Actualités : FINANCEMENT NON CONVENTIONNEL
Feu vert des parlementaires


Emboîtant le pas à leurs pairs de la Chambre basse du Parlement, les sénateurs ont accordé leur quitus au gouvernement pour le tant controversé financement non conventionnel.
Mohamed Kebci - Alger (Le Soir)
- S’il a fait l’objet d’une sérieuse remise en cause au niveau de l’Assemblée populaire nationale par les députés de l’opposition, le projet de loi portant amendement de la loi sur la monnaie et le crédit n’a pas été trop contrarié au Conseil de la Nation.
A peine si la voix, la seule voix discordante, celle d’un élu du FFS, a quelque peu «dérangé» l’unanimisme au sein d’une instance qui n’a jamais eu à démentir sa triste renommée ; celle d’une simple chambre d’enregistrement où les textes de loi sont adoptés «mécaniquement» dans leurs moutures initiales.
C’est ainsi que ce texte a été adopté par 120 parlementaires au moment où les quatre élus du FFS l’ont désapprouvé au bout de «débats» vraiment expéditifs. Prévues sur deux jours, les interventions des membres de la Chambre haute du Parlement ont été drastiquement réduites puisque le projet de loi a été adopté, avant-hier soir. Ils n’étaient, en effet, que 11 parlementaires à juger opportun de débattre d’un texte pourtant sujet à polémique aussi bien parmi la classe politique qu’au sein des milieux des experts de l’économie et de la finance.
A peine si deux parlementaires, un du FLN et l’autre du RND ont osé «égratigner» l’amendement proposé par le gouvernement autorisant le recours au financement non conventionnel, s’interrogeant sur les lourdes incidences inévitables de cette option dont notamment l’inflation avec son corollaire la chute drastique du pouvoir d’achat des ménages déjà suffisamment malmenés ces derniers mois du fait des mesures d’austérité. Les deux voix «discordantes» parmi la majorité se sont également «permis» d’évoquer une option prônée jusque-là par des pans de l’opposition, à savoir changer carrément de monnaie nationale pour absorber le marché de l’informel qui brasse des sommes colossales qui échappent au circuit officiel, comme le soutiennent ses partisans.
Sauf que cette proposition semble contrarier le gouvernement, son membre chargé des relations avec le Parlement, qui a suppléé son collègue des finances retenus par des obligations, n’a pas jugé utile d’y répondre.
Tahar Khaoua a, en effet, repris les mêmes assurances exprimées par, d’abord Ahmed Ouyahia lors de la présentation du plan d’action de son gouvernement puis par Abderrahmane Raouya, soutenant, notamment, que le Trésor public ne procédera à l'emprunt direct auprès de la Banque d'Algérie (BA) qu'«après épuisement de toutes les ressources traditionnelles qu'il détient». Un emprunt qui sera, en outre, a-t-il encore précisé, «codifié et n'induira ni augmentation des dépenses ni hausse de l'inflation dont le taux ne dépassera pas 5,5% en 2017 et 2018 et reculera à 3,5% en 2020».
Aussi, ce financement qui profitera exclusivement à des projets d'investissement, dont ceux de Sonatrach et Sonalgaz, et ce, dans le cadre des budgets d'équipements annuels durant une période limitée à 5 ans, sera, a ajouté le ministre des Finances par la voix de son collègue des relations avec le Parlement, «contrôlé» par une cellule de suivi des effets de la mise en œuvre de ce mécanisme sur le Trésor public et au niveau de la Banque d'Algérie où un contrôle se fera sur l'incidence sur la masse monétaire, l'inflation, les liquidités bancaires et le taux de change».
M. K.



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