�une nouvelle T�l�vision o� se distingueront Khadidja BENGUENNA, Thouraya ZARFAOUI, Soraya BOUAAMAMA, Kamel ALOUANI, Abdelkader AYAD, Ahmed BOUBRIK, Abdelkader MAM, Mahfoud BEN HIFRI, Tidjini M�RIMECHE, Madani AMER, Lakhdar BERRICHE, Abdelkader DAAMICHE, Mohamed HENIBECHE, Leila SMATI, Fairouz ZIANI, Lahbib BENALI, Al Mouaataz -Billah DJILLALI, Abdelhak SEDDAH, Karim BOUSSALEM, Farida BELKACEM, Nadir BOUKABES, Lotfi CHERIET, Zine Al Abidine BOUAACHA,Abdelkrim ANISS, Daoud BABA-HANNI, Raouf TIDJANI, Akila AIT-SI -ALI, Rachid El- HADI, Nazim AZIRI, Ahmed LAHRI, Amina NADIR, Khaled KHELFAOUI, Samy NOUREDDINE, Yacine BOUROUILA, Karim AMITI, Youcef SAYEH, Abderahmane AIOUAZ, Hakim AMARA, Tahar BOUSSAHIA, etc et d�une nouvelle Radio avec Mohsen Karim SLIMANI, CHATRANE, Messaoud BOULETIOUR, Salah- Eddine LAKHDARI, Rabah HALLIS, Lalia BEHIDJ, Maamar DJEBBOUR, Dajmel BOUKERCHA, Aziz YOUNSI, Bachir HEDIBEL, Fatiha NEDJAI, Toufik MENDJELI, Mohamed OMEYRI, Badiaa HADDAD, Mina TIKANOUINE, Khaled AKCHOUT, Mohamed TAMALOUSSI, Abdenasser KACEH, Lydia DJENKI, Allaoua BOUCHLAGHEM, MELISSA� Cette rel�ve s�effectua, cependant, dans un contexte marqu� par un recul technologique qui p�nalisera, pour longtemps, le d�veloppement de l�entreprise. La reprise s�op�ra lentement, parce que l�urgence �tait, d�abord, de panser les plaies, de r�parer les pertes et de rattraper les retards. Mais les ravaudages ne suffisaient plus. Il fallait r�pondre aux attentes de la soci�t�, autrement que par le clonage de l�Unique ou le lancement des radios locales dont le nombre ne devait pas d�passer la barre de six, recoupant les grands ensembles g�oculturels du pays, selon le d�coupage retenu par le gouvernement Sifi. C�est alors que le pr�sident Liamine Zeroual comprit, en 1998, que le moment �tait propice au lancement d�une initiative refondatrice de l�ensemble du secteur, dans le sens de l�ouverture et de la r�habilitation du service public. C�est tout le sens qu�il donna � la directive pr�sidentielle n� 17 qui eut un retentissement plein d�espoir parce qu�elle annon�ait une loi-cadre sur la communication et des lois sp�cifiques encadrant les secteurs de l�audiovisuel, de la publicit� et du sondage dont les premi�res moutures furent pr�par�es et formul�es, la m�me ann�e, par des experts nationaux. Les vicissitudes de la vie politique en d�cid�rent autrement. Les pouvoirs publics s�en tinrent, de fa�on inattendue, � des postures plus commodes, justifi�es par l�urgence des t�ches de remise � niveau, pour parer � l�h�morragie du corps des journalistes attir�s par les cha�nes du Golfe et au d�sinvestissement mat�riel et technologique subi, 10 ann�es durant, � la suite des actes de sabotage terroristes. Il faut attendre le d�but des ann�es 2000, avec l�arriv�e de Hamraoui Habib Chawki, � sa t�te, pour voir s�amorcer une approche moins tronqu�e du d�veloppement de l�ENTV. Une action, tous azimuts, d�ouverture sur l�ext�rieur fut, de suite, entreprise, certes, de fa�on brouillonne et � la hussarde, mais qui aurait, � la longue, �t� porteuse, n��taitce une gestion financi�re chaotique, avec l�entr�e en force � la COPEAM et le lancement de la production d�l�gu�e, de la coproduction avec les soci�t�s priv�es nationales et �trang�res, de la formation dans les m�tiers de l�audiovisuel et de la requalification des cadres. Plusieurs propositions de sch�mas de r�organisation du service public en holding, plus en phase avec les avanc�es manag�riales et technologiques, en cours ailleurs, furent achemin�es au plus haut niveau, appuy�es par des �tudes de fond. Malheureusement, sans suite. La T�l�vision comme la Radio, m�me si, de ce c�t�-ci, les d�ficits et les dysfonctionnements sont moins prononc�s, furent contraintes de reproduire, faute d��coute attentive, les m�mes ph�nom�nes de stagnation et de manque d�imagination que par le pass� r�cent. La r�forme du secteur public, condition, sine qua non de l�ouverture, tarda � voir le jour, alors que les probl�mes des structures, du