La réalisation d’un second
barrage vert en Algérie est envisagée dans le contexte du programme de
développement quinquennal 2015-2019, en vue de stopper la
désertification.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir)
C’est ce que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural,
Abdelwahab Nouri a annoncé jeudi dernier à l’hôtel El Aurassi, en
présence de son homologue portugaise, Assunçao Crista, ministre de
l’Agriculture et de la Mer, réunis à l’occasion d’un forum algéro-portugais
sur l’agroalimentaire.
Selon Abdelwahab Nouri, le lancement d’une autre ceinture de verdure est
essentiel en vue de contrer l’avancée du désert. «Nous avons lancé dans
les années 1970 le programme du barrage vert parce que les autorités
algériennes étaient conscientes de la gravité du phénomène de la
désertification. Aujourd'hui, nous devons, à la veille du lancement du
programme quinquennal 2015-2019, faire un second plan de barrage vert
pour essayer de contrer l'avancée du désert», dira le ministre de
l’Agriculture qui ne manque pas de constater les dégâts «assez
importants» que le patrimoine forestier national a subis.
Lancée dès la fin des années 1960 sur une distance de 1 500 km, réalisée
en plusieurs étapes, cette ceinture verte avait rencontré diverses
contraintes liées notamment au climat, n’a pas été achevée et devait
faire l’objet d’un programme de réhabilitation, au demeurant déjà entamé
dans le cadre d’actions de consolidation du patrimoine.
Rappelons que cet ambitieux projet agro-écologique avait essentiellement
pour finalité la lutte contre la désertification, la promotion des
ressources naturelles ainsi que la protection et le renouvellement du
patrimoine forestier. De fait, le développement du patrimoine forestier
constitue un objectif que l’Algérie entend concrétiser également par le
recours à l’expertise étrangère, notamment portugaise.
Ainsi, la participation du Portugal au développement et la gestion du
liège en Algérie, une ressource naturelle en situation de forte
déperdition depuis plusieurs années, a été évoquée à l’occasion de ce
forum d’affaires algéro-portugais.
Consacré justement à l’agriculture et l’agroalimentaire, ce forum a été
marqué par la signature de plusieurs accords de coopération tant
institutionnels que liant la Confédération algérienne du patronat (CAP)
et l’Association industrielle portugaise (la Fondation AIP). Relatifs au
cadre général de la coopération et du partenariat, la santé vétérinaire,
la protection de la flore et le développement forestier, les accords
institutionnels visent à booster la coopération bilatérale.
Il s’agira ainsi d’identifier et de valoriser les opportunités de
partenariat, promouvoir la participation portugaise à la dynamique de
développement agricole lancée en Algérie, selon les desiderata de M.
Nouri, évoquant l’amélioration du climat d’investissement et le
règlement du problème du foncier agricole. Mais aussi d’œuvrer à la
concrétisation de projets de partenariat «de façon soutenable à long
terme», pour paraphraser Mme Cristas.
L’opportunité pour la ministre portugaise qui évoque le dynamisme
agricole et agroalimentaire que connaît le Portugal malgré une situation
globale de récession, d’afficher la disponibilité de son pays à booster
le partenariat, les échanges commerciaux ainsi que le transfert
d’expertise, notamment dans le domaine agroalimentaire, forestier et des
ressources en eau.
C. B.