Régions : LES HABITANTS DES VILLAGES DE AMMAL AUX AUTORITÉS CIVILES ET MILITAIRES :
«Le terrorisme est vaincu, nous voulons retourner chez nous»


Des anciens habitants de quatre villages que sont Thelath, Aït Baba-Ali, Adhafal et Attoucha regroupant, selon les citoyens de la localité, plus de 200 familles à une dizaine de kilomètres de la petite ville de Ammal dans le sud-est de la wilaya de Boumerdès nous ont contactés, à plusieurs reprises, pour les aider à alerter les hautes autorités civiles et militaires de la région.
Forcés, dans les années 1990, de quitter leurs foyers pour échapper aux massacres des GIA puis du GSPC ensuite d’Aqmi, ils estiment, en effet, que ce terrorisme est, désormais, vaincu et qu’il est temps qu’ils retournent dans leurs villages pour reconstruire leurs maisons détruites et cultiver leurs champs.
Pour ce faire, ils ont envoyé pas moins de 8 lettres aux autorités. Seulement, le commandement militaire de la wilaya de Bouira n’est pas entièrement d’accord – les villages en question sont situés , administrativement, à la lisière de la wilaya de Boumerdès et dépendent, sur le plan militaire, du territoire qui fait partie du secteur militaire de Bouira ­—. «C’est vrai que les militaires nous autorisent à regagner nos villages mais seulement entre 9 heures du matin et 14 heures. De plus, ils nous interdisent d’entrer avec nos véhicules. Comment dès lors transporter les matériaux pour reconstruire nos maisons ? Paradoxalement, les autorités de notre wilaya (Boumerdès ndlr) ont lancé le chantier pour la réhabilitation de la route menant vers nos villages», nous a déclaré l’un de ces villageois. Au plan économique, cette région enclavée ne manque pas d’arguments.
Le premier argument est dans le secteur avicole. «De son vivant, feu Kasdi Merbah alors ministre de l’Agriculture, avait visité notre région pour inaugurer le premier grand complexe avicole moderne de l’époque. Il y avait un grand nombre d’autres éleveurs installés dans notre région», dira le villageois cité plus haut. Au plan du tourisme, cette région est au pied du massif qui est la continuité vers l’est du mont de Djerrah. Cette continuité est coupée par les gorges de Ammal – anciennement gorges de Palestro —, oued Issers et la RN5.
La forêt Ghabet Tigrimout n’est pas loin de ces villages. «La cascade que les passagers voient couler au niveau des gorges de Ammal prend naissance à hammam Thelath», précise Mohand Cheref, membre de la société civile de Ammal , qui connaît très bien la région. Au fait, concernant ce hammam, l’ancien directeur du tourisme de la wilaya de Boumerdès, Nor Zoulim avait tout fait pour le classer comme zone touristique. Par décret numéro 308/16 du 28 novembre 2016, ce hammam est, juridiquement, intégré dans une zone d’expansion touristique – ZET — de 15,3 hectares. De leur côté, les autorités civiles et militaires de Boumerdès ne sont pas contre le retour de ces familles. Bien au contraire, elles sont prêtes à les aider particulièrement dans la reconstruction de leurs maisons par le biais de l’habitat rural. C’est aux militaires de Bouira d’être plus compréhensifs.
Abachi L.



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