Actualités : OUVERTURE OFFICIELLE DE LA CAMPAGNE ÉLECTORALE
Une armée de candidats, peu d’enjeux !
La campagne électorale pour les législatives du 4 mai
2017 s’ouvre, officiellement, à partir d’aujourd’hui, dimanche. Elle se
poursuivra jusqu’au 30 avril à minuit. Une cinquantaine de partis
politiques, une dizaine de listes indépendantes, regroupant plus de 120
000 candidats, se disputeront les 462 sièges de l’Assemblée populaire
nationale, répartis sur les quarante-huit wilayas ainsi que sur les
quatre circonscriptions électorales réservées pour la représentation de
la communauté nationale à l’étranger.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - L’élection du 4 mai prochain
intervenant dans un contexte national et régional assez stable, en tout
cas beaucoup moins tendu que l’élection législative de 2012 ou encore la
présidentielle de 2014, la campagne est entamée sans la moindre tension
particulière à signaler entre les différents intervenants. Pas même un
semblant de polémique entre les partis ou les camps rivaux n’a précédé
l’ouverture de la campagne électorale, ce qui n’a pas contribué à
accrocher l’intérêt du grand public, c'est-à-dire l’électeur potentiel.
Jusqu’à la veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale,
les partis, toutes tendances confondues, n’étaient d’ailleurs préoccupés
que par l’opération des confections des listes électorales. Cet
exercice, jadis une simple formalité même pour les petits partis,
s’avéra un gigantesque obstacle pour la majorité des formations
politiques, notamment celles qui ne disposent pas d’élus.
Le fameux article 4 de la nouvelle loi électorale aura, à lui seul,
opéré les grandes décantations avant même l’entame de la campagne
électorale. A l’exception du Front de libération nationale de Djamel
Ould Abbès, du Rassemblement national démocratique de Ahmed Ouyahia, du
Mouvement populaire de Amara Benyounès, de TAJ de Amar Ghoul et, à un
degré moindre, l’Alliance islamiste chapeautée par le MSP et sa réplique
chapeautée par Abdellah Djaballah, les autres partis connaîtront des
fortunes diverses à l’issue de l’opération de collecte des signatures
nécessaires pour pouvoir présenter des listes électorales. Quasiment
tous les autres partis y ont laissé des plumes. A l’arrivée, et avant
même la tenue de l’élection, il est difficile de ne pas prévoir ce que
sera la prochaine majorité.
Les partis nationalistes du pouvoir, à savoir le FLN et, à un degré
moindre, le RND domineront la prochaine Assemblée à coup sûr. Avec
l’appui de deux autres partis de la mouvance présidentielle, à savoir le
MPA et le TAJ, l’actuel pouvoir n’aura aucun souci à se faire s’agissant
de la composante de la future Assemblée. Seuls enjeux peut-être de cette
élection, les scores respectifs des partis de la mouvance
présidentielle, notamment le RND, le MPA et le TAJ, le FLN étant certain
de prendre la première place pour une raison toute simple : c’est le
parti du Président.
C’est un argument suffisant pour mobiliser toute l’armada du pouvoir, à
commencer par le gouvernement Sellal qui prévoit, d’ailleurs, de
reprendre ses visites à l’intérieur du pays qu’il ponctuera à chaque
fois avec de vrais meetings présentés sous la forme de «rencontre avec
les représentants de la société civile» de la wilaya concernée. Ceci
d’un côté.
De l’autre, le second grand enjeu de cette élection du 4 mai 2017 reste,
incontestablement, le score qu’obtiendront les deux «alliances»
islamistes.
En fait «d’alliances», l’on a en réalité affaire aux deux traditionnels
partis intégristes, le MSP et le parti de Djaballah, version 3. L’un
comme l’autre ayant associé, chacun, un ou deux sigles, des coquilles
vides créées par d’anciens dissidents comme Abdelmadjid Menasra ou
d’anciens putschistes comme les dirigeants de l’ancien parti de
Djaballah, Ennahda. Les islamistes, version 2017, réussiront-ils à
surmonter leurs successives et dévastatrices raclées de ces dernières
années ? Seul, le MSP avait été tout bonnement laminé en 2012. Qu’en
sera-t-il alors en 2017 avec la participation d’un islamiste pur et dur,
à l’ancienne, comme Abdellah Djaballah qui avait, pour rappel, boycotté
les élections de 2012 ?
K. A.
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