Actualités : Accueil de l’Agence africaine de médicaments
L’Algérie en concurrence avec la Tunisie
L’Algérie a saisi la tenue de la 18e édition du Forum
international pharmaceutique pour afficher officiellement son ambition
d’accueillir l’Agence africaine de médicaments qui devra être mise en
place en 2018. L’Union africaine, qui doit décider du lieu d’accueil, a
également reçu la candidature de la Tunisie. Notre pays a, cependant, un
grand avantage en mettant déjà en place son agence de médicaments,
estiment les professionnels.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - C’est, d’ailleurs, le seul pays
dans la région Afrique du Nord qui a mis en place une agence nationale
de médicaments, a affirmé Lotfi Benbahmed, président du Conseil national
de l’Ordre des pharmaciens.
Le représentant de l’Autorité de régulation du Nepad, qui porte le
projet de création de l’Agence africaine de médicaments, présent au
Forum d’Alger, a indiqué que les deux facteurs les plus importants pour
le développement du secteur du médicament en Afrique c’est le
développement d’une production locale dans la région et la mise en place
des outils de régulation de haut niveau. C’est pourquoi il est
essentiel, estime-t-il, pour l’Afrique de créer une agence africaine de
médicaments.
L’appel de la candidature de l’Algérie a été entendu, selon cet expert
qui a annoncé également la candidature de la Tunisie pour abriter ce
projet.
Selon Lotfi Benbahmed, le représentant du Nepad a souligné que les
efforts fournis par l’Algérie aussi bien en matière de développement
industriel que ceux fournis au cours du Forum international de pharmacie
plaident pour la candidature de l’Algérie. Notre pays, estime le
président de l’Ordre des pharmaciens, a de nombreux atouts pour
convaincre.
En plus d’être le seul pays dans la région à avoir mis en place une
agence de médicaments, car tous les pays du monde fonctionnent avec les
agences, un organe régulateur, et non avec les directions de pharmacie,
l’Algérie abrite en outre un laboratoire national de contrôle «de très
haute qualité», un Centre national de pharmacovigilance, un Centre
national de toxicologie, une Agence de sang, onze Facultés de
pharmacies, une Sécurité sociale généralisée (la plus en pointe en
Afrique), et l’Institut Pasteur. «Tout cet environnement permettra de
former des équipes à même de créer par la suite une agence», a indiqué
l’intervenant.
L’Algérie peut aussi prétendre mettre en place cette agence,
poursuit-il, car elle a aussi un tissu industriel important, le plus
important de l’Afrique du Nord et de toute l’Afrique après l’Afrique du
Sud. Le marché du médicament en Algérie est également le plus important
dans la région. «Son positionnement géographique, ses organes
régulateurs, la volonté politique» sont autant de facteurs qui plaident
pour l’avantage de l’Algérie qui peut prétendre d’être un exemple pour
l’Afrique, a indiqué Benbahmed. Ce que pourrait apporter l’hébergement
de l’agence de positif pour l’Algérie ? Abriter l’Agence africaine de
médicaments, explique-t-il, permettra de tirer notre industrie et notre
système de santé vers le haut. «Les lois internationales priment sur les
lois nationales et si nous abritons l’agence, nous serons confrontés à
un défi majeur, ce qui nous permettra forcément de tirer notre industrie
vers le mieux, c’est à l’exemple des pays qui abritent les Coupes du
monde de football, ils forment de bonnes équipes», dit-il.
Selon cet intervenant, l’Algérie a les arguments nécessaires pour
pouvoir convaincre ses partenaires. Le Nepad a fixé un échéancier
jusqu’à l’année prochaine pour la mise en place de l’Agence africaine de
médicaments. «Cela laisse le temps à notre agence de se structurer
correctement, à notre diplomatie, nos techniciens et le ministère de la
Santé d’être au rendez-vous de toutes les rencontres internationales et
africaines afin de pouvoir plaider pour l’accueil de l’agence par
Algérie», a souligné Lotfi Benbahmed.
L’Algérie affrontera jusqu'à présent un seul concurrent qui est la
Tunisie. Il n’est pas exclu, cependant, que d’autres candidatures
viennent allonger la liste des candidatures.
S. A.
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