Actualit�s : NORDINE A�T HAMOUDA R�POND � L�EX-PREMIER MINISTRE :
�Taisez-vous, M. Ouyahia�


Comme toujours, M. Ouyahia, pr�sident �ternel du RND, se distingue encore une fois par la provocation, le cynisme et la manipulation de l�Histoire.
J�ai �t� outr� de l�entendre comparer le 19 Mars 1962, date historique � combien pr�cieuse pour les Alg�riens, au printemps arabe. M. Ouyahia feint d�ignorer que la lutte pour la Lib�ration nationale avait pour objectif �une R�publique d�mocratique et sociale � que, malheureusement, son idole Boumedi�ne, � la t�te du clan d�Oujda, son �cole politique, a d�cid� de d�tourner avant de la trahir. A entendre M. Ouyahia parler du printemps arabe, revient � comparer Abane Ramdane � l�actuel pr�sident �gyptien Morsi qui se prend � r�ver d�une oligarchie. Les fondements de la R�volution alg�rienne avaient comme base la proclamation de Novembre et la plate-forme de la Soummam. En aucune fa�on elle n�avait vocation � mener les fr�res musulmans au pouvoir si l�arm�e des fronti�res, qui pr�parait la guerre contre le peuple alg�rien faute de l�avoir men�e contre l�ennemi, n�avait renvers� le GPRA, inaugurant la spirale du malheur qui l�a produit, form� et install� au sommet de l�Etat. Mais M. Ouyahia a raison sur un point : si les jeunes de Tunisie, d��gypte, de Libye ou du Y�men n�avaient pas formellement �labor� un projet alternatif d�mocratique aux dictatures qu�ils affrontaient, l��crasante majorit� d�entre eux n�avait � aucun moment revendiqu� l�absolutisme th�ocratique par lequel M. Morsi veut soumettre le Caire. Oui il y a eu d�tournement des r�voltes des jeunes comme il y a eu confiscation du sacrifice du peuple alg�rien. Mais M. Ouyahia en est-il � une contradiction pr�s ? Comme le ridicule ne tue pas, il s�associe, en les souillant, les combats que, non seulement il n�a pas men�s, mais qui sont le contraire de ce qu�il s�applique � commettre sans foi ni loi, au point d�avoir provoqu� des hauts-le-c�ur, y compris dans le syst�me qui l�a produit. La r�f�rence au Printemps berb�re de 1980 est une insulte pour tous les militants du MCB. Les mentors de M. Ouyahia et lui-m�me sont les pires ennemis des revendications d�Avril 1980 qui �taient, entre autres, la reconnaissance de tamazight comme langue nationale et officielle, qu�il a oubli� d�entendre � trois reprises comme chef du gouvernement et la d�mocratie politique et sociale pour tous les Alg�riens, c'est-�-dire le rejet de toute op�ration, pratique ou m�thode politique qui, confisquant les moyens de l�Etat et d�tournant les voix des citoyens, font na�tre un parti du n�ant pour l�imposer au pays comme premi�re force sur la sc�ne alg�rienne. M. Ouyahia, il y a longtemps que nos concitoyens avaient perdu espoir de vous voir un jour faire preuve de retenue mais vous r�clamer d�Avril 1980 prouve que, finalement, vous �tes encore pire que ce qu�a montr� votre sinistre parcours. Vous �tes l�exact contraire des valeurs et principes d�Avril 80 et si vous deviez vous chercher des r�f�rents ou des mod�les, vous avez le droit et le devoir de rechercher votre filiation politique chez M. Naegelin, le sinistre fraudeur dont vous �tes le digne h�ritier indig�ne. Certes, vous �tiez trop jeune pour faire �le printemps du 19 Mars 1962� mais je peux t�moigner que vous n��tiez pas avec nous pour le Printemps berb�re de 1980. Mieux encore, alors que la langue amazighe a fini par s�imposer comme langue nationale apr�s tant de sacrifices et de victimes, c�est vous-m�me qui avez remis au go�t du jour la loi portant g�n�ralisation de la langue arabe, comme pour bien montrer que l��galit� des langues dans notre pays est une menace qui doit �tre suivie comme le lait sur le feu. Toujours aller au-devant des attentes des puissants. Vous avez d�clar� aussi �tre pour �la peine de mort� apr�s avoir affirm� le contraire � plusieurs reprises. Aucun animateur du Printemps amazigh ne s�est prononc� pour ce type de ch�timent, m�me si certains d�entre eux ont failli en �tre victimes. A votre d�charge, vous n��tes pas le seul � avoir entam� la falsification d�Avril 1980. Je sais aussi que vous r�vez, et ce serait un autre malheur pour l�Alg�rie, d��tre un jour pr�sident de la R�publique ? Comme beaucoup de nos compatriotes, je vous connais capable d�ex�cuter tous vos opposants sans �tat d��me. Le drame, c�est que comme ceux qui ont tu� Abane, Chaabani, Khider, Krim et s�questr� Amirouche et Haou�s pour �sauver la r�volution�, les Alg�riens savent que, pour avancer, vous commettrez tous les forfaits en toute bonne foi, en avan�ant, vous aussi, la n�cessit� de ces liquidations pour l�int�r�t de la nation. En la mati�re, vous avez �t� � bonne �cole. Sans avoir � mettre en application la peine de mort M. Ouyahia, votre bilan est jonch� des crimes moraux et de morts sociales et symboliques ! Avez-vous pens� un seul instant aux drames des familles des cadres que vous avez emprisonn�s pour complaire � vos tuteurs dont vous pensiez qu�ils vous aideraient � assouvir vos desseins politiques ? Avez-vous pens� � ces contingents d�enfants, victimes de tous les fl�aux et maux de la soci�t� � cause de votre syst�me �ducatif qui a sinistr� l��cole alg�rienne ? Comme pour les cadres emprisonn�s, vous avez bris� � vie ces enfants en prenant soin de prot�ger les v�tres de la boucherie ! Voil� M. Ouyahia pourquoi les Alg�riens ne vous donneront jamais l�occasion d�appliquer la peine de mort car elle est contraire � la morale, au droit international et aux droits de l�Homme ; autant de vertus qui vous sont �trang�res et que vous avez combattues. Taisez-vous, M. Ouyahia !
Nordine A�t Hamouda,
fils du colonel Amirouche, ex-d�put� RCD





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