A cet effet, l'entraînement peut être défini comme un processus d'actions complexes, dont le but est d'agir de façon méthodique et adaptée sur le développement de la performance sportive. La transposition des procédés d'entraînement de l'adulte à l'enfant nécessite la connaissance des caractéristiques physiologiques de chaque phase de la croissance. Il est établi qu'un entraînement sportif général a un effet sur le développement physiologique, psychologique et social de l'enfant. A l'inverse, de nombreux exemples mettent en évidence l'effet négatif d'un entraînement inadapté et trop précoce. Dans tous les cas de figure, le travail chez l'enfant repose sur la connaissance de l'âge biologique.
Phase de développement n° 1 : 6 et 10 ans
Son objectif principal est le développement de la psychomotricité, travail de la coordination agilité.
Phase de développement n°2 : 13/15 ans
Son objectif est un travail technique spécifique, travail de perfectionnement spécifique du geste sportif.
Phase de spécialisation
Le début de cette phase dépend du nombre d'années de pratique, de la maturation biologique de l'enfant, et de l'activité pratiquée. Son objectif est l'augmentation progressive de la charge d'entraînement et du développement systématique des qualités de la performance. Tout ceci dépend aussi de l'âge optimal pour la performance de haut niveau, qui est variable suivant l'activité.
• 4 à 6 ans : entraînement des mouvements de base, comme courir, sauter, ramper, rouler, lancer, attraper, etc. Quelques sports dont les mouvements ne sont pas trop difficiles, peuvent être pratiqués
•7 à 9 ans : l’association des mouvements ci-dessus, comme courir et sauter, courir et attraper, peut être introduite.
•Avant puberté, puberté : entraînement complet de toutes les fonctions motrices. La majorité des autres sports peuvent être pratiqués avec réussite, à condition de les adapter. Renforcement des acquis.
• Après puberté : entraînement complet et spécialisation. Pour ce qui est du développement mental, les différentes phases sont à prendre en considération.
5-7 ans
Montrer ou faire plutôt que dire ou instruire. Donner les instructions concrètes qui n’ont pas besoin de réflexion abstraite. Faire suivre immédiatement la démonstration de nouvelles techniques par des exercices, les enfants détestent attendre. Les jeunes enfants (4 à 6 ans) aiment jouer des jeux simples avec peu de règles.
7/8-11/12 ans
Les instructions doivent être sous forme de démonstrations. La meilleure façon de pratiquer est l’utilisation d’un grand nombre de jeux variés. Ils peuvent suivre des règles simples au début, puis progressivement, ils pourront apprendre des règles plus complexes.
12/13 ans-puberté
A la puberté, les jeunes montrent des différences individuelles assez marquées. Afin de poursuivre le processus de maturation, les jeunes doivent assumer des responsabilités (résoudre des problèmes par eux-mêmes). Des exercices plus complexes devront être entrecoupés par des jeux et des points. Nous n’apprenons pas telle ou telle discipline aux enfants pour en faire des «stars», mais pour les amener à leur meilleur niveau à maturité, et les intéresser à ce sport pour leur vie entière. Les enfants suivent l’exemple de l'entraîneur, il faut donc savoir que plus ils sont jeunes, moins les paroles sont importantes. La période de croissance la plus rapide est pendant les 1re et 2e années de puberté avec des différences significatives entre les deux sexes. Les filles grandissent entre 10-13 ans en général. La moyenne pour atteindre leur taille adulte est de 16 ans chez les filles, les garçons grandissent entre 12-16 ans en général. La moyenne pour atteindre leur taille adulte est de 19 ans chez les garçons. Il est à préciser que pendant la croissance, le centre de gravité se déplace :
 – La coordination et la performance sont affectées
– Une régression de courte durée se produit Une fois que la croissance terminée, l’amélioration des résultats se fait grâce à l'entraînement Tout en tenant compte de :
• Age chronologique : l'âge en années
• Age biologique : le développement physique. Du point de vue méthodologique, l’entraînement sportif doit se faire de la manière suivante :
Age scolaire
L’enfant a un besoin énorme de mouvements et de jeux. Ainsi avec beaucoup d’animations et de découvertes du jeu, nous allons tâcher de lui faire acquérir tout un répertoire d’habiletés motrices au moyen d’obstacles, de ballons, de rythme. Il doit toujours être en situation d’apprentissage. Les enfants d’âge préscolaire ont un besoin de possibilités motrices variées qui sollicitent leur imagination, les incitent à courir, sauter, ramper, grimper, pratiquer des exercices d’équilibre, se suspendre, tourner sur eux-mêmes, se balancer, tirer, pousser, porter,… [Winter R., Medizin und Sport, 21, 1981]. Les capacités motrices contribueront au développement des rapports sociaux et au sentiment de sa propre valeur. Le temps de l’activité sera court.
