Contribution : Le tourisme de ah !... � ZET
(2e partie et fin)


Par Hocine Rizi
Expert en tourisme
h.rizi@voila.fr


J�avais �cris un article � l��poque paru dans El Moudjahid avec l�aide de mon ami Larbi Timizar o� j�avais aussi insist� sur une f�te locale appel�e �Berkei Chau�, sans oublier El Hadj Ghafour et ses magnifiques m�lodies. Une des meilleures �missions culturelles fut sans nul doute Bled Music, que tout le monde attendait les jeudis soirs et qui nous a r�concili� avec notre multiple culture musicale nationale.

Accompagnant un jour un couple d�Am�ricains en visite � Alger, la dame me sortit deux pages d�un magazine musical am�ricain vantant la beaut� des chansons de Souad Massi. Nous f�mes une halte au magasin pr�s d�Audin pour acheter deux CD de la chanteuse, puis ils insist�rent pour aller visiter Bab El Oued, l� o� elle a v�cu. Ils �taient tellement heureux qu�ils venaient d�oublier certains d�boires v�cus au Sud (panne de voiture et intoxication alimentaire). Question � quatre sous : le CD de Souad Massi est-il un bon produit touristique ?


E- Leur tourisme VS notre tourisme
Le tourisme mondial a cette particularit� de ne pas coller aux saisons, il est permanent. Il refl�te la disponibilit� et la flexibilit� des produits touristiques qui peuvent durer toute l�ann�e et r�pondre ainsi � toute requ�te de visiteurs potentiels. On s�adapte avec le client. Cap sur l�Antarctique � bord d�un brise-glaces en partance d�Ushua�a, safari-photo dans toute l�Afrique septentrionale (Afrique du Sud, Namibie, Botswana, Kenya, Tanzanie), �co-tourisme et visite des for�ts du Ghana et du Costa Rica (visite de la canop�e en t�l�si�ge), s�jours dans des palais des anciens maharadjahs, visite du Taj Mahal et des Palais aquatiques de Shrinagar, visite des centre urbains des grandes villes am�ricaines/Down Town Loop (architecture de Chicago, mus�es de New York, l�avenue des galeries � Santa F�, le Carr� fran�ais et Bourbon Street � New Orl�ans�), sur les traces de la civilisation Inca en suivant le Camino Inca du Km 88 jusqu�� Machu Pichu, les odeurs des caf�s du Vieux Caire, le charme de l�histoire du grand Bazar d�Istanbul, nager avec les requins au large des c�tes d�Afrique du Sud, apprivoiser les dauphins pr�s des Iles Canaries, �
Ailleurs, on se plie en quatre pour attirer cette manne financi�re, chez nous, on joue les fiers, mais le ventre vide. Au grand dam de nombreux Alg�riens qui auraient aim� faire du tourisme un v�ritable m�tier, certains continuent � s��vertuer encore sur l�origine du voyage, � r��crire l�histoire des premiers grands voyageurs, des g�ographes et � se consid�rer comme le nombril du monde. Tout m�tier est enrichissant pour soi-m�me, tant sur le plan moral que mat�riel. Travailler dans un chantier, sur une plateforme de forage, � l�h�pital, cultiver ses champs, vendre du poisson, c�est d�abord et avant tout une d�marche personnelle li�e � un besoin : vivre et faire vivre d�autres autour de soi. Entre les membres d�une m�me soci�t�, ces actions sont tout � fait normales : le poissonnier me sert, l�agriculteur me vend ses l�gumes, le m�canicien r�pare le tracteur, etc. D�s lors, qu�est-ce qui fait du m�tier d�agent du tourisme un m�tier si galvaud� et raill� en Alg�rie ? Nicole Widmann parlait de �r�ticences psychologiques� en constatant que �le touriste �tait accueilli avec nonchalance�(2) Est-ce parce que nous ne voulons pas que les jeunes Alg�riens restent travailler dans leurs r�gions ou bien parce que nous sommes allergiques aux �trangers ? Autre supposition, la peur d��tre critiqu�s parce que nous avons tellement d�laiss� notre patrimoine naturel, arch�ologique et historique ? Nous n�avons aucune justification pour cet immense g�chis. Nous en avons une autre li�e aux imp�ratifs �conomiques. Mais le tourisme est un des imp�ratifs ! Celui du mill�naire : connaissance des cultures de l�autre, �changes mutuels, �uvre pour la paix et la solidarit� entre les peuples. Il est la priorit� nationale dans de nombreux pays et soutenu par les Etats, m�me les plus riches de la plan�te. R�cemment, des annonces ont �t� faites par voie de presse concernant l�augmentation des tarifs d�entr�e aux mus�es et sites arch�ologiques. Le prix passera de 20 � 200 DA. Il a y quelques ann�es, le prix pour acc�der au Parc national du Tassili N�Ajjer �tait de 5 DA (inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l�Unesco/1982 et class� Reserve de l�homme et de la biosph�re/1986). Cette d�cision vient tr�s en retard, inad�quate avec la situation de l�thargie des mus�es, sites arch�ologiques et historiques : la culture doit �tre vivante ! 70 dollars de droits d�entr�e avant de commencer le p�riple vers l�ascension du Kilimanjaro (en 1987, j�avais pay� 13 dollars), 50 dollars pour le Serengueti (en 1987, seulement 10 dollars), 88 dollars pour Machu Pichu et Wayna Pichu (en 1988, j�avais pay� 10 dollars pour faire la randonn�e sur le Camino inca), 15 dollars le tour d�une partie de l�Ile du Zanzibar, entre 10 et 20 dollars pour le Parc national de Mesa Verde/Colorado (ouvert uniquement en �t� jusqu�� octobre) et voir les fameux pueblos, semblables aux habitations des Balcons du Rouffi. Il serait inutile de prendre des exemples dans les pays d�velopp�s, payer le prix fort est devenu un acte civique, une d�marche citoyenne.
