Actualités : LA POLÉMIQUE NE FAIT QU’ENFLER
Vaccin, ce qu’il faut savoir


Depuis lundi dernier, les associations des parents d’élèves polémiquent avec les ministères de l’Education nationale et celui de la Santé au sujet du vaccin combiné rougeole-oreillons-rubéole (ROR). Désintoxication…
Lyas Hallas - Alger (Le Soir)
- Une polémique opposant les associations de paiement d’élèves au ministère de l’Education nationale et celui de la Santé meuble le débat national depuis lundi dernier, date du début d’une campagne de vaccination contre la rougeole et la rubéole pour les enfants âgés de 6 à 15 ans. Les parents d’élèves paniquent puisque le vaccin n’est pas prévu dans le calendrier de vaccination de routine. Et, les deux ministères n’ont pas jugé utile de communiquer sur le sujet avant le lancement de cette campagne, laissant libre cours à toutes les spéculations, lesquelles sont allées jusqu’à remettre en cause la fiabilité du vaccin et du laboratoire qui le fabrique ainsi que celle des personnels médicaux mobilisés pour l’opération. De quoi s’agit-il ?
Dans le cadre du programme national d’élimination de la rougeole et de la rubéole, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) organise depuis lundi dernier une campagne nationale de vaccination en milieu scolaire qui devrait se poursuivre jusqu’au 15 mars prochain. La rougeole étant éliminée depuis 1996, l’Etat algérien vise son éradication d’ici à 2020 et organise régulièrement des campagnes de consolidation pour éviter les risques de résurgence de cette maladie.
Or, le nouveau calendrier de vaccination a remplacé le vaccin anti-rougeoleux (VAR) administré aux enfants en une dose à 9 mois et une autre à six ans, par le vaccin combiné rougeole-oreillons-rubéole (ROR) en deux doses également, à 11 mois puis à 18 mois. Les premiers nourrissons qui seront vaccinés au ROR le seront à partir du 24 mars prochain. Le MSPRH a décidé par ailleurs de mener cette première campagne de vaccination au ROR destinée aux écoliers de 6 à 15 ans, justement pour rattraper les enfants et les jeunes adolescents incomplètement vaccinés, notamment contre la rubéole. La vaccination contre la rubéole, faut-il le noter à titre d’exemple, a été généralisée dès 1970 en France pour les filles de 11 à 13 ans et les femmes en âge de procréer avant d’être étendue en 1986 aux enfants de 12 à 24 mois avec les vaccins ROR.
Mais, la campagne du MSPRH s’est heurtée à une panique provoquée par certains responsables d’établissements scolaires qui ont fait signer à des parents d’élèves des «décharges» dégageant leur responsabilité en cas de complications résultant de l’administration de ce vaccin combiné utilisé pour la première fois en Algérie. Et ce, malgré le fait qu’il dispose de toutes les certifications d’usage, qu’il est utilisé dans des dizaines d’autres pays et qu’il est fabriqué par le laboratoire Serum Institute of India (SII) qui fournit à l’Algérie la quasi-totalité de ses besoins en vaccins depuis maintenant 40 ans. Cette demande saugrenue desdits responsables d’établissements a suscité une vive polémique entre le ministère de la Santé et celui de l’Education nationale d’un côté et des associations de parents d’élèves de l’autre côté. Une polémique par médias interposés, ponctuée par des appels au boycott de la campagne de vaccination qui n’est d’ailleurs pas obligatoire, ainsi que des rumeurs énumérant des morts parmi les enfants vaccinés. Ce qui, a-t-on appris auprès du ministère de la Santé, a poussé ce département à s’en remettre à la justice pour savoir qui aurait torpillé cette campagne, en déposant une plainte contre X.
Le vaccin ROR étant indispensable pour lutter contre la rubéole – une infection virale contagieuse qui touche le plus souvent les enfants et les adultes jeunes et devient redoutable chez la femme enceinte où la transmission du virus au fœtus a de graves conséquences induisant de fausses couches ou des malformations congénitales –, la campagne visait près de sept millions d’élèves quel que soit leur statut vaccinal antérieur. Un objectif compromis à cause de cette panique plutôt injustifiée et qui ne peut être atteint que si les délais étaient prolongés au-delà du 15 mars.
L. H.



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