Sports : Athlétisme
Dib Abdelhakim (président de la FAA) : «Laissez-nous travailler, puis jugez-nous»



Rencontré à Tlemcen, où il était venu passer les fêtes de l’Aïd avec sa famille, le président de la fédération algérienne d’athlétisme, Dib Abdelhakim, a bien voulu répondre à nos questions.

Après avoir passé six mois à la tête de la fédération algérienne d’athlétisme, pouvez-vous nous faire une brève évaluation de l’état des lieux ?
«Vous savez en un temps si court, on ne peut faire que des constats. Vous dire, qu’ils sont totalement négatifs, c’est faux, nous pensons qu’il y a beaucoup de positif, ne serait-ce qu’au vu des résultats du 13e championnat d’Afrique des U20 qui s’est déroulé chez nous à Tlemcen en juin dernier et qui s’est soldé par un total de 20 médailles et dont 40% des athlètes sont des cadets. Également, le championnat arabe seniors en Tunisie au mois de juillet passé, où nous avons obtenu la 3e place au classement général avec 18 médailles. Aussi, le championnat du monde des U18 à Nairobi où nous avons enregistré des résultats satisfaisants. C’est déjà un tableau assez encourageant. Nous avons une pépinière que nous allons prendre sérieusement en charge et lui assurer un suivi digne de ce nom. Ce que nous demandons, c’est que la sentence vienne après un jugement et non l’inverse».

Mais on n’a pas parlé du championnat du monde de Londres...

«J’allais en venir. A ce stade de la compétition, la préparation devait se faire bien avant et ne pas attendre la réalisation des minimas pour commencer à se préparer. Cette amère expérience nous a permis de tirer des leçons et nous pousse à revoir notre stratégie de sélections. Les critères de participation à de tels évènements qu’ils soient olympiques ou mondiaux sont à étudier. Le principe qui dit que l’important est de participer, est à bannir».

Il y aura donc, des réajustements dans votre programme ?
«C’est une certitude, surtout en ce qui concerne le domaine de la préparation. Nous avons un certain nombre de jeunes athlètes sur lesquels nous misons pour les JO 2020. Il est indéniable que nous devons leur offrir les moyens techniques et financiers pour les voir atteindre leurs objectifs. Dans ce contexte, nous comptons sur la tutelle pour nous prêter main- forte».

Le demi-fond n’est plus en vogue en Algérie, nous ne produisons plus de champions…

«Effectivement, il y a eu un recul dans le demi-fond en Algérie. Pourtant, c’est là que résidait notre force en athlétisme. Là aussi, nous prévoyons dans un très court terme, la création d’une entité au sein de la fédération, qui se chargera exclusivement du demi-fond dans les régions des hauts plateaux et du grand sud afin de renforcer et promouvoir cette spécialité. Tout un programme et une stratégie seront mis à exécution pour produire des champions, car la matière existe dans ces contrées. Ceci, ne veut pas dire que nous allons laisser tomber les autres régions qui activent dans le demi-fond et le cross».

On vous reproche de jeter la faute sur l’ex-président Bouras...

Ceux qui avancent cette théorie, ne cherchent que la zizanie. Je vous le dit ouvertement aujourd’hui, j’ai travaillé avec Bouras et je partage avec lui tous ce qui a été réalisé à la FAA. Je lui dois beaucoup de respect. Nous avons eu des résultats positifs et négatifs durant notre mandat. En ce qui concerne les dettes, nous avons reçu des promesses du MJS pour les éponger.

Enfin, on ne peut conclure sans évoquer les critiques acerbes dont vous faites l’objet

«Vous savez même notre prophète que le salut soit sur lui, n’a pas été épargné par les critiques. En ce qui me concerne, je vais droit au but, d’abord il y a Berraf qui n’a pu admettre que je sois son concurrent. Je n’ai jamais critiqué sa personne. Mon éducation m’a appris le respect d’autrui et je demande qu’il y ait réciprocité. Quant à Boulmerka, je ne lui ai jamais interdit de se présenter à la présidence de la FAA. Elle trouve que le costume est trop grand pour moi. Tout ce que je peux lui dire, c’est que mon défunt père était tailleur et il m’a appris à m’habiller sur mesure. Je vous fais savoir que je suis conseiller en sport spécialité athlétisme, j’ai été président de ligue à Tlemcen et aussi, j’étais vice-président de la FAA, c’est dire que je suis dans ma véritable sphère de travail. J’ajouterai que je n’ai jamais mis en doute les capacités de Boulmerka, ni dit que la jupe était trop courte pour elle, quand elle s’est immiscée dans le monde de la pharmacie, sans être diplômée ou spécialiste dans le domaine. Par ailleurs, je suis en train de suivre ses conseils, elle prônait sur tous les médias que ce sont les jeunes qui doivent prendre les rênes du sport algérien».
Propos recueillis par M. Z.



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