Actualités : MENASRA (MSP) :
«L’armée doit être sage et pondérée»


Peu de radicalité dans le discours de Abdelmadjid Menasra, présentement chef du MSP, à l’endroit du pouvoir. Le style du chef actuel du MSP tranche avec celui de son alter ego Abderezak Mokri. Est-ce un gage pour rassurer le pouvoir ? Possible. En tout cas, en dépit d’une actualité brûlante, Menasra adopte une position modérée sur bien des sujets. C’est le cas du débat sur le fameux article 102 de la Constitution portant la destitution du président de la République en cas d’incapacité avérée. Menasra dira sur ce dossier :
«En politique chacun décline son avis. Nous, nous ne sommes pas convaincus par cette solution. Nous ne disons pas que le trône est bien rempli. Nous constatons en effet beaucoup de vide, des insuffisances et des revirements.
Il y a également beaucoup d’hésitations dans les décisions politiques importantes. Je vous cite l’exemple de la convocation en retard du corps électoral. Cela veut dire qu’en matière de gestion, il y a des grandes insuffisances.»
Menasra qui animait un point de presse avant de rencontrer moins d’une centaine de militants et sympathisants du MSP, nouvelle version, qui ont rejoint la salle Sennani de Boumerdès, a fait également allusion au changement du gouvernement avec une même liste dont les noms sont interchangeables.
Sur la réponse publiée par la revue El Djeich, jugée virulente à l’endroit de certaines voix qui demandaient à l’armée de prendre ses responsabilités sur ce dossier, «puisque c’est elle qui a ramené l’actuel chef de l’Etat», le patron du mouvement MSP dira : «Certes c’est l’Armée qui l’a proposé, mais c’est le peuple qui l’a élu avec la fraude électorale avérée.
Néanmoins, je pense que l’armée aurait dû laisser le débat se dérouler. Elle aurait dû répondre d’une manière politique. Elle devait être sage et sereine.» Laissant entendre que cette institution aurait dû gérer au mieux cette polémique.
S’agissant du dossier de l’heure, à savoir les élections locales, Menasra estime que la mobilisation en grand nombre des électeurs incombe à l’organisateur de ce scrutin.
«Quand les citoyens seront convaincus que les élections seront équitables et transparentes, ils se mobiliseront en grand nombre. Pour notre part, nous avons la responsabilité de convaincre les électeurs d’aller voter pour nos listes», dira-t-il.
Néanmoins, le conférencier reste sceptique. Il ne manque pas d’arguments pour étayer son scepticisme. Il cite, entre autre, le retard mis pour convoquer le corps électoral, le nombre de signatures exigées dans certaines communes, nombre qui dépasse le corps électoral.
Et de lancer : «Veut-on réserver les petites communes à des partis politiques bien déterminés ?»
Le chef du MSP ne croit pas en les capacités de la haute instance de supervision des élections. «Elle n’est au courant de rien», assènera-t-il.
Abachi L.



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