Premier âge scolaire
L’enfant est fougueux, plein d’envie pour le sport, psychologiquement équilibré, optimiste, petit, léger, mince et élancé. Il y a une amélioration sensible de la capacité de combinaison de différentes habiletés dans des mouvements rapides et il y a une amélioration de la diversification du rythme des actions motrices. Les dispositions psychophysiques sont donc favorables à l’acquisition d’habiletés motrices et à l’apprentissage d’un grand nombre de techniques de base. L’entraînement polyvalent doit être une préoccupation primordiale. Il faut chercher à le faire évoluer en plein air avec des exercices physiques et de coordination. A noter que les disciplines qui demandent une formation précoce (natation, gymnastique, …) affineront déjà la technique. La passion des enfants pour le sport devrait être utilisée pour les pousser à continuer l’activité sportive à long terme en le motivant par des succès fréquents.
Second âge scolaire
C’est la tranche d’âge considérée comme la meilleure pour apprendre. La carrure augmente, une harmonie des proportions physiques, un accroissement de la force assez marqué par rapport au faible accroissement de la taille et du poids permettent à l’enfant de parvenir à une maîtrise physique assez importante. Il faut donc le faire travailler afin qu’il acquiert et maîtrise des mouvements complexes demandant un important effort d’orientation spatio-temporelle. Cette tranche d’âge est une phase-clé pour les capacités motrices ultérieures, il faut lui faire faire des mouvements précis et corrects pour ne pas être contraint par la suite à un réapprentissage. On améliorera de plus les exercices de force, de vitesse (la vitesse de réaction peut déjà atteindre, à la fin de ce stade, les valeurs obtenues par les adultes) et d’endurance. L’amélioration des facteurs cardio- pulmonaires des enfants est significative. La VO2 max et le volume cardiaque par kilogramme de poids corporel atteignent des valeurs proches de celles des adultes.
Première phase de la puberté
Les modifications brutales de l’existence physique (apparition de la sexualité, augmentation de taille et de poids qui engendrent parfois une détérioration du rapport force/poids) occasionnent une perturbation psychique, liée de plus à une instabilité hormonale. Le désir d’autonomie et le besoin d’être responsable de soi-même jouent un rôle essentiel. On peut constater une diminution des coordinations spécialisées. Néanmoins, cette première phase pubertaire est celle de l’entraînabilité maximale des facteurs de la condition physique. On augmentera la charge afin d’améliorer les capacités physiques tout en stabilisant la technique et les capacités de coordination. Une attention particulière est donnée à la programmation de l’entraînement (pas trop dur, trop monotone, sans interaction avec l’adolescent,…), car l’irrégularité de la motivation est l’une des causes d’abandon de l’activité sportive.
Deuxième phase de la puberté
Cette phase se caractérise par un ralentissement de tous les paramètres de croissance et de développement. La rapide augmentation de la taille est remplacée par une augmentation de la carrure. Les proportions s’harmonisent et permettent d’améliorer les capacités de coordination. La stabilisation du psychisme, l’harmonie des proportions physiques, l’intellectualité croissante et l’amélioration de la faculté d’observation font que l’adolescence est le second âge d’or de l’apprentissage. Les mouvements les plus difficiles s’apprennent plus rapidement et se retiennent mieux. L’entraînement sera volumineux et intense.£
Conclusion
Selon Bernhard Schorndorf (Motorisches lernen üben trainieren), «les contenus d’entraînement doivent évoluer parallèlement au développement de l’entraînement et à l’amélioration de la capacité de performance des enfants». Chaque tranche d’âge implique des tâches pédagogiques spécifiques et présente ses particularités de développement.
B. S. Z.
*Maître de conférences en STAPS ES/STS. Laboratoire de technologie de l’entraînement sportif.
zakisaliha@yahoo.fr

Bibliographie
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*MARKASIAN A. Critères des possibilités fonctionnelles de l'organisme des enfants et des adolescents Iors de l'activité musculaire, Moscou, n°12, 122-124, 1968.
*Weineck Manuel de l’entraînement 1997.
*ZATSIORSKI V.M. Qualités physiques du sportif, CPS, Moscou, 37, 48,197.
*www.easygym.com/entrainement/training9.htm
*www.ffck.org/renseigner/savoir/medical/conseilsentrain/droitpar.htm www.insep.fr/Eac/Doc/entrainement_prevost.htm

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