Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Standing ovation pour l’Algérie !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où des applaudissements nourris pour l’Algérie vous font plus que chaud au cœur ! De quoi vous faire dire : «L’Algérie est mon pays, mais c’est à Saint Malo que je me sens chez moi» ! Saint-Malo, c’était «Etonnants Voyageurs», ce fascinant festival où l’on a eu envie cette année de parler d’Algérie parce que trois Algériens Boualem Sansal, Yahia Belaskri et moi-même y étions présents. Marie-Madeleine Rigopoulos, chroniqueuse littéraire, chargée de conduire le débat était rongée par le trac à l’idée de passer à côté de choses importantes. Elle s’en est superbement sortie face à un public exigeant, en mal de compréhension et qui s’interrogeait, entre autres, sur les similitudes existant entre les groupes islamiques armés et Daesh. Les inquiétudes, qui règnent sur l’avenir de la planète au regard des violences qui s’invitent ici et là, augmentent en intensité au fur et à mesure que les incompréhensions s’accumulent. Aujourd’hui et alors que des voix s’élèvent pour signifier une ligne rouge à ne pas dépasser, les Algériens, dont on refusait d’entendre les mises en garde, s’expliquent sur la fracture terroriste consommée par eux depuis plus de vingt ans.
Une salle comble et un silence assourdissant qui en disait long sur les craintes face à l’invisible ennemi commun. Au public, remarquable par son écoute, nous n’avons pas dit grand-chose de notre rupture avec le système. Une dissonance grave mais qui n’intéresse pas ceux qui n’y sont pas confrontés.
Nous n’avons pas dit, non plus, comment pour acheter la paix sociale, les pouvoirs publics sont souvent passés à la caisse mais qu’ils n’ont peut-être plus vraiment les moyens de le faire. Mais nous avons beaucoup parlé de ces gentils qui, un matin, alors que personne n’a rien vu venir, se sont transformés en monstres. Nous avons raconté les menaces et les assassinats, la sanglante guerre contre les civils, les enlèvements, les viols et les éventrations. Toutes ces tentatives de prendre le pouvoir par la terreur. Nous avons, aussi, débattu de l’idée que l’on se fait de la liberté lorsque l’on considère que la démocratie est kofr !
M. B.





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