si�ge, de la TNT, de la TVHD, du financement, de la publicit�, du red�ploiement et du recyclage des ressources humaines sont demeur�s entiers, en attente de solutions structurelles fiables. Une situation qui a pr�par� le lit de l��mergence et de l�essor de cha�nes priv�es alg�riennes, de droit �tranger, sur le sort desquelles le l�gislateur qui travaille sur la nouvelle loi de l�audiovisuel est appel� � trancher dans le vif. Le passif et les handicaps que les d�membrements de l�ex- RTA tra�nent, encore, depuis la restructuration rat�e de 1986, ne sont pas faits pour faciliter l�ouverture. Il faut noter, � ce propos, que l�instabilit� de l��tablissement s�est, depuis cette date, traduite par une inflation galopante du nombre de directeurs g�n�raux qui s�y sont succ�d� et dont le nombre a exc�d�, pour l�ENTV, l�ENRS et TDA r�unis, la vingtaine en moins de 25 ans � le r�gne le plus bref de l�un d�entre eux fut d�une semaine � alors que pour une p�riode identique, allant de 1962 � 1986, il n�y eut que 5 directeurs g�n�raux dont 2 ont accompli un mandat de 7 ann�es chaque un. Et pourtant la n�cessit� est telle qu�il faut y aller, de pr�f�rence, dans l�ordre et la s�ret�, plut�t que dans la pr�cipitation et l�improvisation. Le Pr�sident Abdelaziz Bouteflika admit, finalement, que l�Alg�rie ne saurait continuer � tra�ner ce boulet qui freine le d�veloppement de la communication et de la culture du pays. La mise en perspective des reformes pr�sidentielles, dont l�ouverture de l�audiovisuel � l�initiative priv�e est un des �l�ments- clefs, devra, cependant, pour �tre cr�dible, mobiliser toutes les �nergies industrielles, techniques, m�diatiques, humaines et associatives nationales, dans le cadre d�une action pond�r�e et concert�e, de sorte que soient �vit�s les d�rapages et les risques de retomber dans l��tau de nouveaux monopoles, ceux des puissances de l�argent et du lobbying occulte, plus nocifs, encore, que ceux du r�gime ferm�. Voil� le d�fi auquel l�Etat et la soci�t� sont confront�s et qu�ils sont condamn�s � relever, ensemble, pour faire sortir, enfin, les m�dias de l�audiovisuel de l�ombre vers la lumi�re. Si cela arrive, enfin, � se concr�tiser, les sacrifices consentis par les g�n�rations successives dont la longue liste vient d��tre d�clin�e, pour la premi�re fois dans l�histoire de la presse, n�auraient pas �t� vains. Ils auraient, au moins, servi � conduire la soci�t� alg�rienne, en bon ordre, vers une normalit� pleinement assum�e.
P. S : L�espace r�serv� � cette contribution s�est r�v�l�, malheureusement, tr�s limit�, pour citer tous les hommes, toutes les femmes et tous les �v�nements qui ont marqu� ces 50 ann�es de la vie de ce vieux compagnon des Alg�riens et je m�en excuse aupr�s de ceux dont j�aurai, involontairement, omis de rappeler le souvenir. Cela devrait, en principe, faire l�objet d�un ouvrage complet, un devoir dont je compte m�acquitter, dans un proche avenir, pour t�moigner de l�Histoire mouvement�e de ces deux m�dias, dans leur rapport avec l�Etat et la m�moire collective de la soci�t�, cette m�moire qui, pour �tre tout � fait compl�te, est oblig�e de rentrer en possession de ses pans retenus, encore en otage en France. Le pr�sident Fran�ois Hollande serait bien inspir�, � l�occasion de son prochain voyage en Alg�rie, de faire un geste probant dans cette direction. Avec son feu vert, l�INA pourra, alors, nous restituer des archives plus s�rieuses et plus cr�dibles que les documentaires sur les matchs du Gallia Sports d�Alger ou le sacrifice du mouton de l�A�d chez �les indig�nes� dont il nous fait, de temps � autre, l�aum�ne, pour nous leurrer et se donner bonne conscience. V�u pieux ou demande r�alisable ? On le saura dans un mois�
B.-E. M.
Membre du staff dirigeant de la RTA dans les ann�es 1960- 1970. Ancien directeur de l�audiovisuel au minist�re de la Communication et de la Culture. Ancien directeur g�n�ral de l�APS (Alg�rie Presse Service)

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