Actualités : CONCERTATIONS AUTOUR DE LA RÉVISION CONSTITUTIONNELLE
Les syndicats autonomes écartés
Le bal des consultations autour du projet de révision
constitutionnelle, que pilotera le ministre d’Etat et directeur de
cabinet du président de la République ne concernera pas les syndicats
autonomes.
M. Kebci - Alger (Le Soir)
Contrairement aux consultations de l’été 2011 menées par le
président du Sénat, celles que devra mener à partir de dimanche prochain
le ministre d’Etat et directeur de cabinet à la présidence de la
République, Ahmed Ouyahia ne concerneront pas les syndicats autonomes.
C’est du moins ce que l’on a pu vérifier auprès d’entités syndicales
relevant des secteurs de l’éducation et de la santé.
Pour Meziane Mériane, secrétaire général du Snapest, le syndicat n’a pas
été destinataire de la mouture du projet de révision constitutionnelle
et ne «risque» pas, de ce fait, d’être invité à ces concertations.
Ce qui ne semble pas, néanmoins, déranger outre mesure Mériane qui
tiendra à préciser que «même si l’invitation nous était faite, le
Snapest l’aurait tout simplement déclinée» du fait, expliquera-t-il, que
«les consultations Bensalah n’ont pas été suivies de concret».
La mise à l’écart de ces consultations des syndicats est aussi confirmée
du côté de l’Unpef un autre syndicat de l’éducation. Son porte-parole
affirmera n’avoir reçu aucune mouture dudit projet de révision
constitutionnelle.
«A ma connaissance, aucun syndicat, du moins, ceux autonomes, n’ont été
conviés à ces concertations», ajoutera Mustapha Amraoui.
Du côté du SNPSSP (Syndicat national des praticiens spécialistes de la
santé publique ), pas de trace d’invitation à ces concertations. Le
secrétaire général dudit syndicat dira n’avoir pas été destinataire de
la mouture portant révision constitutionnelle. Et s’il y avait eu
invitation, Mohamed Yousfi affirmera que ça aurait été au Conseil
national du syndicat de se prononcer sur la réponse à réserver comme ce
fut le cas en 2011 à l’occasion des consultations menées par le
président du Sénat, Abdelkader Bensalah.
D’abord les «petits» partis
Ceci dit, l’on a entamé, depuis quelques jours, une autre phase de ce
projet de concertations autour du projet de révision constitutionnelle
avec des invitations officiellement envoyées aux chefs de partis,
acteurs associatifs et autres personnalités nationales qui ont donné
leur quitus pour ces consultations.
Car les 150 invités «choisis» en haut-lieu ont été, dans un premier
temps, tous , destinataires, d’une copie de la mouture dudit projet de
Constitution consensuelle, il y a près de deux semaines de cela. Avec
cette précision que ce premier courrier sera suivi d’un contact
ultérieur en vue de convenir du rendez-vous de la rencontre d’avec
Ouyahia. Un second contact qui ne concernera, bien entendu, que ceux
parmi les chefs de partis, acteurs associatifs et autres personnalités
nationales conviés, qui auront accepté cette offre de concertations. Ce
que nous avons, d’ailleurs, confirmé, hier, auprès de certains chefs de
partis.
C’est ainsi que le secrétaire général de l’ANR affirme avoir convenu,
avant-hier, d’un rendez-vous avec la présidence de la république des
«détails» du rendez-vous avec Ouyahia, le parti ayant accueilli
favorablement ce projet de révision constitutionnelle. «Nous avons
convenu de la journée et de l’horaire de l’entretien avec Ahmed Ouyahia
et ses collaborateurs.
Ce sera la semaine prochaine», soutiendra Belkacem Sahli qui tiendra à
préciser que chaque chef de parti ou personnalité conviée a la
possibilité de se faire «accompagner de quatre de ses proches
collaborateurs». Le président d’El Karama fera part d’un second contact
qu’il a eu de la présidence de la République pour convenir du
rendez-vous.
«Le rendez-vous n’a pas été encore convenu mais cela ne tardera pas»,
affirmera Mohamed Benhamou. Ce qui confirme l’hypothèse selon laquelle
les consultations seront entamées avec les partis à représentativité
limitée avant de concerner les acteurs associatifs et autres
personnalités nationales pour finir avec les patrons des «grosses
cylindrées» de la scène politique nationale.
Le premier responsable de Jil Jadid confirmera, pour sa part, la
réception de la mouture du projet de révision constitutionnelle, il y a
une vingtaine de jours. Et depuis, aucun contact, au vu, précisera
Soufiane Djillali, «de notre position de refus de ces consultations».
Du côté de TAJ, le parti du ministre des Transports, un des partisans
«zélés» du président de la République, on soutient qu’aucune invitation
à ces consultations n’a encore été envoyée. «Aucun rendez-vous n’a
encore été convenu avec les chargés du projet des consultations», se
contentera de dire Nabil Yahiaoui, le chargé à la communication du parti
de Amar Ghoul.
Quant à l’agenda de ces consultations, certainement qu’il sera élaboré
au gré des nombreuses défections déjà enregistrées parmi les conviés.
Avec le rejet déjà signifié par les principaux partis de l’opposition
comme ceux de la Coordination nationale pour les libertés et la
transition (CNLTD) composée du RCD, du MSP, du FJD, d’Ennahda, de Jil
Jadid et de l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, et qui
prépare sa conférence nationale sur la transition démocratique prévue le
10 juin prochain.
Il y a aussi le Pôle des forces pour le changement constitué autour du
candidat malheureux à la présidentielle du 17 avril dernier, Ali Benflis
et celui du FFS.
Ceci, bien entendu, sans oublier bien de personnalités à l’image des
anciens chefs de gouvernement Sid-Ahmed Ghozali et Mouloud Hamrouche
dont les réserves et surtout les appréhensions qu’ils ont exprimées par
rapport au projet, ne se compteront certainement pas parmi les hôtes de
Ouyahia. La présidence de la République qui a rendu, hier, un communiqué
à ce sujet, parle de «30 personnalités qui ont accepté l’invitation qui
a concerné 36 destinatrices, de 52 partis politiques sur 64 invités.
Aussi, toutes les 37 organisations et associations nationales
destinatrices d'une invitation et les 12 professeurs d'université
sollicités».
Selon le même communiqué, Ouyahia recevra, entre dimanche et jeudi
prochain, au siège de la présidence de la République, 9 personnalités
nationales, 8 partis politiques, le président du groupe du tiers
présidentiel au Conseil de la nation et 2 organisations nationales»,
a-t-on indiqué de même source.
M. K.
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