Chronique du jour : SOIT DIT EN PASSANT
Le niveau scolaire de qui, déjà ?
Par Malika Boussouf
[email protected]
Il est des jours comme ça où par crainte que les choses ne tournent
au vinaigre pour les épreuves du bac, les autorités prennent les
devants, histoire de ne pas se laisser piéger comme elles l’ont été l’an
dernier avec la mégafuite des sujets qui a contraint presque tous les
candidats à le repasser. Pour ne pas remettre le couvert et éviter toute
contestation, un paquet de mesures auront ainsi été prises. Cela
n’empêche pas, comme à chaque période critique, de cogiter sur l’avenir
que l’on réserve à nos enfants. Certains pourraient émettre des réserves
et suggérer d’attendre la rentrée sociale et scolaire pour débattre de
cela et même de tout le reste. Il n’y a pas de période mieux indiquée
qu’une autre pour pointer du doigt ces maîtres d’école et autres
professeurs d’enseignement moyen et secondaire qui n’ont, en majorité,
pas le niveau requis pour accompagner leurs élèves et ne feraient même
pas mieux comme marchands de tapis.
Bien sûr que j’aurais pu attendre la prochaine rentrée scolaire pour
parler de ces enseignants qui en font un minimum au lycée et
contraignent leurs élèves à prendre des cours à l’extérieur.
Des séances que, souvent, eux-mêmes dispensent en dehors de leur
établissement scolaire. On peut, en effet, prendre tout son temps pour
évoquer les choses qui déplaisent. Mais quand, même les tout-petits, à
l’école primaire, sont soumis au rythme infernal du désormais
indispensable soutien scolaire, on ne peut pas s’empêcher de trouver
scandaleux qu’une profession sacrée, aujourd’hui peu fiable, soit
abandonnée à l’incompétence de ceux qui l’exercent comme on le fait pour
une activité réservée à ceux qui n’ont pas d’autres débouchés.
Il fut un temps où c’était le paramédical qui accueillait les rejetés du
système éducatif. On faisait des études pour être technicien supérieur
de la santé quand on ratait son bac et que l’on n’avait aucune autre
alternative. Ce qui ailleurs relève de la vocation, bac + 3, était, chez
nous, réservé aux cancres. Comme si cela ne suffisait pas, voilà que
l’administration en est réduite à priver les internautes de connexion
pour empêcher l’ennemi de triompher.
M. B.
|