Environ 1 400 à 1 500 nouveaux cas de cancer de la thyroïde sont recensés chaque année en Algérie. Les spécialistes, qui se disent préoccupés par cette recrudescence de la maladie, appellent les pouvoirs publics à leur donner plus de moyens de prise en charge pour éviter le scénario des malades atteints du cancer du sein.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le cancer de la thyroïde est de plus en plus fréquent, notamment chez la femme. Il occupe, en effet, la troisième position après les cancers du sein et du côlon. La moyenne d’âge est, cependant, la même pour les deux sexes et elle varie entre 37 et 45 ans. Les spécialistes endocrinologues et en médecine nucléaire réunis hier, lors d’une journée d’étude sur le cancer thyroïdien, ont tiré la sonnette d’alarme. Le nombre de personnes touchées par cette maladie, alertent-ils, est en train d’augmenter alors que les structures de prise en charge ne sont pas suffisantes. Ils appellent les pouvoirs publics à se pencher davantage sur cette pathologie et dégager plus de moyens, pour une prise en charge convenable. «Il faut agir vite et aider les services en difficulté avant que ces personnes n’arrivent à la même situation catastrophique que vivent celles atteintes du cancer du sein», a indiqué le Pr Semrouni, président de la Société algérienne d’endocrinologie et métabolismes. Selon ce dernier, en 2012, le CPMC de l’hôpital Mustapha-Pacha à Alger, a recensé 400 nouveaux cas de cancer de la thyroïde alors que le service ne compte qu’une seule chambre d’hospitalisation d’un lit transformée en trois lits. Pour disposer de données réelles sur cette maladie, ce professeur appelle l’ensemble des établissements hospitaliers du pays à mettre en place un registre de cancer. Actuellement, précise-t-il, seules trois wilayas, à savoir Alger, Oran et Annaba, ont réussi à mettre en place un registre validé par l’OMS. Ce spécialiste explique que les malades développent la tumeur de la thyroïde sans aucune raison apparente. Cependant, certains facteurs augmentent les risques de la développer. Il s’agit notamment des antécédents familiaux, des carences en iode, des radiations et du facteur environnemental. Les spécialistes de la santé qui recommandent le dépistage précoce, soulignent qu’il n’existe pas de moyens de prévention. Cependant, rassurent-ils, la maladie est facilement diagnostiquée.
S. A.

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