Loin de nous de sacraliser le touriste ou de le voir comme un bienfaiteur venu distribuer de l�obole aux n�cessiteux des pays du tiers monde. Continuer � se r�fugier derri�re ces id�es est dangereux. Non pas pour les populations locales � fort potentiel touristique (gr�ce � Dieu, elles ont appris � vivre avec peu) mais pour le devenir de notre propre culture, de notre identit�.
Beaucoup de gens veulent visiter notre pays, conna�tre les Alg�riens et leur culture, manger un bon couscous, boire du th� � la menthe, photographier les ruines romaines et les mosqu�es mill�naires, les �glises, les marabouts, les zaouias. Quel mal y a-t-il � cela ? D�un c�t�, on ne fait rien pour am�liorer la situation, de l�autre, on se hisse sur la pointe des pieds pour s�extasier du nombre de touristes alg�riens qui d�barquent de l�autre c�t� de la fronti�re. On �chafaude rapidement une timide campagne promotionnelle, caduque, avant son lancement, et on retourne se r�fugier dans notre douillette nonchalance. M�me certains produits touristiques alg�riens sont vendus sous emballage �tranger (Saint Augustin, p�re de Foucauld, Isabelle Eberhadt, les Touareg, la musique rai�). Alors que le pays croule sous des tonnes de potentialit�s naturelles, arch�ologiques, historiques sous tendues par une mosa�que culturelle riche et vari�e, une jeunesse �duqu�e et pleine d�enthousiasme, avide de contact, pr�te � prendre toutes les occasions qui lui sont offertes pour travailler, sereine vis-�-vis de ses convictions culturelles, traditions et valeurs humaines ayant le sens de la dignit� et du respect, mais aussi intransigeante sur certaines questions nationales ou d�ordre moral. Une bonne formation et un encadrement structur� pour les premiers (les jeunes) et une information ad�quate et des services de niveau pour les seconds (les touristes) seront � coup s�r, les ingr�dients d�une v�ritable relance du tourisme en Alg�rie. Tout ceci ne sera valable qu�avec une adh�sion totale et sans failles du gouvernement, faisant du tourisme un secteur �conomique prioritaire, avec tous les moyens n�cessaires et une r�organisation de la l�gislation en vigueur pour le d�livrer de ses multiples entraves. Comme pour certaines actions d�embellissement entreprises par les habitants dans certains quartiers, ces jeunes retrousseront les manches pour nettoyer villes et villages afin d�accueillir leurs invit�s. Certes, poss�der une culture touristique n�est pas permis � tout le monde, mais l�aider � l�acqu�rir incombera � l�Etat � travers ses structures de l��ducation, de la formation, des universit�s, du soutien aux offices de tourisme et aux associations culturelles. Il est vrai aussi que tant que le minist�re du Tourisme fera cavalier seul pour l�essor et la promotion du tourisme en Alg�rie, ses efforts seront r�duits � n�ant, si parall�lement les minist�res de la Culture, de l�Environnement, de l�Agriculture et des For�ts, de l�Int�rieur, des Transports, des Affaires �trang�res, des Finances, de la Sant� ne se mettent pas de la partie et que leurs services ne collaborent pas pleinement et efficacement � cette relance. Quel avenir peut-on donner � ces parcs nationaux comme celui du Djurdjura, de Belezma, d�El Tarf, de Taza et d�autres si au pr�alable aucun am�nagement n�est fait avec un guide, une carte et des brochures.
Que dire des Ruines romaines rong�es par le temps et les broussailles, totalement d�laiss�es, et d�s qu�un groupe de visiteurs pointe le nez, on lui demande l�autorisation pour visiter le site, alors que les d�g�ts laiss�s apr�s chaque festival sont irr�versibles. Qu�est-ce qu�on attend pour installer des bassins de d�cantation autour des h�tels de montagne, des oasis et ailleurs afin de prot�ger nos for�ts, nos palmeraies, nos c�tes de la pollution des eaux us�es.
Peut-on nous expliquer pourquoi des vols de plusieurs villes du Nord vers les oasis et le Grand Sud ont �t� purement et simplement supprim�s ? Un mus�e sert-il uniquement � garder des chefs d��uvre de la peinture ou � les pr�senter au public, car parfois, nous avons du mal � conna�tre les horaires d�ouverture et de fermeture. Bref, mille et une questions ressass�es mais ne trouvant jamais de r�ponse pr�cise. On ne s��talera pas sur les petits d�tails comme l�existence de toilettes, d�une caf�teria et de boutiques de cartes-postales et de timbres (les fameux timbres) dans les mus�es, les sites arch�ologiques, les Parcs nationaux, les monuments historiques.
Malheureusement, ce sont ces petits d�tails qu�il faut absolument repenser et leur trouver une solution durable. Force est de constater que m�me les plus petites victoires sur le terrain sont le r�sultat d�un travail en commun, de compromis et surtout par l�adoption d�une vision claire et r�fl�chie de la pratique dans la pr�servation du patrimoine et de la promotion touristique.

