Périscoop : Le Professeur Abdelhamid Aberkane nous écrit
La lecture de l'information me concernant dans Le
Soir d’Algérie du 11 mai pourrait laisser penser que le gestionnaire qui
m'a assigné par huissier de justice, à mon domicile, aux fins de libérer
le bureau du service du CHU où j'exerçais depuis 1968, s’était vu
opposer un refus. Certainement pas.
J'ai informé, il y a quatre semaines, que le déménagement des archives
contenues dans ce bureau du service de réanimation que j’ai créé il y a
45 ans, et qui concernent des décennies au service de la santé publique
et de la formation médicale (au niveau local comme professeur, doyen et
recteur, au niveau national comme ministre de l'Enseignement supérieur
puis de la Santé, au niveau international comme président de
l'Organisation mondiale de la santé) était en cours.
Les derniers jours de cette évacuation ont été choisis pour faire de ce
départ une punition, complaisamment étalée et divulguée, alors que j'ai,
depuis trois ans, quitté de mon plein gré mes fonctions de chef de
service en acceptant une charge de professeur associé que m'a confiée le
Conseil scientifique de la Faculté de médecine, eu égard à un long
parcours au service des malades, des étudiants, de leurs formateurs, et
de mon pays. Ainsi, alors que le centre hospitalier n'est universitaire
que par le cachet que lui donne la Faculté de médecine, un gestionnaire
hospitalier peut décider de ne pas appliquer une décision de la faculté
ou de ne pas bénéficier lui-même, par suffisance, de la présence et de
l’accompagnement d’un ancien, de surcroît ancien ministre de son
secteur. Qu’il l’ait fait seul ou qu’il ait été instruit de le faire par
la meute de l'ingratitude, de l'allégeance et du silence honteux, c’est
là un indicateur du niveau de servilité des différents acteurs. En ce
qui me concerne, j’ai mis mon expérience au service de citoyens qui
m’ont, proprement, élu et me témoignent tous les jours du respect et de
la reconnaissance. Et cela me suffit.
A. Aberkane
|