Actualités : Révolution inachevée pour certains et beaucoup
d’acquis pour d’autres
La classe politique dresse le bilan de 55 années d’indépendance
Le pays célébrait, hier mercredi, le 55e anniversaire
du recouvrement de son indépendance nationale. Un peu plus d’un
demi-siècle de souveraineté retrouvée diversement apprécié par la classe
politique selon qu’elle émarge dans l’opposition ou dans le pouvoir ou
sa périphérie. Au moment où des acteurs de la première estime que la
Révolution de Novembre 1954 est inachevée du fait que l’on est loin,
selon eux, de la concrétisation des principes contenus dans la
proclamation y afférente, soit la construction d’un Etat démocratique,
populaire et social, les seconds soutiennent tout le contraire.
C’est à peine si ces derniers consentent à «déceler» des lacunes dans le
domaine économique, notamment, s’appesantissant sur les infrastructures
réalisées dans divers secteurs et les acquis sociaux dont certains
craignent et appréhendent une remise en cause.
M. Kebci
Youcef Taâzibt, membre de la direction du PT : «Nous ne pouvons
qu’être fiers des réalisations, particulièrement dans le domaine
socioéconomique depuis le recouvrement par le pays de son indépendance
nationale en 1962. En 55 ans, le visage du pays a radicalement changé
que ce soit dans l’éducation, dans l’enseignement supérieur, dans la
santé, les infrastructures de baser, et ce, malgré la casse de
l’industrie qui pesait, à la fin des années 70 du siècle dernier, 28% du
PIB national.
Je pense que toute personne honnête ne peut nier ce fait.
Malheureusement, la régression de ces dernières années ressemble à une
œuvre de démolition de ces acquis de l’indépendance. Il y a eu beaucoup
de contre-réformes.
Aujourd’hui, nous estimons que l’enjeu est de préserver les acquis de
notre révolution qui doit être l’œuvre de chaque patriote dont le
principal acquis est l’Etat algérien qui est malmené, affaibli,
fragilisé par des centres de décision et groupes d’intérêts qui
constituent la minorité à l’intérieur du pays qui veulent se les
accaparer et les pressions extérieures qui veulent le mettre à genoux en
réduisant la souveraineté nationale sur les politiques interne et
externe du pays. Il y a aussi des intentions de corriger les politiques
des pouvoirs publics relevées dans le discours du nouveau Premier
ministre, notamment dans les domaines économique, social mais aussi
politique. Nous en attendons des actes. Nous pensons également et
surtout qu’il s’agit de parachever les objectifs de la Révolution de
Novembre 1954 en redonnant la parole au peuple pour qu’il construise les
institutions légitimes dont il a besoin.»
Yassine Aïssiouène, chargé de la communication du RCD : «Nous
estimons que nous sommes, fort malheureusement, encore au point de
départ tant l’Etat national tel que rêvé par nos glorieux martyrs et
proclamé dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 attend toujours de
voir le jour.
Nous sommes encore, 55 ans après le recouvrement du pays de son
indépendance nationale, en chantiers de construction démocratique,
économique et sociale du pays qui est toujours dépendant des rentes des
hydrocarbures.
Nous considérons au RCD que la solution passe par l’engagement du pays
dans une transition démocratique comme ne cessent de le réclamer des
pans larges de l’opposition.
Que l’on sache aussi que c’est le pouvoir qui refuse le dialogue et pas
l’opposition. Un dialogue, le vrai dialogue qui doit s’articuler sur
cette question de transition démocratique.»
Belkacem Sahli, secrétaire général de l’ANR : «Nous considérons qu’en ce
55e anniversaire du recouvrement de son indépendance, l’Algérie a eu un
renouveau républicain pour ne pas dire balancée dans une deuxième
République à la faveur de la révision constitutionnelle de février 2016.
En 55 ans d’indépendance, le pays a engrangé beaucoup d’acquis sur tous
les plans. Cela dit, des lacunes, notamment sur le plan économique, sont
à relever avec une diversification économique qui attend toujours de se
matérialiser. Aussi, nous pensons qu’il est temps que les nouvelles
générations prennent le relais pour concrétiser l’édification de l’Etat
national tel que défini dans la proclamation du 1er Novembre 1954, un
Etat fort dans un cadre social.»
Lakhdar Benkhellaf, vice-président du FJD : «La question qui
vient à l’esprit en ce 55e anniversaire de l’indépendance du pays, comme
cela revient tel un leitmotiv à pareil événement, est la suivante :
est-ce que les objectifs pour lesquels se sont sacrifiés nos valeureux
et glorieux martyrs ont été atteints ? En tant que génération de
l’indépendance, nous devons poursuivre le combat de nos aïeux pour un
Etat démocratique, populaire et social dans le cadre des principes de
l’Islam. Pas un de ces qualificatifs n’a été concrétisé et le devoir qui
doit nous guider en tant que nouvelles générations, c’est d’honorer leur
mémoire en concrétisant leur serment. Aussi, il est temps,
indépendamment des penchants idéologiques et des programmes des uns et
des autres, de se retrouver ensemble pour servir le pays et le faire
sortir de la grave crise qu’il traverse.»
Soufiane Djillali, président de Jil Jadid : «Il y a 55 ans, la
génération de Novembre a fait entrer de nouveau le pays dans l’Histoire
en atteignant l’objectif de l’indépendance nationale. Ces mêmes hommes
sont toujours en charge du destin du pays. S’ils avaient libéré le pays
du joug colonial, ils n’ont pas construit l’Etat de droit. Il est temps
maintenant qu’une relève s’impose pour accomplir cet objectif. C’est à
cette génération et à celle-ci seulement qu’appartient la mission
d’accomplir ce dessein.»
Propos recueillis par M. K.
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