F- Office de tourisme et soci�t� civile
De par le monde, le d�veloppement local ou national du tourisme commence par l�office du tourisme du village ou de la ville. L�office du tourisme est la pi�ce ma�tresse de tout le dispositif promotionnel, d�orientation et de collecte d�information en collaboration avec d�autres associations activant dans de multiples secteurs mais surtout en liaison directe avec les mairies. L�office du tourisme appel� aussi syndicat d�initiative met � la disposition des visiteurs toute information relative � l�activit� �conomique, commerciale, sportive, �v�nementielle, culturelle, de loisirs, l�h�tellerie, la restauration, le transport�
Parce que toute personne visitant une r�gion, m�me pour des raisons professionnelles, est consid�r�e comme touriste d�s qu�il ach�te des nuit�es dans un h�tel. En Alg�rie, l�office du tourisme est le parent pauvre dans la cha�ne de promotion du tourisme national, rel�gu� au rang de simple association au m�me titre qu�une association de quartier. Alger, la capitale ne dispose d�aucun bureau d�accueil et d�information touristiques ou d�office de tourisme, au regard des divers lieux � visiter, des centaines de circuits � organiser et de cette capacit� de mobiliser un personnel qualifi� pour l�accompagnement et l�orientation.
L�office du tourisme est la vitrine de la ville, lorsque le travail est bien fait, le touriste content ne l�sinera pas sur la d�pense (h�tel, restaurant, artisanat, mus�e, lieu historique, taxi�). Une refondation totale des offices de tourisme est des plus n�cessaires, une obligation nationale. Certains offices attendent depuis 1999 un local pour activer, r�pondant aux sollicitations des demandes �manant de l��tranger � travers leur propre email. Il y a aussi des situations assez cocasses, l�existence d�un office communal du tourisme et de la culture et d�un office local du tourisme, alors que la loi stipule que le premier doit disparaitre au profit du second.
Parler de subvention n�a plus de sens parce que la d�sillusion a pris le pas sur l�euphorie des ann�es 1990-1995. Le premier contributeur doit �tre l�APC avec l�aide des industriels, des h�teliers, des restaurateurs, des agences de voyages bien qu�il faille d�abord et surtout trouver une belle vitrine en ville pour accueillir l�OLT. Que de promesses (plusieurs walis et ministres) ont �t� faites pour la reconstruction de l�office du tourisme � Annaba en lieu et place de l�ancien syndicat d�initiative � la place des gargoulettes, en bas du Cours de la r�volution. Oran a une belle vitrine mais mal utilis�e, Constantine, rien ! Les offices de tourisme, qui sont une �manation de la soci�t� civile, ne sont pas seulement des �Jam Hiyates� avec toute cette pens�e r�ductrice et humiliante qui en d�coule. A l�heure du village global et de l�essor vertigineux des TIC qui ont permis au tourisme de devenir la 1�re industrie du monde, pareil raisonnement est un non-sens, une vision tronqu�e et un refus d�accepter les offices de tourisme comme le v�ritable moteur de la relance du tourisme en Alg�rie.

