Actualités : PLAN D’ACTION DU GOUVERNEMENT
Avis partagés
Propos recueillis par Rym Nasri
Examiné et adopté mercredi dernier, en Conseil des ministres, le plan
d’action du gouvernement de Ahmed Ouyahia suscite des avis mitigés. Si
certains partis politiques ne semblent pas convaincus par son contenu et
vont jusqu’à le qualifier de «manœuvres de distraction», d’autres voient
en ce plan d’action un programme «réaliste» qui «répond à une situation
délicate».
Sofiane Djilali, président de Jil Jadid :
«Les champions de l’échec ne peuvent pas sauver le pays»
«Le problème c’est que lorsqu’on a le temps pour bien faire les choses,
on ne le fait pas et après, on vient dire aux gens que les œufs ont été
brisés. Ce pouvoir n’a rien fait y compris monsieur Ahmed Ouyahia et ce
depuis 18 ans. Maintenant qu’il y a la catastrophe, on appelle tout le
monde à la rescousse pour qu’il continue à rester. Nous aurions voulu
qu’ils comprennent qu’ils ont échoué et que les champions de l’échec ne
peuvent pas sauver le pays. C’est tout un pouvoir à changer, toute la
vision et toute l’approche à changer. Le problème de la crise économique
en Algérie est d’abord et avant tout politique».
Djelloul Djoudi, chargé de communication du Parti des Travailleurs (PT)
:
«Nous avons les moyens pour faire face à la crise financière»
«Nous sommes en train d’étudier le programme du nouveau gouvernement
secteur par secteur. Nous allons aborder tous les axes du programme
notamment ce que nous pouvons relever par rapport au financement
traditionnel, au changement de la monnaie-crédit qui va dans le même
sens du plan d’action et en même temps la crise financière. Pour nous,
les moyens existent pour faire face à la crise financière due à la chute
du prix du baril de pétrole, relancer l’économie nationale et reprendre
les projets gelés.
Ils existent aussi pour prendre en charge toutes les attentes des
citoyens sur le plan social et relever le pouvoir d’achat qui ne cesse
de baisser. Il faut récupérer l’argent des impôts non payés qui
s’élèvent à presque 12 000 mille milliards de dinars.
A elle seule, cette somme peut assurer le budget de l’Etat pendant deux
à trois ans. Il faut aussi mettre fin à toute la surfacturation qui a
siphonné les devises du pays sans oublier les crédits des banques qui
s’élèvent à plus de mille milliards de dinars pas encore remboursés.
Il faut mettre fin à la loi des deux poids, deux mesures qui intervient
dans les lois de finances où le citoyen est étouffé avec des taxes et
des charges tandis que certains pseudo-investisseurs bénéficient
d’exonérations de taxes qui s’élèvent annuellement à plus de 100
milliards de dinars».
Seddik Chiheb, porte-parole du RND :
«Un programme réaliste»
«Nous soutenons le programme du gouvernement de Ahmed Ouyahia. C’est un
programme réaliste qui répond à une situation délicate où il faut
vraiment faire preuve de beaucoup de sérieux et d’engagement».
Nacer Hamdadouche, chef du groupe parlementaire du Mouvement de la
société pour la paix (MSP) :
«Une manœuvre de distraction»
«Pour le principe, nous avons un nouveau plan d’action du gouvernement
issu du programme du président en un laps de temps très court. Le plan
d’action précédent adopté n’a pas eu le temps d’être appliqué. Nous
considérons cela comme une manœuvre de distraction qui n’apportera rien
de concret. De plus, monsieur Ahmed Ouyahia n’est pas nouveau et a déjà
occupé ce poste sans pour autant apporter de positif à la tête des
précédents gouvernements et ce malgré les importants moyens financiers
dont disposait l’Algérie à l’époque. Les difficultés qu’eux-mêmes,
reconnaissent aujourd’hui, ne sont que la conséquence des gouvernements
précédents».
Mohamed Douibi, secrétaire général d’Ennahda :
«Le développement économique ne peut se faire sans la bonne gouvernance»
«L’axe politique du plan d’action du gouvernement évoque plusieurs
questions notamment la promotion de la démocratie et la bonne
gouvernance. Théoriquement, toutes ces questions sont très importantes
mais le problème qui se pose est celui de leur application et
concrétisation sur le terrain. La promotion de la démocratie a besoin
d’élections libres et transparentes. Ainsi, les élections ne doivent pas
être organisées de la même façon qu’auparavant où l’administration
intervient dans les résultats. Aujourd’hui, le gouvernement veut
orienter l’opinion publique vers le problème économique du pays.
Seulement, le problème économique que connaît l’Algérie n’est que le
résultat de certaines politiques. Le développement économique et la
diversité économique ne peuvent se faire sans la bonne gouvernance. La
situation actuelle nécessite une volonté politique, la modernisation de
l’administration et l’éradication de la corruption. Bref, il faut un
réel projet politique, économique et social».
Ry. N.
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