Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Un pouvoir qui choisit son opposition !


Par Malika Boussouf
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Il est des jours comme ça où il y aurait beaucoup à dire sur les dernières élections. Ce scrutin qui aura réuni ce que l’on qualifierait du bout des lèvres de frères ennemis. Il y aurait aussi tellement à dire de cet Etat pas assez attentif à ceux qui en appellent à sa médiation et qui se détourne ponctuellement des problèmes qui minent la société. Je devine aisément la réaction de celles et ceux qui tentent de contraindre ce même Etat à les écouter et à prendre en compte leurs doléances.
Il ne leur plaît pas de s’entendre qualifiés de partis dénués de prestance et de crédibilité quand on évoque le poids et les moyens indispensables pour faire pencher la balance en leur faveur ou à tout le moins au profit de la légalité et, donc, du droit. Lorsque la grève de la faim est qualifiée de mode violent au regard de son caractère extrême, cela ne vise pas à amoindrir la force de la revendication.
Il ne fait aucun doute que la solidarité, même si elle n’est pas agissante, ne tolérerait aucune hésitation chez toute personne jalouse de constance dans l’engagement. L’objet de ce billet n’est pas de revenir sur ce qui conduit quelqu’un ou un groupe de personnes à se mettre en grève de la faim pour se faire entendre. Même si, et c’est le moins que l’on puisse dire, le silence assourdissant des pouvoirs publics ne fait pas du tout sérieux. Et puisque nous en parlons, ce serait honnête de rappeler, de temps à autre, que les hauts responsables de ce pays ne se sont pas toujours conduits de façon aussi désinvolte.
Que les dernières législatives n’aient rien offert de nouveau et que chacun ait eu à y jouer une partition écrite à dessein en a excédé quelques-uns. Sauf que l’on se demande combien de temps va durer la fâcherie et pendant combien de temps le pouvoir, hostile à la revendication, laissera croire qu’au pays, tout s’organise librement, y compris la contestation. On dose savamment le message et on renvoie à ceux qui en douteraient de l’image d’un pays dont les rouages opèrent en toute démocratie tandis que la fausse opposition veille au grain et que la volonté d’agir ou de réagir se dilue dans la complexité ambiante.
M. B  





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