G- Relance du tourisme et ZET
Depuis plusieurs ann�es, les ZET ont �t� pr�sent�es et per�ues encore comme un des moteurs de la relance du tourisme. Des projets plus ambitieux les uns que les autres ont �t� �labor�s : h�tels 3 et 4*, restaurants, bungalows, centre de loisirs, marinas, parcs aquatiques� Ces zones prot�g�es ont suscit� plus d�interrogations que d�investissements concrets sur le terrain : visites minist�rielles ou d�investisseurs, �tudes et plans d�am�nagement, pr�sentation de projets lors de s�minaires ou de journ�es d��tudes.

Dans un d�sir mal avou� de copier nos voisins, avec en ligne de mire l�accroissement de la capacit� h�teli�re, les autorit�s comp�tentes se sont retrouv�es face � une situation des plus anachroniques.
La plupart des ZET programm�es pour recevoir ces �quipements se trouvent � l��cart des centres urbains, sur la c�te, certes, tr�s enclav�es pour certaines et risque de saturation pour les autres, mais dans les deux cas tr�s dommageables pour l�environnement. Sur les 174 ZET programm�es, 136 sont situ�es sur la c�te (13 wilayas) avec seulement 20 ZET dans le Sud et le Grand Sud. A elles seules, Boumerd�s et Tipasa regroupent pr�s du quart des ZET c�ti�res (37 au total). D�j� fortement urbanis�e, la c�te alg�roise (Boumerd�s, Alger, Tipasa) risque de conna�tre une v�ritable catastrophe urbanistique et environnementale. Les exemples de ce type d�investissement touristique foisonnent, comme celui de Capri Tours � Tichy, vite d�tourn� de sa vocation. La wilaya de Jijel a un programme de 19 ZET. Comment va-t-on r�soudre le handicap en voies de communication dans une r�gion enclav�e, tr�s accident�e, le rejet des eaux us�es des futurs complexes h�teliers, la ma�trise des d�chets m�nagers. Ailleurs dans le monde, la pr�servation du domaine c�tier est devenue une priorit� pour les d�cideurs. Aux �les Bal�ares, une r�habilitation progressive du domaine maritime a �t� entam�e, avec d�molition de constructions g�nantes en bordure de mer. Selon une �tude du Cnes, les 2/3 de la population alg�rienne habitent sur la bande c�ti�re (le Tell). Les statistiques de fr�quentation des plages donnent parfois le tournis : 3 millions d�estivants � El-Tarf, 5 � Annaba, 5 � Skikda, 5 � Jijel, 6 � B�ja�a, 2 � Tizi Ouzou, 3 � Boumerd�s, 4 � Tipasa, 1 � Chlef, 3 � Mostaganem, 3 � Oran, 4 � A�n-T�mouchent et 2 � Tlemcen. Soit au total 46 millions de visiteurs agglutin�s sur la c�te alg�rienne pendant un ou deux mois. Imaginons un seul instant le flux migratoire g�n�r� par les am�nagements des ZET c�ti�res : circulation automobile, probl�mes de parking, pollution de l�environnement, gestion de d�chets de toutes sortes, encombrement des plages, approvisionnement en �nergie, en eau, en produits alimentaires, sant� publique, s�curit�.
L�id�e des ZET remonte vers les ann�es 70 avec la programmation de 4 ZET, dans la r�gion d�Alger, � l�ouest d�Oran, dans la r�gion de Annaba (projet de Oued Bagrat repris ensuite par l�ENET et qui n�a jamais vu le jour) et pr�s de B�ja�a. Le bilan est simple � d�coder : autour d�Alger, quasiment tous les bungalows d��t� se sont transform�s en logements, en visitant en hiver 1985 ceux de Tipasa/Corne d�Or, je fus choqu� par l��tat de d�labrement (portes et fen�tres cass�es, matelas �ventr�s, installations �lectriques arrach�es, jardins � l�abandon et des d�chets divers). Un exemple d�am�nagement r�ussi et ma�trisable, l�auberge Thais � Tighremt, �uvre de l�architecte Max Miret�, de taille humaine/24 chambres et quelques suites, construite avec la pierre trouv�e sur site, avec une bonne protection de l�environnement contre toute pollution. Injecter des dizaines de projets dans chaque ZET serait ouvrir la bo�te de Pandore, car nul ne sait si cette volont� d�investissement ne se transformera pas en sp�culation, en d�tournement, en chantiers interminables et en d�g�ts incommensurables pour ces sites tr�s beaux, mais aussi tr�s fragiles. Nicole Widmann �crivait en 1976 ��Elles sont �loign�es des villages, sans moyens de communication faciles et la saison baln�aire n�est pas la plus favorable � la d�couverte de l�int�rieur du pays��(3) La vigilance est de mise et regardant de l�autre c�t� de la M�diterran�e : les Calanques de Marseille sont sous la loupe des autorit�s, sur terre comme sur mer, la Croatie, en prot�geant ses c�tes et surtout avec la r�novation des villes historiques/patrimoine (Dubrovnik, Hvar, Split, Brela, �) a d�pass� le cap des 10 millions de touristes atteignant 25% du PIB.

