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Kevin Anderson rêve en grand



Le Sud-Africain Kevin Anderson, du haut de ses 203 cm, n'est plus qu'à une victoire d'un improbable sacre en Grand Chelem après sa qualification vendredi pour la finale de l'US Open.
Anderson a mis fin au parcours d'un autre invité-surprise dans le dernier carré du tournoi new-yorkais, l'Espagnol Pablo Carreno Busta, 19e mondial, qu'il a submergé en quatre sets 4-6, 7-5, 6-3, 6-4. Le Sud-Africain a fait plier en deux heures et 49 minutes de jeu, avec son puissant service et ses incessantes montées au filet, son adversaire qui n'avait pas perdu un seul set jusque là. Avec cette victoire, le 32e mondial est devenu le joueur le moins bien classé à accéder à la finale de l'US Open et le plus grand -- en taille -- à pareille fête. Il sera opposé pour le match le plus important de sa carrière à un joueur autrement plus renommé que lui, le n°1 mondial Rafael Nadal ou l'Argentin Juan Martin del Potro, opposés dans la seconde demi-finale vendredi dans la soirée à New York. «Je suis au septième ciel, il y a neuf mois on m'a dit que je devais me faire opérer d'une hanche et maintenant, je suis en finale dans l'un des plus grands tournois du monde», a-t-il expliqué. «Nous avons la chance de jouer avec certains des meilleurs joueurs de l'histoire, merci à eux de nous laisser notre chance», a-t-il plaisanté en référence à la cascade de forfaits, avant le tournoi, de favoris comme Novak Djokovic, Andy Murray ou le tenant du titre Stan Wawrinka.

22 aces
«C'était incroyablement dur et j'étais nerveux au début, et j'imagine que Pablo l'était aussi. J'ai dû puiser loin pour remporter ce match», a avoué Anderson, qui s'est installé aux Etats-Unis à 18 ans et qui est passé par le système universitaire américain. Il est le premier Sud-Africain en finale de l'US Open depuis 1965, mais Cliff Drysdale s'était incliné face à l'Espagnol Manuel Santana. Le dernier sacre d'un Sud-Africain en Grand Chelem remonte à 1981 lorsque Johan Kriek avait remporté l'Open d'Australie. Après une première manche où Carreno Busta a fait le break dès le 7e jeu et profité des très nombreuses fautes directes d'Anderson (14), le Sud-Africain a résolument pris l'ascendant et n'a plus desserré l'étreinte. Signe de sa domination, il a fini la rencontre avec 22 aces et 58 coups gagnants. Anderson affiche à son palmarès trois titres ATP (Johannesburg, Delray Beach, Winston-Salem) et son meilleur résultat en Grand Chelem était jusque là son quart de finale perdu lors de l'US Open 2015. Redoutable serveur, il avait grimpé à la 10e place mondiale en octobre 2015, mais avait ensuite collectionné les blessures, notamment à une hanche qui l'a privé de compétition jusqu'à mars dernier. Il a reculé jusqu'à la 80e place mondiale, avant de grimper petit à petit au classement ATP, grâce notamment à sa finale du tournoi de Washington fin juillet et son quart de finale du Masters 1000 de Montréal en août. En plus de l'absence de nombreux favoris, Anderson et Carreno Busta ont profité de la défaillance des principales têtes de série dans leur partie de tableau (Marin Cilic, Alexander Zverev, Grigor Dimitrov). L'Espagnol a ainsi affronté quatre joueurs issus des qualifications lors de ses quatre premiers matches, du jamais-vu en Grand Chelem.



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