Actualités : Enième arrêt du complexe sidérurgique d’El Hadjar
Faute d’eau, cette fois-ci


Faillite, grèves cycliques, maintenance, ce n’est pas la première fois que le complexe sidérurgique d’El Hadjar est fermé. Mais, cette fois-ci, c’est la pénurie d’eau qui a entraîné l’arrêt de l’usine. une première depuis sa création.
Le complexe sidérurgique Sider El Hadjar d’Annaba est de nouveau à l’arrêt, à peine trois mois après sa remise en marche suite à une longue opération de maintenance de son haut fourneau. «Une opération d’arrêt sécurisé, techniquement appelée “descente de charge” a été effectuée mercredi après-midi au niveau du haut fourneau n°2», a annoncé le directeur général du complexe, Chamseddine Maâtallah, cité par l’agence officielle APS.
Or, cette opération, explique-t-on, a été décidée suite à la suspension de l’approvisionnement du complexe en eau. Une première depuis la création du complexe qui, rappelons-le n’est pas à son premier arrêt, son histoire étant jalonnée de fermetures pour des raisons multiples : faillite, grèves cycliques, maintenance.
Ainsi, depuis plus d’une semaine, Annaba où se situe le complexe vit une crise d’eau sans précédent à cause de la baisse du niveau des barrages qui l’alimentent en cette denrée précieuse.
Et, l’arbitrage fait par les autorités locales a privilégié la satisfaction des besoins des populations sans cesse grandissants. «Les quantités d’eau mobilisables actuellement estimées à 84 000 m3 sont réservées pour la population», a indiqué l’Algérienne des eaux. Et, les quantités disponibles ne suffisent pas pour répondre aux besoins de la population et ceux du complexe en même temps. «Les besoins globaux du complexe en eau brut (non traitée) s’élèvent à 1 500 m3/ heure et couvrent les besoins du fonctionnement, la production des eaux sanitaires et le remplissage de la réserve du complexe», a précisé Chamseddine Maâtallah. Et d’ajouter : «La reprise des activités de l’usine reste tributaire de la reprise de l’alimentation du complexe en eau». En effet, Annaba est passée à côté des investissements colossaux consentis par l’Etat pour mobiliser de nouvelles ressources en eau. Si la pluviométrie appréciable de ces dernières années a permis d’assurer un approvisionnement plus ou moins correct des populations et des zones industrielles de la wilaya, la sécheresse qui frappe la région depuis deux ans a fini par montrer les limites du dispositif en place. Et ce n’est que maintenant que les autorités locales ont commencé à réfléchir pour trouver des solutions alternatives à l’approvisionnement du complexe en eau. «Des mesures d’urgence ont été décidées pour trouver des sources d’alimentation en eau pour le complexe sidérurgique ainsi que pour les populations des plus grandes communes d’Annaba avec notamment le fonçage de forages dans la région de Chaïba dans la commune de Sidi Amar où se trouve le complexe, outre la possibilité de réaliser une canalisation d’approvisionnement à partir de l’oued Seybouse», a rapporté l’APS.
Dans ce contexte, il convient de souligner que seules les régions qui sont approvisionnées essentiellement par les ressources superficielles souffrent de cette sécheresse. Les wilayas où ont été implantées des stations de dessalement d’eau de mer ou qui sont approvisionnées à partir de nappes aquifères ont été épargnées par cette crise.
L. H.



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2017/09/10/article.php?sid=1715&cid=2