Conclusion
Pour r�sumer, comment concilier les pr�rogatives de pr�servation du patrimoine culturel en Alg�rie avec les attentes du secteur du tourisme qui voudrait les proposer aux visiteurs sachant que beaucoup de sites ne d�pendent pas d�une seule administration. La question qui demeure en suspens et qui a mis en lumi�re certaines d�rives, voire restrictions administratives, c�est cette sempiternelle redondance sur la primaut� d�un secteur par rapport � l�autre. Faut-il ou peut-on pr�server ces sites (avec tr�s peu de moyens) pour la simple id�e qu�ils sont uniques et fragiles, donc susceptibles d��tre d�t�rior�s ou, au contraire, travailler et orienter les professionnels du tourisme pour une meilleure valorisation de cette manne divine? Doit-on inlassablement continuer � palabrer sur le concept de d�veloppement durable, si on n�arrive pas � comprendre que les habitants de ces r�gions veulent un d�veloppement r�el, tout simplement, partant du fait que le tourisme est l�un de ces facteurs ? Le label qualit� tourisme d�un pays n�a jamais rim� avec la beaut� des paysages, la richesse historique ou arch�ologique et encore moins avec la disponibilit� et l�abn�gation des professionnels des pays r�ceptifs. L��talon de mesure du d�veloppement du tourisme dans un pays n�est ni l�h�tel 5 �toiles nouvellement construit, ni la nouvelle a�rogare d�un a�roport, ni dans la construction d�une autoroute, ni dans le b�tonnage de la c�te alg�rienne et encore moins dans ces retrouvailles folkloriques mont�es de toutes pi�ces pour envo�ter le touriste de passage.
Le tourisme est un tout, et c�est ce �tout� qui doit �tre visible et clair, disponible et v�rifiable, surtout ma�trisable dans le temps et dans l�espace environnant. Beaucoup de touristes veulent une information fiable, des r�ponses ad�quates, un service de qualit�, pas de soucis administratifs, un environnement sain et accueillant, mais et surtout un partenaire, un vis-�-vis qui puisse les guider et leur �viter les attentes et les pertes de temps inutiles. Il devient imp�ratif de r�tablir � leur juste valeur les offices de tourisme, en leur donnant les moyens pour activer sereinement, de les soustraire de la menace administrative et de les sauvegarder de la pr�carit� financi�re. Il revient aux professionnels, toutes activit�s confondues, de mettre les moyens qu�il faut, au moment pr�cis. C�est � ce prix qu�un essor de tourisme de qualit� est possible dans notre pays, compatible avec un r�el d�veloppement durable, prot�geant l�environnement et les ressources pour les g�n�rations futures g�n�rant un effet d�entra�nement � d�autres activit�s culturelles, scientifiques et commerciales p�riph�riques. Il faut oser de nouvelles approches, enterrer certaines id�es arr�t�es, bousculer les �vidences, cr�er une nouvelle atmosph�re de dialogue, d��coute et de compromis. Nous n�avons plus le choix, le temps nous est compt� et les attentes sont nombreuses.
Extrait d�un forum de discussion :
��Je peux vous dire que l�Alg�rie ce n�est ni T� ni M�, c�est un pays unique et vous allez trouver les plus beaux paysages et le plus beau coucher du soleil et ce n�est pas seulement �a, vous aller trouver ce que l�humanit� a perdu, c�est l�accueil, le respect, la gentillesse, la modestie et un sourire qui n�est pas hypocrite et un peuple lorsqu'il vous prend sous son aile vous prot�ge et qui vous garantira un s�jour b�n�fique�� Fran�oise - 10 janv. 2013.
H. R.

(2) Ibidem, p. 25
(3) Ibidem, p. 33

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable